Caillebotis dans le colombier des pigeons
Maintenant, je suis vraiment convaincu à 100 % que le caillebotis en lattes ou en métal n’est pas l’idéal dans un colombier de vol. Tout comme en 1988, les pigeons ont bien volé l’année-passée. Mais avant cela, pendant que j’expérimentais le plancher à caillebotis, j’avais constaté que les résultats étaient moins brillants. L’amélioration s’est produite à partir du moment où j’ai purement et simplement supprimé les caillebotis dans le colombier. Les pipants retrouvèrent alors le plancher recouvert de sable. Ce type de couvre-sol est propre, se nettoie facilement et n’occasionne aucune poussière.
Le sable est alors ratissé deux fois par jour. Et si on le fait de manière journalière, cela est vraiment l’enfance de l’art: cela ne prend pas cinq minutes pour ratisser une surface de 10 m2 (5 m x 2 m ). Il n’est pas dans mes intentions de faire de la publicité pour le sable couvre-sol, mais si l’on s’applique à un entretien régulier, je pense que c’est la meilleure solution chez moi du moins. Lorsque le soleil brille, c’est un régal pour l’oeil de voir les pigeons rester couchés sur le sable. Maintenant de la sorte, mes pigeons ont retrouvé un vrai colombier où ils ont bon vivre. Lors de ma période caillebotis, cela ressemblait plus à un élevage de poulets en batterie qu’à un colombier! Dans mon obsession d’alléger au maximum les tâches d’entretien, j’avais oublié totalement à quoi doit ressembler un colombier. Heureusement, j’ai trouvé rapidement ce qui clochait. Actuellement, le colombier est redevenu valable à 100%.
Et si jamais les pigeonneaux ne devaient pas bien voler cette année, il ne faudrait pas chercher la cause dans le colombier, mais dans les pigeons eux-mêmes.
Il faut être sévère en colombophilie!
C’est toujours aux alentours du 20 janvier que les jeunes sont sevrés chaque année. Je suis quand même sévère avec les jeunes que j’élève, déjà lorsqu’ils sont au plateau. Lors du sevrage, ils passent un premier examen. Tout ce qui ne me botte pas, est irrémédiablement éliminé. Pour moi, ils doivent déjà correspondre à mon modèle pour pouvoir accéder au colombier. Après le sevrage, je prends les jeunes régulièrement en main et tout ce qui ne grandit pas à ma manière, se retrouve immanquablement aux petits pois. Je n’ai jamais fait de compte précis mais pendant cette période où les jeunes doivent faire leur éducation, je pense en sélectionner dehors au moins 20 %.
L’alimentation.
Les deux premiers mois après le sevrage, les jeunes reçoivent uniquement du mélange d’élevage. Par après, j’y incorpore progressivement du dépuratif. Dès qu’ils volent bien et font de grandes volées, j’augmente le taux de dépuratif jusqu’à concurrence de 50 ou 60 %. Régime léger mais servi quand même à volonté. Les jeunes ne volent qu’une fois par jour: le matin. Après leur volée matinale, ils doivent directement rentrer au colombier et sont alors nourris. Celui qui rentre trop tard, ne trouve plus que quelques graines d’orge quand il en reste… Le soir, je les nourris encore une fois, mais uniquement au mélange dépuratif. Lors des concours, je les nourris d’abord en début de semaine avec du dépuratif et ensuite avec du mélange sport pour le reste de la semaine.
Un des bons systèmes.
Le système idéal pour jouer efficacement les pigeonneaux est de posséder un colombier coupé en deux compartiments avec une porte entre les deux. Ces compartiments ont leur importance tant pour les sevrages successifs des jeunes que pour le jeu en soi. La deuxième tournée de jeunes est conservée à part pendant quelques semaines. Lorsqu’ils commencent à bien voler, j’ouvre alors la porte latérale et ils peuvent se mélanger à la première tournée. Ils restent alors mélangés jusqu’au moment où ils manifestent des signes de vouloir s’accoupler.
A ce moment-là, ils sont séparés: les mâles d’un côté et les femelles de l’autre. Ils volent alors séparément et ne se voient plus. L’excitation n’en est que plus forte lorsque quelques heures avant l’enlogement la porte latérale est ouverte et qu’ils peuvent alors se retrouver tous ensemble. Lors des retours, je les laisse ensemble jusqu’au soir, voire jusqu’au lendemain matin. C’est un système simple et excellent que l’on peut appliquer jusqu’au moment où les pigeons commencent à muer. Celui qui veut jouer avec succès les concours nationaux pour pigeonneaux, aura plus de chance en jouant le naturel. J’avais accouplé mes pigeonneaux aux environs du 1er juillet de telle manière que j’avais quelques pigeonneaux avec des jeunes au nid pour Bourges (5 août). Ils ne s’accouplent ni ne pondent jamais tous ensemble au même moment. C’est comme cela que j’avais encore des pigeonneaux sur position pour l’Argenton (19 août) et pour le premier La Souterraine (2 septembre).
Surveillance vétérinaire.
En début d’année, je vaccine mes pigeonneaux contre les poquettes et la diphtérie, de même que contre la paramyxovirose. Ils reçoivent un traitement contre la trichomonose de manière régulière.
Les fientes sont analysées une ou deux fois mais on n’a pas trouvé trace de vers ou de coccidiose. J’utilise aussi rarement que possible les médicaments, mais je donne fort souvent des produits naturels comme les tisanes, le miel, l’ail, les légumes, le sucre de raisin (fructose), etc… En période de concours, je donne une fois par semaine des vitamines. Je me demande bien franchement s’il est vraiment nécessaire de donner ces vitamines une fois par semaine, mais c’est devenu une seconde nature et l’homme a toujours beaucoup de difficultés à se défaire d’une habitude.
A. Roodhooft
Notices :
- « Celui qui veut jouer avec succès les concours nationaux pour pigeonneaux, aura plus de chance en jouant le naturel. »
- « J’utilise aussi rarement que possible les médicaments. »
[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]
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Hygiène, prophylaxie et colombiers
Conseil n°12 – pigeon voyageur