Ces oeufs qui néclosent pas pigeon voyageur
3 avril 2021 Par admin

Ces oeufs qui n’éclosent pas – pigeon voyageur

Ces oeufs qui néclosent pas pigeon voyageur

Lors de l’élevage de pigeons, tout colombiculteur considère comme normal un certain pourcentage d’oeufs inféconds. Bien sûr, moins il y en a, mieux il se porte. Mais, dans certaines colonies, ce pourcentage augmente peu à peu, au fil des mois ou des Par années. Au début, chacun est tenté d’attribuer ces ratés à des accidents – l’âge des reproducteurs, une bataille lors de l’accouplement, un traitement, voire un orage… En fait, si l’âge en particulier peut expliquer la stérilité des oeufs (oeufs clairs), on a bien souvent affaire à tout autre chose quand les cas se multiplient.
Quand l’oeuf, après quelques jours d’incubation, ne contient pas d’embryon, on le dit clair. On me pose souvent la question de la responsabilité de l’un ou de l’autre des conjoints dans cet état de chose. Le premier en cause est le mâle, puisque la femelle a pondu. La femelle ne peut être qu’exceptionnellement en cause, s’il est prouvé qu’elle a pondu des oeufs dans lesquels il n’y avait pas de cellule femelle (ovule). La stérilité du mâle peut avoir une foule de causes – tout d’abord que ses testicules n’émettent pas de spermatozoïdes. A cela, plusieurs causes possibles, l’âge avancé, la dégénérescence de la partie « noble » des testicules sous l’effet d’une inflammation, microbienne la plupart du temps. Il se peut aussi que le sperme, riche cependant en spermatozoïdes, n’atteigne pas les organes femelles – induration de l’anus chez les vieilles femelles, inflammation de l’oviducte qui empêche la progression vers l’ovaire, etc…



Par contre, la femelle est à coup sûr en cause si les oeufs sont pondus sans coquille ou avec une coquille très faible qui entraîne l’écrasement de l’oeuf dans les heures qui suivent sa ponte. Le grand âge ou l’inflammation chronique de l’oviducte dont nous étudierons les causes tout à l’heure sont les explications les plus plausibles de ces accidents.
Si l’oeuf contient un embryon, encore faut-il que cet embryon y grossisse normalement jusqu’à la naissance. Pour cela, il faut, dans l’oeuf une alimentation équilibrée (acides – vitamines). Il faut assimiler convenablement ce que contient l’oeuf. Pour cela, il lui faut une humidité suffisante (l’oeuf ne doit pas se déshydrater) et de l’air non vicié (ammoniaque des fermentations, gaz carbonique, oxyde de carbone). Enfin, il doit être à l’abri des attaques microbiennes – l’oeuf (blanc et jaune) très nutritif et chaud, est un milieu idéal pour le développement microbien. Ces microbes viennent soit de la femelle (microbisme de l’ovaire, de l’oviducte ou du cloaque) soit des fientes qui souillent l’oeuf dont les microbes traversent facilement la coquille. On n’insistera donc jamais trop sur la nécessité de la propreté des plateaux, des cases, de la paille des nids.
Si les microbes se développent abondamment dans l’oeuf, ils diminuent la vitalité de l’embryon ou le tuent. Tout dépend de l’espèce microbienne en cause, de la virulence de la souche. En fait, le stade de l’incubation où se produit la mort de l’embryon permet de préciser de façon très solide le type du microbe en cause. Si l’oeuf « noircit » vers le 13-14e jour du couvage, on a probablement affaire à la paratyphose. Si les oeufs sont clairs, ou que le pigeonneau y meurt à terme (c’est-à-dire à oeuf béché), on a affaire à un « microbisme d’élevage » où sont impliqués des germes tels que staphylocoque – le plus fréquent – entérocoque ou colibacile. Bien sûr, ces incidents ne sont qu’une partie des symptômes possibles. Dans la paratyphose, peu à peu apparaissent, en même temps que ces oeufs « noirs », des mortalités brutales de pigeonneaux de 8-10 jours, des « mal d’aile » boiteries, torticolis, diarrhée verte, etc,… Dans les « microbismes d’élevage », mortalité à un ou deux jours, oeufs clairs, infections respiratoires (corryza-râle), diarrhées, mauvaise croissance, plumage décoloré.



La conclusion de tout cela – si un ou deux oeufs clairs en début de saison n’ont aucune signification grave, tout déchet, dépassant régulièrement 5 ou 10 %, demande enquête. Cette enquête portera – sur le colombier (sécheresse excessive à cause d’une cheminée par exemple, aération, qualité de l’air) – sur l’alimentation (qualité des graines, compléments alimentaires) – sur les couples en cause (âge, santé apparente) – sur les autres anomalies constatées dans la colonie. Il est bien évident qu’en cas de maladie en évolution, le nombre des accidents, la gravité des symptômes, iront en s’accentuant. Mais, toute maladie chronique exige un traitement de longue haleine. Intervenir vite, en connaissance de cause, c’est, à coup sûr, diminuer les risques.

organes génitaux mâle et femelle pigeon voyageur

Organes génitaux, mâle et femelle

1. testicule — 2. conduit déférent — 3. os pubis — 4. cloaque — 5. ovaire — 6. vésicule avec oeuf (follicule) — 7. entrée de l’oviducte — 8. partie de l’oviducte qui sécrète l’albumine — 9. partie de l’oviducte qui forme la coquille de l’oeuf.


[ Source: Article édité par Doct. Vét. J.P.Stosskopf – Revue PIGEON RIT ] 

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