colonie de pigeons en fin de saison
8 novembre 2021 Par admin

Conduire sa colonie de pigeons en fin de saison

colonie de pigeons en fin de saison

Arrêter à temps les concours avec les veufs
Le début août marque la période pour laquelle il est grand temps d’accorder un repos définitif aux pigeons. Après 3 ou 4 mois de veuvage, il est évident que les mâles sont saturés du petit jeu de « je te mets ta femelle, je t’enlève ta femelle ». Il devient alors difficile de maintenir encore un semblant de forme au colombier de veuvage. Et de plus la grande mue approche: dès que les petites plumes du corps commencent à tomber, la grande forme disparaît.
Les mâles qui ont dû subir un élevage hivernal et d’avant-saison, en sont à muer leur 4e ou leur 5e plume fin juillet, début août. Jusqu’à la mue de la quatrième rémige, il n’y a guère de problèmes mais attention quand la 5e plume tombe. A ce moment précis, la grande mue peut se déclarer subitement du jour au lendemain. Et il est vraiment déconseillé de jouer un veuf qui vient de perdre sa 5e plume. Lors de l’enlogement, ils semblent encore fort beaux, mais avec deux jours de panier et un temps chaud, ils reviennent tant bien que mal sans plumes de couverture. Inutile de dire que les casquettes sont multiples dans de pareilles conditions Pour un peu que le temps soit pluvieux orageux, ces mêmes sujets pourront alors se perdre avec une facilité déconcertante. Le système le plus sûr est de les laisser au colombier dès que la 5e plume vient de tomber.



Elever une tournée de jeunes après la saison sportive
Lorsqu’on réaccouple les veufs après la saison sportive, la ponte ne tarde quasiment jamais et dès qu’ils commencent à couver, les petites plumes tombent d’abord et la grande mue suit. Dans mon propre colombier, les veufs peuvent élever une tournée de jeunes après les concours et même encore recouvrer pendant une période de 10 jours. En ne laissant qu’un jeune au plateau, ils se remplument facilement et rapidement. Et mon Dieu, si le temps le permet, lors d’un beau dimanche, je n’hésite pas à les jouer sur gros jeune à un Noyon (220 km) à grand rayon. Il est règle commune qu’un excellent veuf « marche » encore très fort quand il est joué en arrière-saison sur un gros jeune. Je suis même persuadé que jouer un veuf au naturel sur gros jeune lors d’un ou deux concours d’arrière-saison n’occasionne aucun inconvénient pour la saison future de ce sujet.
Mais ce que je ne ferai jamais plus, c’est laisser élever deux tournées de tardifs à mes veufs. Fin de l’année 1983, j’avais acheté quelques oeufs chez un très bon amateur. Mon intention était de renforcer ma colonie avec ces nouvelles introductions. Cependant, je ne pouvais repasser les oeufs qu’à mes veufs, qui pour se faire élever une seconde tournée de tardifs, Mes veufs élevèrent donc encore un jeune en seconde tournée. Je n’y ai vu sur le moment même aucun risque, mais un amateur qui avait jadis agi comme moi, me prédit une fort mauvaise saison, De prime abord, je ne fis pas du tout attention à ses propos. Lorsque l’année sportive débuta et que mes veufs eurent un rendement plus que médiocre contrairement à mes espérances, je repensai à ce que cet homme m’avait dit. La cause exacte de ce très mauvais rendement sportif lors de l’année 84, m’est inconnue. Je ne puis affirmer avec certitude que c’est dû au fait que mes veufs avaient élevé deux fois. Mais pour limiter les risques de voir une telle situation se reproduire dans mon colombier, j’ai pris la décision de ne laisser élever qu’une fois un jeune en arrière-saison et de laisser recouver 10 jours. Ensuite, de séparer les sujets pour que la mue puisse se poursuivre dans le calme et la quiétude.

Soins nécessaires après le jeu.
On dit volontiers que c’est lors de la mue que l’on prépare sa future campagne. Il y a peut-être de la vérité dans ce proverbe. Les vrais pigeons de compétition doivent toujours être bien soignés, mais je considère toutefois que la période de mue est une période de repos tant pour le pigeon que pour le colombophile. Dès que les sexes sont séparés, les veufs n’ont plus besoin que d’une moitié de poste. Et nettoyer une fois par jour cette demi surface n’est pas un travail de titan. Celui qui veut avoir encore moins de travail, peut tout simplement fermer les casiers et disposer der reposoirs sous forme de perchoirs dans le colombier juste,. devant les loges des mâles. Simple et pratique en période hivernale. Les femelles s’accouplent moins vite entre elles de la sorte et il n’est pas nécessaire de nettoyer tous les jours les perchoirs. Et j’oserais laisser les fientes en période de repos pendant quelques jours ou semaines au colombier mais à condition que celui-ci soit fort sec.
A vrai dire, je suis partisan de l’hygiène quotidienne, mais je constate que les risques de contamination sont excessivement réduits avec des pigeons parfaitement sains qui n’entrent plus en contact avec d’autres voyageurs. Notre hobby ne doit pas devenir une obligation pesante pour l’amateur. Lorsque je jouais uniquement la vitesse, je nettoyais mon colombier deux fois par jour lors des concours.
Avant et après la période sportive, lorsque mes sujets étaient sur un nid, je ne le faisais plus qu’une fois par jour et en période de repos dès que les sexes étaient séparés, je ne prenais mon grattoir en mains qu’une fois par semaine.



L’art de nourrir et l’exercice en période de mue.
Lorsque les veufs sont remis en ménage après la saison des concours, je leur donne un mélange de mue. Dans les colombiers des pigeonneaux et des pigeonnelles, la transition alimentaire s’effectue grosso modo au même moment. Les pigeons qui participent encore à des concours de vitesse reçoivent également le mélange mue. Seuls les pigeons qui participent aux concours de La Souterraine continuent d’être nourris avec du mélange sport. Personnellement, je ne donne jamais de supplément de petites graines ou de graines de lin en période de mue. Mais j’attache beaucoup d’importance à l’utilisation de la levure de bière. En période de mue, mes pigeons reçoivent beaucoup de levure de bière mélangée aux graines et je pense – c’est peut-être une fausse impression – que le plumage est plus doux et est de meilleure qualité quand on leur donne la levure. Je poursuis ce traitement jusqu’à la pousse complète de la dernière rémige primaire. Fin décembre, début janvier, j’abandonne progressivement le mélange mue pour passer au mélange dépuratif. Pour casser un tant soit peu le ron-ron quotidien et varier le menu, je mélange de temps en temps, au grand maximum une fois par semaine, quelques poignées de mélange sport, ou d’élevage au mélange dépuratif. Je maintiens cette manière de faire jusqu’à l’approche des accouplements. A ce moment-là, je leur sers un mélange d’élevage.
En période hivernale après la mue, je ne nourris qu’une seule fois par jour. Les pigeons reçoivent alors à manger en suffisance: cela ne me dérange pas de constater qu’il reste encore l’une ou l’autre graine d’orge dans la mangeoire. Mais si après quelques heures, tout n’est pas parti, je diminue un peu la ration suivante.
En période de mue, les pigeons n’aiment guère voler. Pourquoi donc les contraindre à s’exercer alors que leur instinct les pousse à l’inactivité? Une volée une fois par semaine est amplement suffisante. On peut aussi faire moins. Il y a assez d’amateurs qui cloîtrent leurs pigeons pendant tout l’hiver et qui obtiennent d’excellents résultats chaque année. Ce dont ils ont besoin, c’est de bains. Un par semaine n’est pas de trop.
Tout qui ne procède pas à un élevage d’hiver, peut alors souffler un brin et goûter les joies d’un repos bien mérité!

A. Roodhooft


Notices:

  • Un excellent veuf marche encore très fort quand il est joué en arrière-saison sur un gros jeune.
  • Les risques de contamination sont excessivement réduits avec des pigeons parfaitement sains qui n’entrent plus en contact avec d’autres voyageurs.
  • Donner un bain hebdomadaire aux pigeons en période de mue et de repos n’est pas excessif. Quand bien même la température descend en dessous de zéro Celsius, les pigeons en bonne santé n’hésiteront pas à se baigner une fois par semaine dans de l’eau froide. Un signe de santé… oui assurément!

[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]

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