21 avril 2020 Par admin

Conseil n°1 – pigeon voyageur

Dans chaque colombier, on trouve de nos jours quelques pigeons de qualité. Pourtant, nombre de colombophiles remportent trop peu de prix de tête, voire de prix tout court.
Les causes de cet insuccès varient d’une colonie à l’autre.
Pour une moitié, la raison en est un colombier médiocre ou même mauvais; pour l’autre, un colombophile qui est peut-être un bon joueur de billard, mais qui n’a pas le doigté pour pratiquer notre hobby.
Ainsi, certains colombophiles sont insensibles à la mauvaise odeur qui règne au colombier. D’autres ne voient pas qu’il y a trop de pigeons dans leurs colombiers et ne remarquent pas un pigeon malsain. D’autres encore laissent un égaré parmi leurs pigeons. D’autres enfin, ne disposent pas d’une bonne manière de nourrir et bourrent leurs pigeons de vitamines, de compléments alimentaires et de médicaments.
Si vous remportez moins de prix que la moyenne (par 4,3 ou 2), il est grand temps de mettre du pigeon à votre menu. En effet, quelques bons pigeons entourés de nombre de mauvais ne trouveront jamais la forme.

1. Soins journaliers
Plus un pigeon doit voler de kilomètres, plus il doit avoir de réserves. Celles-ci sont constituées grâce à une alimentation adaptée et à des entraînements journaliers. Le temps froid peut empêcher la montée de la forme et c’est pourquoi nombres de colombophiles utilisent des plaques chauffantes et calfeutrent leurs pigeonniers. Je ne suis pas partisan des plaques chauffantes, car les pigeons qui sortent d’un colombier bien chauffé pour l’entraînement matinal sont brusquement plongés dans le froid. Je laisse les fenêtres ouvertes même la nuit par temps froid, de la sorte, mon colombier de jeu ressemble un peu à une bonne volière où l’on trouve de l’air à profusion. Notre chien (un Tervuren) a la possibilité de dormir à l’intérieur, pourtant il choisit régulièrement de passer la nuit dehors à même le carrelage. Malgré cela, mes pigeons et mon chien resplendissent de santé et s’entraînent bien car ils sont habitués à l’humidité et à la température quelle que soit la saison. Les visiteurs trouvent mes colombiers bon marché particulièrement aérés et frais, mais certains ne sont pas d’accord avec ma méthode bien qu’ils ne jouent pas mieux que moi. (Note: si l’air intérieur de votre colombier est plus humide que l’air extérieur et que cela sent le renfermé, alors votre colombier est mauvais. Humidité et mauvaise odeur indiquent une circulation d’air défaillante.) Si vos pigeons ne s’entraînent pas bien, vous devez en trouver la cause.
Vos veufs ne sont-ils pas trop lourds ou trop légers? Ne les lâchez-vous pas trop affamés? N’y a-t-il pas de pigeons malades parmi eux? Ont-ils une bonne gorge et les chairs roses? Mâles et femelles peuvent-ils se voir et s’entendre? Sont-ce toujours les mêmes pigeons qui veulent se poser en premier? Si oui, débarrassez-vous en ou placez les une semaine en volière. La volée forcée peut aussi vous aider, pensez aux sports humains.
Faire voler des pigeons sur nid et des femelles est aussi difficile. Vous pouvez aller les lâcher vous même ou les engager chaque semaine à un entraînement. Le plus facile est toutefois de laisser voler les pigeons joués au naturel lorsqu’ils ne couvent pas. Si les pigeonneaux s’entraînent mal, ils sont certainement trop nourris ou de façon trop riche. Dans bien des colombiers, la première cause de mauvaise volée et de pertes de jeunes est la surpopulation.

2. La nourriture
Nourrir des pigeons est un art, surtout en saison de concours.
Il ya aussi de grandes différences entre nourrir pour la vitesse, le demi-fond et le fond. Laisser vos pigeons affamés n’est pas une bonne méthode, mais les nourrir au point qu’ils n’obéissent plus et ne sont plus familiers est encore plus mauvais. Pour apprendre comment nourrir, il faut ajouter de l’orge à votre mélange. Quand les pigeons délaissent l’orge, ils ont assez mangé. Enlevez toujours les restes durant la saison de jeu, à l’exception du jour de l’en logement pour un concours de fond. Pensez aussi à nourrir tous vos pigeons en même temps sans quoi les premiers rentrés auront un menu tout différent de ceux qui rentrent plus tard. Les petites graines, les cacahuètes, le chanvre et un supplément de maïs sont excellents pour les pigeons de concours. Vous devez distribuer ces extras un, deux ou plusieurs jours avant la mise en loge en tenant compte de la longueur du voyage et toujours comme friandises. Le jour de l’en logement d’un concours de fond, ce peut être la fête. Je n’utilise pas de nombreux types de mélanges. Mes jeunes et mes veufs reçoivent normalement de l’élevage et du veuvage.
J’aime la simplicité.

3. Médicaments, produits complémentaires et vitamines
Les colombophiles veulent toujours en savoir plus au sujet de produits complémentaires et des vitamines. Je suis toujours étonné par le nombre de questions que je reçois sur ce sujet. Médicaments et vitamines sont certes nécessaires à la pratique du sport de nos jours, mais je reste convaincu qu’il faut avant tout posséder des pigeons de qualité naturellement sains. Certains lecteurs m’envoient des schémas de nourrissage et de distribution de médicaments et de vitamines et me demandent mon avis. Mon sentiment est qu’ils donnent beaucoup trop de médicaments et qu’ils se compliquent eux mêmes la vie avec beaucoup trop de détails. Je m’occupe surtout d’apporter beaucoup d’air frais (= le médicament le moins cher), du grit, des légumes frais ainsi que leurs jus sur les graines donc des choses très naturelles.
J’achète aussi de l’huile, de la levure de bière, du vitaminéral et des petites graines pour apporter de la variété dans les menus.
Durant la saison de jeu, je traite mes pigeons contre la trichomonase et les maladies de la tête s’ils montrent moins d’entrain à la volée. Je ne connais pas grand-chose aux médicaments, mais bien en ce qui concerne la santé. C’est pourquoi j’écarte assez rapidement tout pigeon qui me semble malsain.
Les vétérinaires de ma région s’y connaissent peu en pigeons, dès lors, je me rends exclusivement chez eux pour vacciner contre la paramyxovirose.

4. Les concours
Jouez vos pigeons autant que possible. Notez sur un grand tableau les ratés et les prix remportés par chaque pigeon. Ainsi vous repèrerez rapidement ceux qui gagnent leurs graines et ceux qui ne les méritent pas. Vos succès futurs passent par la détention d’un petit nombre de pigeons de qualité.

[ Source: Article édité par M. Jacques NOUWEN – Revue PIGEON RIT ]