Conseil n°24 – pigeon voyageur
Soins journaliers
Parfois je pense: « Heureusement que ma femme n’est pas jalouse, parce que je cajole mes pigeons ». Chaque jour, j’admire chacun de mes pigeons, j’en parle avec enthousiasme avec mes amis, je nettoie mes pigeonniers à fond, presque chaque jour je leur découpe des légumes de mon jardin, ils reçoivent un bain, du grit et du vitamineral frais, etc. Mais enfin, à 70 ans, le romantisme d’être entre les murs de sa maison est moins intense et l’on a d’avantage de liberté pour son hobby. Dans presque tous les colombiers, de nouveaux espoirs naissent en ces mois de Nouvelle Année. Profitez-en ! Des jeunes sains entourent leur plateau de jolies crottes rondes. Assurez-vous de baguer chaque jeune à temps et qu’il a toujours sa bague les jours suivants. Les jeunes résistent bien aux grands froids, n’apportez donc aucun soin particulier dans ce cas. Pour éviter les repontes et donc retarder la chute de la première rémige, il convient de retirer les femelles et les jeunes quand ceux-ci ont 14 jours et de les placer au colombier des pigeonneaux. Installez les jeunes sur le sol comme dans un grand nid. Il est moins cher de les placer sur de la paille plutôt que du couvre sol, mais vous devez changer la paille régulièrement, car la chaleur et la transpirtion des jeunes humidifient la paille. Si les morilles des pigeons deviennent rapidement blanches après l’élevage et le noir de leur bec blanchit un peu, alors vous êtes sur le bon chemin.
La nourriture
Vous pouvez protéger vos abreuvoirs contre les dégâts du gel en les vidant le soir ou en les plaçant sur une plaque chauffante. Evitez le gâchis en maïs durant les repas en ne nourrissant pas trop en une fois. C’est moins cher que d’ajouter un supplément de pois ou de féveroles au mélange élevage. Donnez chaque jour du vitamineral et du grit frais, plus si possible quelques extras: verdures, vitamines, Naturaline, huile d’ail avec levure de bière ou mélange de légumes, etc. Des produits complémentaires chers sont un luxe inutile pour l’élevage. Vous ne devez surtout pas laisser s’engraisser les pigeons qui n’élèvent pas, alors limitez leur ration par l’usage du dépuratif et d’un supplément d’orge comme régulateur.
Médicaments
Si vous avez besoin de médicaments durant le premier élevage, alors vous êtes mal partis. Je suis toujours étonné de voir combien on parle de trichomoniase dans la presse spécialisée. Sans vétérinaire ni traitement j’élève pourtant d’année en année des jeunes qui ne sont pas plus atteints par la trichomoniase que les autres. Une sélection stricte basée sur la santé, beaucoup d’air frais (fenêtres ouvertes) et une nourriture variée (avec des légumes) sont les bases de mon système. L’usage de médicaments durant toute l’année a pour conséquence d’affaiblir votre lignée. Attendez la vaccination annuelle obligatoire contre la paramyxovirose pour faire examiner vos pigeons. Vous économiserez ainsi une visite chez l’homme de sciences. Pour ma part, j’attends même la seconde tournée des reproducteurs. N’oubliez pas d’en profiter pour lui demander de vous prescrire les produits dont vous aurez besoin durant la saison.
Construire une base, élever et sélectionner
Dorlotez vos pipants, mais dans le même temps, soyez dur avec eux. Savoir de qui ils sont issus n’a pas d’importance, car vous n’élevez pas des pedigrees, mais bien des pigeons de sport qui doivent être forts et sains. Qui ne sort pas seul de l’oeuf, ne croit pas bien, reste à pleurnicher dans le nid, fait de mauvaises fientes durant plusieurs jours, etc, n’a pas sa place au colombier. Ne vous inquiétez jamais du nombre de vos jeunes, car vous ne vous déferez jamais assez vite des faiblards. Il est normal d’avoir des favoris cela fait partie des plaisirs de notre hobby, mais ne leur accordez jamais de traitement de faveur. Je laisse élever tous mes pigeons (y compris mes voyageurs et mes femelles de veuves), ceux qui s’en montrent incapables, je les élimine.
Préparation de la saison de jeu
Parce que mon budget 2005 s’est révélé insuffisant, j’ai préféré réduire mon équipe pour 2006 de cinq veufs plutôt que prévoir plus d’argent. Vous ne devez pas craindre les grosses colonies sous prétexte que vous êtes un amateur petit ou moyen, sinon vous partirez à demi battu. Dites vous bien que ces gros amateurs ne constatent jamais tous leurs pigeons avant que vous ne commenciez. Qu’ils fassent plus de prix que vous et soient plus souvent classés en tête est normal. Mais pour ce qui est du pourcentage de prix, beaucoup de petits amateurs font mieux que les grands. Toutefois, soyons honnêtes: petits et grands ont besoin les uns des autres. Sans la masse des petits, les grands se sentiraient bien seuls et sans les grands, les petits manqueraient de points de repères pour mettre leurs propres succès en valeur. Pour ma part, je plaide toujours pour disposer d’un résultat local en plus de la liste du groupement. De cette façon, les amateurs ordinaires peuvent montrer autour d’eux qu’ils ont constaté tôt dans leur local. Une centième place remportée dans un grand nombre de pigeons peut certes avoir plus de valeur qu’une première dans un nombre réduit, mais un premier, un deuxième ou un troisième sont plus éclatants qu’un centième, un cent cinquantième ou un cinq centième. Débutez donc l’année 2006 plein de courage.
Le duvet
L’hiver dernier, mon meilleur voyageur perdait peu de duvet pendant et après la mue et il volait de façon médiocre. J’ai donc noté cette année quels étaient ceux qui en perdaient beaucoup. Je veux savoir s’ils seront mes meilleurs voiliers cet été. Pendant l’hiver, j’analyse les pedigrees de mes meilleurs voyageurs ainsi que leurs palmarès qui sont inscrits aux dos. Je constate alors que je juge bien certains pigeons alors que j’accorde trop peu d’importance à d’autres. Le papier lui ne ment pas. Ce mois-ci, je vais aussi soumettre tous mes voyageurs à un jugement calme et noterai mon pronostic sur eux pour 2006. En effet, je trouve une soirée consacrée aux pigeons bien plus captivante qu’une accordée à la TV. Quand je suis au colombier, le temps file.
[ Source: Article édité par M. Jaak Nouwen – Revue PIGEON RIT ]
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