24 août 2020 Par admin

Conseil n°26 – pigeon voyageur

Faites en sorte que les vitamines ne s’évaporent pas dans l’eau tiédie par la chaleur. Les pigeons ne doivent pas être abreuvés toute la journée. Servez-vous de petits bocaux d’un quart ou d’un demi-litre que vous laisserez jusqu’à une demi-heure après le repas ou que vous présenterez une demi-heure avant la volée. Vous ferez des économies et les vitamines et médicaments garderont leur tonus dans l’eau fraîche.

La saison sportive bat son plein. N’oubliez pas de féliciter le concurrent qui a bien joué, pareil petit geste améliore l’ambiance et la bonne entente au sein du club. L’amitié est d’une importance capitale. Certains amateurs modestes perdent parfois courage en voyant d’autres (les « grands »?) enloger beaucoup de pigeons. Vérifiez donc le pourcentage de prix qu’ils remportent et surtout les prix par 10. Comparez avec les vôtres. Vous en sortirez peut-être à votre avantage.

1. Soins quotidiens

Qui veut bien jouer doit travailler intensément en juin et suivre ses pigeons jusque dans les moindres détails. Prenez le temps pour surveiller le comportement de vos coursiers de jour en jour, de contrôler leur aspect, tant intérieur qu’extérieur.
Prenez plaisir à les voir s’entraîner. Si vous jouez la vitesse, essayez surtout de trouver de quoi motiver l’un ou l’autre de vos pigeons : en ouvrant un casier non occupé, en accrochant un petit perchoir supplémentaire, en jetant quelques petites graines dans quelques casiers et pas dans les autres; en introduisant un intrus provocateur etc.
Tâchez de trouver une cage séparée pour les jeunes d’été de vos meilleurs producteurs ou pour quelques pigeons introduits. Si vos pigeons ne font pas de bonnes volées, c’est que vous aurez commis l’une ou l’autre erreur : mélange trop consistant, manque d’oxygène (chair bleue sur la poitrine), trop de tolérance envers un favori ou un pedigree, un manque de méthode dans votre système comme dans votre activité au colombier.
Chez moi les pigeons rentrés tard d’un concours épuisant, ne peuvent engager la volée que lorsque les autres sont dans le ciel depuis deux ou trois quarts d’heure.

2. Régime alimentaire

Il peut déjà faire chaud en juin. Faites en sorte que les vitamines que vous présentez à vos pigeons ne s’évaporent pas dans l’eau tiède. Les pigeons ne doivent pas boire toute la journée.
Servez-leur l’eau dans de petits bocaux d’un demi ou d’un quart de litre et laissez-les s’abreuver une demi-heure après le repas et une demi-heure avant la volée. Vous réaliserez des économies et les vitamines, comme les médicaments garderont leur tonus dans l’eau fraîche.
La quantité et la composition de votre mélange sont fonction des distances auxquelles vous engagez vos pigeons. L’art de nourrir ne s’apprend pas dans les bouquins mais dans la pratique. Il faut avant tout que la chair reste rose. Vous nourrissez de telle manière qu’ils vous obéissent et que la restriction ne provoque pas une perte de poids. Les pigeons de vitesse consomment moins de carburant que ceux du fond et du demi-fond. Les femelles s’excitent trop si on les nourrit fort. Qui veut entraîner sévèrement doit nourrir en conséquence. Je joue régulièrement à plus de 500 kilomètres et mes veufs doivent s’entraîner au moins deux heures tous les jours. Je les nourris bien (le mélange additionné d’un peu de dépuratif) jusqu’à ce qu’il reste un peu d’orge. Comme dessert j’offre un peu de maïs, après quoi je les gâte avec quelques cacahuètes et du chanvre.
Ils ne peuvent rien laisser en semaine, mais bien le jour du départ. Ce régime est sans doute trop lourd pour des pigeons de vitesse, mais je suis opposé à la restriction trop sévère. Faites en sorte que vos pigeons engagent le repas ensemble, sans quoi vous risquez que certains s’emparent de tout ce qu’il y a de meilleur et que les autres ne puissent profiter du même régime. Les pigeons reçoivent un petit extra tous les jours: du grit frais mélangé à des petites graines, du vitaminéral frais, des légumes du jardin et soit de la levure de bière ou un mixage végétal additionné d’huile sur les grains, du Nutri-Power ou du Naturaline.

3. Médical

Si mes pigeons ne font plus de bonnes volées j’en cherche la cause. Toutes les trois semaines je leur passe un Spartrix ou je leur mets (deux jours) de la poudre sur les graines contre la trichomonose. Si les plumes des oreilles se redressent, ou si les nez ne sont plus blancs, j’essaye d’y remédier avec un médicament pour les voies respiratoires. Si vous traitez via l’abreuvoir, relisez ce qui est dit çi avant pour les vitamines.

4. Sélection permanente

Les mauvais pigeons ont quand même du bon. Ils peuvent faire votre bonheur à table. N’oubliez pas que plus longtemps vous les garderez plus ils vous coûteront et plus leur chair sera moins tendre. En juin vous en saurez assez concernant les qualités sportives de la majorité de vos pigeons. Ceux qui ne peuvent se classer utilement sont souvent la cause du moins bon conditionnement des autres. Qui a moins de pigeons gagne du temps et réduit le travail. C’est important en pleine saison.

5. Les concours

Jouez vos pigeons le plus possible. C’est la manière la plus efficace pour en faire des meilleurs. Ne perdez pas votre temps à vous plaindre de l’influence de ces « grands qui jouent fort parce qu’ils disposent de toutes les poudres et flacons indispensables ».
Tout ce qui reluit n’est certainement pas or. Il y aurait-il dans le pays deux cents amateurs qui terminent la saison en boni ? A côté de ces 200, il en est toujours plus de 30.000 autres, comme vous et moi. Il en est de même au sein de votre club.
Vous y comptez deux ou trois qui sortent du rang, et un bon nombre d’autres. Pour vous les pigeons sont un hobby. S’il vous arrive de vous hisser au rang des « grands » à l’une ou l’autre occasion, vous pouvez vous offrir une pinte de plus. Soyons sportifs et reconnaissons que les meilleurs travaillent souvent dur pour garder leur rang. Ils ont aussi quelques et parfois plusieurs bons pigeons. N’oubliez pas que l’aptitude ou le talent de l’amateur jouent un rôle capital. Vous êtes peut-être plus fort à vélo ou pour discuter que ces champions.
Il existe, c’est incontestable, de bons produits, parfaitement sains et tolérés, capables d’améliorer le rendement du pigeon de concours. Ils ne mèneront toutefois pas au succès, sans l’appui du talent et du travail de l’amateur et sans les qualités du pigeon.
A moins que vous ne possédiez un « crack ». Mais ceux-là sont tellement rares ….

[ Source: Article édité par M. Jaak Nouwen – Revue PIGEON RIT ]