Conseil n°30 – pigeon voyageur
Durant les mois d’hiver, il semble souvent que la colombophilie n’est plus vraiment un sport. Sur Internet et dans beaucoup de journaux colombophiles, on traite surtout de ventes sensationnelles. Les pedigrees sont mis en évidence au point que ce ne sont pas les pigeons qui s’envolent, mais bien les euros par centaines et par milliers ! Et l’émerveillement pour les grosses sommes dépasse souvent celui engendré en été par un pigeon remportant un premier prix sur Quiévrain ou Barcelone. De temps à autre, je vais aussi assister à ce folklore financier, pas pour acheter, mais pour voir si ces pigeons douteux sont réellement meilleurs que [es meilleurs oiseaux des colombiers ordinaires. Pour 10 à 20% j’accepte de faire une exception, mais 80% des pigeons vendus sont beaucoup trop chers et n’auraient pas dû être vendus, mais bien éliminés. Et l’on peut encore se poser la question de savoir si le petit pourcentage de pigeons de qualité (en main) seront de bons reproducteurs. Chaque année, des milliers de pigeons disposant de supers pedigrees gonflés sont vendus très chers. Retirez seulement 2, 4, 6 ou 10 pigeons d’une colonie championne et celle-ci devient un colombier ordinaire. Les colombophiles aux moyens limités ne doivent pas s’inquiéter de ces pigeons vendus chers en vente publique, surtout s’il ne s’agit pas de ventes totales. Et même dans les ventes totales, très souvent le meilleur a déjà disparu. Enfin, qui, dans une vente partielle, vendrait le meilleur de sa colonie? Pensez encore qu’il y e chaque année de nombreux colombophiles qui con-sacrent moins d’argent à leur hobby que le prix moyen des grandes ventes publiques, et pourtant au résultat en été on voit un ou plusieurs de ceux-ci en bon rang.
Mon point de vue
Chacun est bien sûr libre de vendre ou d’acheter. Je peux aussi donner mon avis. En temps qu’amateur, je suis très déçu de l’influence de ce cirque financier sur notre hobby. Je ne peux plus parler au sujet des pigeons à mes amis non-colombophiles sans qu’ils ne me parlent d’argent. Je suis aussi scandalisé de voir qu’une vente de bons au profit d’une société rapporte moins dans son ensemble que le prix d’un pigeon d’une vente à sensation, alors que les bons vendus proviennent souvent de colombophiles ayant battus très souvent les grands noms dans les concours.
La méfiance est un défaut
J’accompagne de temps à autre un ami colombophile pour assister à une vente. Je lui dis toujours : « Avec les 5 euros ou plus que tu paies pour pou-voir prendre les pigeons en main, tu peux acheter 10 kg de bon mélange. » Au sujet d’une vente de jeunes sélectionnés, un autre ami me présenta une liste de 43 numéros de bagues de jeunes ayant volés des prix sur 4 concours auxquels il avait aussi pris part. Il voulait savoir si ces pigeons étaient aussi vendus et à quels prix. De ces pigeons à palmarès, aucun ne fut mis en vente. Un certain nombre de jeunes dont les numéros de bagues faisaient partie de la série des pigeons ayant volés furent bien mis en vente. Ces pigeons étaient présentés comme n’ayant pas volé ou ayant été spécialement réservés pour pouvoir offrir quelque chose d’extra lors de la vente, car la publicité annonçait que rien que le meilleur était proposé. Mon ami et moi savions que la méfiance était un défaut et nous savons maintenant que nous avons ce défaut.
Soins journaliers
Si vous avez maintenant de jeunes pigeons, soyez fermes et prévoyants. Voyez si vos jeunes sont bien éveil-lés. Qui apparaît trop mou, n’a pas des chairs bien roses ou semble tou-jours somnoler, doit être éliminé afin de prévenir la perte d’autres jeunes. La surpopulation entraîne de nombreuses pertes. C’est pourquoi je n’aime pas avoir une grande équipe de jeunes je trouve que 30 c’est déjà beaucoup. Je dispose toujours de 20 à 40% de perchoirs en plus que de jeunes. Rendez vos jeunes familiers à votre personne et à vos mains. S’ils ont maintenant peur de vous, attendez-vous à des problèmes plus tard. Donnez-leur à manger en suffisance, mais assurez vous toujours qu’ils obéissent à l’heure du repas. Après celui-ci, chez moi, rien ne doit rester dans le bac pour satisfaire ceux qui ont peur de venir manger. Quand c’est possible, je reste à proximité de sorte à ce que les pigeons craintifs n’aient que peu ou pas à manger. La fois suivante, ils ne tiendront plus compte de ma présence !
Soyez aussi prudent. Ne forcez jamais vos jeunes à venir dans le spoutnik ou sur le toit, même si leurs compagnons de pigeonnier le font déjà. Vous n’êtes pas sur un jour, pas même sur une semaine. Les enfants, comme les pigeonneaux doivent sentir ce qu’ils sont capables de faire. Si vos pigeonneaux sont nourris de façon stricte, ils seront sains et voleront vite et longtemps. Essayez de les garder à la maison jusqu’à la mi-avril. Laissez-les tranquillement découvrir le toit et leur environnement. Si après quelques semaines vous les nourrissez plus sombrement, ils voleront d’eux-mêmes plus longtemps En agissant de la sorte, je ne perds depuis des an-nées pratiquement aucun jeune. Les soins à apporter aux yearlings et aux vieux doivent être pour le moment aussi simples que possible. S’il n’y a pas de neige ou de brouillard, je les laisse voler quotidiennement. En plus, je leur donne quelques bains par semaine et beaucoup d’air frais.
Nourrir
Durant cette période, ne nourrissez pas trop fort ni trop richement. Qu’est ce qui est trop ? Vous nourrissez trop si vos pigeons n’obéissent plus correctement à la rentrée. Des pigeons qui fondent trop vite, je les élimine. Si vous agissez de la sorte durant quelques années, vous n’aurez plus que rarement un pigeon trop maigre ou trop gras.
En plus des graines je donne encore chaque jour une portion de grit frais et des légumes de mon jardin. Les légumes contribuent à une bonne santé et constituent un bon régulateur alimentaire : qui a faim peut en manger à volonté, mais nul n’en mangera jamais trop. Et qui se perd trouvera plus facilement à manger s’il a appris à manger des légumes.
En cette saison, des compléments alimentaires spéciaux ne sont pas nécessaires. La levure de bière, l’huile d’ail, la Naturaline et le vinaigre de pommes ne sont pas « spéciaux ». Je pense que moins l’on donne à cette période en plus des graines et du grit, et plus les pigeons doivent user de leurs qualités physiques. Dès lors durant la saison de jeu, leur corps réagira davantage au moindre extra. Essayez la Naturaline. Si vous en don-nez 2 à 3 fois par semaine ou plus, vous verrez que le nombre de duvets tombés augmente rapidement.
Médicaments
Commencez à parler médicaments et tout le monde vous écoute. Les reportages paraissent bons et complets s’ils parient de médicaments. La con-séquence est que la masse des pigeons doit recevoir une masse de médicaments, beaucoup trop en vérité. Beaucoup de colombophiles ne font pas de différence entre un manque de condition et une maladie. Ils pensent que leurs pigeons sont malades s’ils s’entraînent mal, ils ne pensent pas qu’ils manquent de fraîcheur ou sont sans énergie. Selon moi, il faut comparer cette situation avec ce que l’on peut observer chez des gens autour de soi. Qui ne se remue pas assez, a peur de se fatiguer, ne sort donc pas assez, mange trop gras, etc. Celui-là manque alors de fraîcheur et est vite fatigué. Pourtant il n’est nullement malade. Un médicament peut certes l’enflammer, mais une pelle, un vélo ou une paire de chaussures de marche serait sans doute plus efficace. Au niveau colombophile, c’est pareil. Faites remuer vos pigeons et faites-les travailler. Qui est trop fainéant et ne veut pas s’entraîner, je le mange (en espérant de ne pas devenir moi-même fainéant l).
Jaak Nouwen
Notices:
- Si vous avez maintenant de jeunes pigeons, soyez fermes et prévoyants. Voyez si vos jeunes sont bien éveillés. Oui apparaît trop mou, n’a pas des chairs bien roses ou semble toujours somnoler, doit être éliminé afin de prévenir la perte d’autres jeunes.
- Beaucoup de colombophiles ne font pas de différence entre un manque de condition et une maladie. Ils pensent que leurs pigeons sont malades s’ils s’entraînent mal, ils ne pensent pas qu’ils manquent de fraîcheur ou sont sans énergie.
[ Source: Article édité par M. Jaak Nouwen – Revue PIGEON RIT ]
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