Conseil n°32 – pigeon voyageur
Si vous faites du vélo, pratiquez un sport de compétition, êtes membre d’un club canin ou d’une autre association ou si vous partez en voyage, personne ne vous demande ce que vous gagnez avec votre hobby.
Si vous dites en société que vous êtes colombophile, tout le monde vous demandera combien cela vous rapporte. Simplement parce que les colombophiles sont aussi des êtres humains, ils ne reconnaissent pas facilement leurs pertes, ils disent alors souvent qu’ils ont gagné quelques euros, mais ils font silence sur leur important « palmarès » (!) d’échecs. Qui analyse avec attention les résultats et les listes de prix sait que presque personne (5 à 6% ?) ne joue suffisamment bien pour couvrir ses frais de port et d’enjeux de toute la saison. Nous ne parlons même pas des autres coûts. ll faut malheureusement se rendre à l’évidence que la colombophilie est vue par la plupart des gens comme un jeu d’argent. Pourtant comme tous les hobbys, le nôtre coûte plus d’argent qu’il n’en rapporte.
Examen de conscience
Le mois d’octobre est un mois important durant lequel vous devez faire votre examen de conscience colombophile.
Si votre saison n’a pas été bonne, vous vous souvenez certainement des erreurs que vous avez commises et qui ont empêchés vos pigeons de rentrer à temps. Vous devez sélectionner durement, mais l’avez-vous réellement fait ? Si la réponse est non, faites-le dès aujourd’hui. Vous ne rentrez peut-être pas dans vos frais. Mangez alors quelques pigeons de plus. Vous manquez peut-être d’espace pour héberger correctement vos jeunes ou pour appliquer le système de la porte coulissante. Elevez donc moins et repassez les oeufs de vos meilleurs couples sous les autres couples. Avez-vous perdu beaucoup de jeunes? N’en aviez-vous pas vraiment beaucoup trop de sorte à ce qu’ils étaient en mauvaise santé?
Un grand groupe est aussi plus difficile à soigner. Vos rêves d’hiver dans lesquels vous écrasiez la concurrence en jouant tant avec des veufs que des pigeons sur nid se sont-ils transformés en désillusion ? Prenez alors la résolution de vous concentrer sur un seul système de jeu de sorte que vos pigeons soient plus au calme et que vous vous en occupiez mieux. De votre colombier d’élevage, vous avez peut-être élevé de mauvais jeunes voire pas du tout. Ne perdez pas d’avantage de temps, d’argent, d’énergie et d’espace à vous occuper de ces pigeons, mais attribuez ce temps, cet argent, cette énergie et cet espace à soigner et jouer vos voyageurs. Par le passé, personne n’avait de pigeonnier d’élevage, alors qu’aujourd’hui, la plupart des colombophiles ont autant de reproducteurs que de voyageurs. Pour vous améliorer, vous devez garder moins de pigeons et vous concentrer sur un objectif. Acheter des pigeons n’a pas non plus de sens si vous n’avez pas préalablement sélectionné sévèrement vos propres pigeons. Si des pigeons achetés se trouvent entourés de pigeons mauvais ou malsains, ils ne pourront pas démontrer leur valeur.
Si vous avez bien joué, n’établissez pas de grands plans pour jouer avec plus de pigeons et appliquer différentes formes de jeu (sur nid, femelles sur nid ou au veuvage, etc.) et tenez-vous à votre méthode habituelle. Ainsi vous disposerez d’assez de temps durant la saison et vous resterez, au pire, un amateur moyen.
Soins journaliers
Réparez maintenant ce qui est cassé aux casiers, fenêtres et portes, car le mois suivant vous voudrez peut-être accoupler. Nettoyez régulièrement, surtout si votre colombier n’est pas très sec. Laissez entrer l’air frais à volonté dans les colombiers. Les fenêtres peuvent rester ouvertes jour et nuit durant l’automne et l’hiver. Mettez des treillis à petits trous aux fenêtres de façon à ce que la pluie, la neige et les chats restent dehors. N’oubliez pas les bains et éliminez souris et rats qui voudraient faire de votre pigeonnier leur lieu de résidence et de repas.
Prenez chaque jour cinq minutes pour observer chaque pigeon quelques secondes, ainsi, vous apprendrez à connaître les pigeons sains et intelligents. J’élimine rapidement les pigeons qui font des fientes molles ou qui ont plusieurs fois le nez sale et humide. J’agis de même avec les pigeons ayant un larynx faible et trop ouvert et avec ceux qui ont toujours faim. Après cette sélection, si je dois encore éliminer un pigeon, cela relève de mes observations journalières.
Nourriture
En octobre, j’ajoute au mélange habituel (60% de mue et 40% de dépuratif) une portion de petites graines oléagineuses et de Nutri-Power. Je soigne deux fois par jour et je nourris jusqu’à ce qu’un peu d’orge reste dans le bac. Chaque jour, je donne aussi du grit frais, des minéraux et des légumes. J’ajoute encore de l’huile d’ail, de la levure de bière, de la Naturaline, du vinaigre de pommes et une fois par semaine des vitamines afin d’avoir la santé et une bonne plume. J’ai décidé cette année de n’acheter aucun produit spécial pour la mue. Toutes les firmes vantent leurs produits, chers et aux beaux emballages, et cela me fait douter de leur utilité. Pour les humains aussi, la mode est à acheter un supplément pour l’automne et l’hiver, mais une santé naturelle obtenue via des fruits et des légumes frais n’est-elle pas meilleure ?
Sélection et médicaments
Sélectionner sans pardon est le meilleur et le moins cher des moyens afin d’obtenir une équipe de pigeons sains. Avez-vous vacciné vos tardifs contre la paramyxo ? Ils n’ont besoin d’aucun autre médicament ce mois-ci. S’il n’en va pas ainsi, c’est que vous avez sélectionné de façon trop laxiste et que vous avez attaché trop d’importance aux noms et aux pedigrees.
Construire sa lignée
Beaucoup de colombophiles sont contre la tenue de pedigrees et de tableaux de résultats. Pourtant c’est grâce à ces documents que l’on se rend compte quels pigeons ou lignées ont une grande importance pour votre colombier et quels sont ceux sans intérêt.
Les concours
Une grande part de la presse colombophile fait passer des amateurs ordinaires tel que vous pour des amateurs de moindre valeur. Votre salut semble alors résider dans de coûteux produits complémentaires, des médicaments de toutes sortes et des pigeons aux origines ronflantes, alors que la satisfaction réside au contraire dans la pratique simple de notre hobby. Ne vous laissez pas influencer par cette mode et regardez comment dans d’autres sports des milliers de gens profitent de leur hobby en le pratiquant pourtant à un niveau bien plus bas. Simplement bien jouer régulièrement dans votre groupement peut aussi être vraiment enrichissant, mais sans être vraiment extraordinaire.
Jaak Nouwen
Notice:
- Un mélange mue additionné de 5 à 10 % d’orge facilite le nourrissage pour le colombophile. Nourrissez durant la mue de manière à ce qu’il reste un peu d’orge après !es deux repas journaliers.
[ Source: Article édité par M. Jaak Nouwen – Revue PIGEON RIT ]
Pour vous abonner au Magazine PIGEON RIT – Cliquez sur le bouton ci-dessous !
Conseil n°30 – pigeon voyageur
Conseil n°31 – pigeon voyageur