13 avril 2022 Par admin

Le courrier des lecteurs n°19– pigeon voyageur

Un amateur qui désire garder l’anonymat dit posséder trois pigeonniers de jardin avec bonne aération et peu de pigeons; exemple: 19 sujets sur 4 m. x 2,10 m. Malgré quoi ses pigeons ont toujours la chair bleue, pleine de pellicules. Deux vétérinaires consultés ont diagnostiqué: ni coccidiose, ni trichomonose, ni vers, mais probablement un problème d’alimentation. Comment remédier à cette situation?

Réponse:
A mon tour de vous poser une question. Puisque vous êtes un lecteur de « Pigeon Rit », avez-vous déjà testé l’aération de vos colombiers?
Tous mes interlocuteurs me disent dès le début de notre entretien: » Mes colombiers sont bien aérés. » Or ça n’est qu’une affirmation basée sur la tradition, pas sur des tests. Possesseur moi-même de 2 colombiers, doubles, de jardin en bois isolés, plafond partiel réglable, cheminées d’aération dans le toit, aération sous la trappe, au ras du toit en façade, trappe ouverte, j’ai eu, il y a 7 ou 8 ans, à déplorer plusieurs cas d’affection respiratoire aiguë, sur des pigeonneaux de 2 mois environ; affection suivie de mort dans les 48h., quoi que je fasse. Jusqu’au jour où j’en ai eu assez et que j’ai percé la porte de 30 ou 40 trous de 2,5 cm de diamètre, replacé les tôles de faîtage par un lanterneau laissant un espace vide de 10 cm entre les tôles et ses bords, de chaque côté. Et depuis ce jour, je n’ai plus jamais eu d’affections pulmonaires, coryza compris. Et chairs bleues.
Alors, d’abord, essayez sur ces bases: « Quelques que soient la température, la pression atmosphérique, la force et la direction du vent, la pluviosité, une fumée (cigarette p.ex.) doit être immédiatement évacuée par le toit. » Deux mois après les modifications nécessaires, vous nous tiendrez au courant.

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M. André Serin de Grd Halleux révèle qu’après avoir « cassée la baraque » durant de longues années, il s’est mis à ne plus remporter que des prix moyens ou en queue de classement. Les volées sont devenues « basses ». Les piqûres anti-coryza n’ont amélioré la situation que durant une quinzaine de jours. J’ai pincé les narines, dit-il, mais cela n’a pas provoqué d’éternuement. Que faire?

Réponse:
Première question: Avez-vous effectué des modifications à votre colombier depuis que vous « cassez la baraque »? Ce qu’on croit une amélioration est souvent « pire que mieux ». Je pense en particulier à tout ce qui peut modifier l’aération qui, j’en suis sûr, était bonne puisque vous aviez de beaux résultats. Deuxième aspect de votre affaire: la trichomonose. Comme je l’ai cent fois écrit, elle est toujours présente dans le coryza et doit donc être éliminée (par l’eau de boisson) en même temps qu’on fait les piqûres anti-coryza. Ne croyez surtout pas qu’un ou deux traitements par an sont suffisants. Il faut traiter, selon température, 2 jours de suite toutes les 2 – 3 – 4 semaines (généralement les volées baissent en même temps que le parasitisme réapparaît). Troisième aspect: le traitement antimicrobisme. Dans votre cas, il est indispensable de faire isoler des fosses nasales, les microbes en cause et de faire rechercher en même temps s’il y a en plus mycoplasmose ou ornithose (ou les 2).
Cela vous permettra (après antibiogramme) un traitement anti-microbien parfaitement adapté, dont les résultats seront aussi rapides et solides.

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M. J. Y. Robert de Carrières dit posséder deux, trois femelles qui n’ont pas pondu lors des accouplements d’hiver. Les autres pontes ont été assez irrégulières. Il aimerait savoir s’il doit aligner des femelles ou des mâles dans les concours de 500 km et plus. Ses tardifs de l’année dernière ne se sont pas bien comportés lors des premiers entraînements. Il en a même perdus pas mal et cherche la cause.
Il aimerait savoir, enfin, quel vaccin adopter contre la paramyxovirose et à quel moment l’administrer.

Réponse:
Le temps froid a bloqué les pontes de pas mal de femelles.
Depuis le début février, ça a dû s’arranger.
Si la croissance de vos pipants laisse à désirer, il est primordial de faire effectuer un examen médical approfondi de vos pigeons, avant la saison sportive. Habituellement ce sont les femelles qu’on met à plus de 500 km. On les joue ainsi sur le nid avec un jeune de 8-10 jours. Vous pouvez évidemment jouer aussi les jeunes mâles sur cette même position de nid mais un coup dur atmosphérique risque d’hypothéquer leur avenir. L’entraînement des tardifs est toujours plein d’aléas. Sous réserve de leur état de santé, il faut aussi éviter les entraînements de tardifs accouplés pour la 1 ère fois, les vents poussants etc… Et puis il y a aussi toujours les imbéciles dans la bande, quelle que soit la colonie.
Tout dépend de la distance jouée: en vitesse pigeonneaux et juniors peuvent être joués 10-12 fois. Si on aborde les plus grandes distances, on jouera moins souvent. Disons qu’un pigeonneau peut faire 2.000 km et un yearling 2.500 km. Quel vaccin a été employé contre la paramyxo?
La Sota (dans les yeux et narines – protège 1 à 3 mois. Les vaccins huileux injectables 5 à 9 mois, le vaccin aqueux injectable 1 an). Revaccinez courant mars. Autant que possible 8 – 10 jours avant de commencer. Sinon un lundi.

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Confronté à un problème de fientes liquides, Claude Fécamp de Leernes, écrit: « Après consultation de plusieurs vétérinaires, il m’a été prescrit chaque fois un traitement contre la trichomonose.
Il n’empêche que mes pigeons éjectent toujours des fientes comme de l’eau… avec un ou deux petits vermicelles dedans… Mes pigeons ont été vaccinés contre la paramyxovirose, il y a huit mois. Je nettoie mes colombiers deux fois par jour et je brûle au chalumeau. Rien n’y fait. Pouvez-vous m’aider?

Réponse:
Il est très fréquent que la trichomonose soit liée à d’autres microbismes qui créent des inflammations, en particulier au niveau du jabot, d’où une soif chronique – consommation excessive d’eau, qui est rejetée en abondance: d’où cette flaque avec un ou deux « vermicelles ». Il peut y avoir ainsi mycoplasmose (sensible à la spiramycine, à la tylosine, à la terramycine), candidose (sensible à la nystatine). Il est inutile de prolonger les traitements plus de 8 jours, si vous ne constatez aucune amélioration, et sauf avis contraire (certains produits agissent très lentement mais ils sont rares).

Dr. J.P. Stosskopf

Notices:

« Mieux vaut prévenir que guérir » dit le proverbe et cela vaut certes aussi pour l’aération durant la saison sportive.
Combien de colombiers n’ont pas connu une baisse de forme parce que le propriétaire n’avait pas adapté l’aération à la grande chaleur persistante.

[ Source: Article édité par Dr. J.P. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]