Le courrier des lecteurs n°20– pigeon voyageur
Remi POLLEZ de Brakel nous pose une question concernant le Lugol. Quelles sont les propriétés de ce produit. Comment l’utilise-t-on chez les pigeons?
Le Lugol est un vieux désinfectant à base d’iode, un puissant oxydant. Le Lugol est composé de 50 grammes d’iode et de 100 grammes d’iodure de potassium pour un litre d’eau. On peut donner de cette solution une cuillère à soupe par litre d’eau de boisson. C’est un antiseptique intestinal. On peut également ajouter une cuillère à café de Lugol à une tasse de lait et légèrement chauffer le mélange jusqu’au moment où la couleur brune disparaît. Cela forme de la caséine iodée. Ce produit a une action sur la glande thyroïdienne qui stimule entre autres le métabolisme.
Dans la médecine moderne du pigeon, il n’est plus fait usage de ces produits qui sont dépassés.
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Un colombophile utilise depuis plus de 10 ans le Ronidazole contre la trichomonose. Les jeunes pigeons attrapent de plus en plus vite la trichomonose et les cures avec ce produit ont de moins en moins d’effet (résistance?). On a dit qu’il serait possible qu’une moindre résistance soit transmise par les gènes. Qu’en pensez-vous? La dose doit-elle être augmentée ou faut-il utiliser un autre produit?
La résistance du germe de la trichomonose peut augmenter vis-à-vis du Ronidazole si la dose est trop faible et si la durée du traitement est trop courte. Les germes les plus forts survivent à une cure mal administrée et ont donc la possibilité de se multiplier en l’absence de germes faibles qui ont été tués. Ainsi se crée une souche résistante par le mauvais emploi d’un antibiotique ou d’une substance thérapeutique comme le Ronidazole. Ce n’est donc pas la résistance du pigeon qui est diminuée mais bien la résistance du germe qui est augmentée. Nous pouvons presque parler d’une sorte de sélection (naturelle) ou de la loi du plus fort dans le monde des germes pathogènes.
La résistance du pigeon vis-à-vis de la maladie ou l’importance de l’immunité qu’un pigeon possède vis-à-vis d’un germe déterminé n’est pas facile à chiffrer. Certains pigeons n’ont jamais eu de problème de tricho, d’autre sont sans cesse re-contaminés. La façon dont cette résistance innée ou immunité se transmet à la descendance est une affaire lucrative dans l’élevage du pigeon. Il y a beaucoup de facteurs génétiques responsables de l’importance de l’immunité chez un individu. Dans le règne végétal, il est possible de créer en utilisant des techniques génétiques des variétés résistantes aux maladies pour lesquelles des brevets sont d’ailleurs pris. En élevage, créer des races résistantes aux maladies est donc la forme la plus évoluée de la médecine préventive mais nous sommes encore loin de tout cela dans le sport colombophile.
Pour éviter la résistance des germes, il est donc nécessaire d’administrer la dose thérapeutique maximale et cela pendant une durée maximale afin que tous les germes soient tués.
Utiliser régulièrement un autre produit pour traiter une maladie déterminée est également conseillé. Il ne faut pas laisser aux germes, la moindre possibilité de construire (via une mutation) une résistance vis-à-vis du remède thérapeutique. Une belle théorie, mais dans la pratique cela est beaucoup plus difficile. En médecine humaine, il existe des bactéries tellement résistantes que même les remèdes les plus forts ne sont plus actifs. Considérez donc que les pigeons ne sont pas plus faibles mais bien que les germes sont plus forts. Une cure contre la trichomonose, d’une dizaine de jours, bien administrée et à une dose maximale évitera beaucoup de misères.
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Un colombophile de Malte dont les pigeons sont parfois transportés en mer jusqu’au lieu du lâcher pendant plus de quinze heures nous demande s’il existe un moyen de prévenir le mal de mer pendant le transport?
Nous n’avons aucune expérience avec les pigeons en ce qui concerne le mal de mer. Je peux citer quelques produits contre cette maladie: ce sont les antihistaminiques: difenhydramine, difenhydranate, promethazine, cyclizine, chlorcyclizine et meclozine. Ces produits occasionnent de la somnolence et parfois certains troubles de la vue.
Cependant nous ne connaissons pas l’action de tous ces produits chez le pigeon. Pour les chiens et les chats, ils sont employés contre le mal du voyage.
Doct. Vét. L. Mathys
Notice:
Si le dosage est trop bas et si la durée de la cure trop courte, la résistance du germe de la trichomonose vis-à-vis de la substance thérapeutique Ronidazole peut augmenter. Les germes les plus forts survivent à une cure inefficace et ont la possibilité de se multiplier. Il se crée donc une souche résistante lors du mauvais usage d’une substance thérapeutique comme le Ronidazole. La même chose vaut pour les antibiotiques.
Certains pigeons n’ont jamais eu de problème de tricho, d’autre sont sans cesse re-contaminés.
[ Source: Article édité par Doct. Vét. L. Mathys – Revue PIGEON RIT ]
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