courrier des lecteurs n°22– pigeon voyageur
14 mai 2022 Par admin

Le courrier des lecteurs n°22– pigeon voyageur

courrier des lecteurs n°22– pigeon voyageur

Paul Vanfleteren de Ménin doit faire face à un grave problème d’ornithose… « Depuis plusieurs années, nos pigeons souffrent d’ornithose. Au début des années 80, nous avons constaté que nos jeunes hâtifs n’étaient pas en condition. Ils effectuaient seulement quelques tours autour du pigeonnier sans jamais s’éloigner.
Nous pensions que cela allait passer puisque nos yearlings et nos vieux avaient de bonnes prestations. Mais au mois de mai lorsque le temps devint plus chaud, nous constatâmes qu’ils volaient le bec ouvert. La première fois qu’ils furent entraînés par une autre bande, un certain nombre de pigeons ne revinrent plus au pigeonnier. Des pigeons perdus furent renseignés dans les communes voisines et certains dans la même commune. Nous sommes alors allés avec nos pigeons chez un vétérinaire spécialiste qui diagnostiqua l’ornithose. Nous avons traité les pigeons 10 jours avec des tetracyclines. Après la cure, les pigeons volèrent un peu mieux. Mais après une quinzaine de jours, nous avons constaté par temps chaud que la maladie était revenue d’une manière aussi grave. Pour passer l’hiver nous n’avons gardé que deux pigeonneaux sur nos 35 jeunes. Pendant la période hivernale, les sexes furent séparés. Au début de l’année nous avons constaté que tous nos vieux et nos juniors souffraient également d’ornithose. Ils n’étaient plus capables de remporter le moindre prix. Ils tombaient les uns à la suite des autres mais un quart d’heure après les premiers pigeons et cela par temps clair (Clermont 170 km et Dourdan 270 km). A partir de ce moment nous avons consulté plusieurs vétérinaires et traité les pigeons chaque fois sans résultat. A la longue nous en avons eu marre et avons supprimé tous les pigeons.



Tous les pigeonniers ont été désinfectés à l’eau de Javel et au chalumeau. Nous avons acheté ensuite des tardifs. Les pigeonniers étaient nettoyés deux fois par jour. Ces pigeonneaux sortaient depuis environ un mois, que nous constations la présence de symptômes respiratoires identiques. Donc, de nouveau, l’ornithose. Nous avons alors modifié les pigeonniers, afin que l’aération soit optimale. Lors du test de la cigarette la fumée disparaît immédiatement et il n’est pas possible d’y déceler la moindre odeur de pigeons. La première année pendant laquelle les pigeons y séjournèrent ne permit pas de se débarasser de l’ornithose. Pour nos juniors dans les pigeonniers de jardin, le départ était prometteur. De temps en temps un pigeon dans les 20 premiers et une deuxième place. Ensuite tout alla mal. Cette année-là, nous avons traité les pigeons pendant 6 semaines avec la doxycycline. C’était la pleine saison. Comme nous nous y attendions après une cure de six semaines avec la doxycycline, la forme était partie mais l’ornithose toujours présente. Nous sommes alors allés avec nos pigeons à l’Université de Gand où des prélèvements avec des coton-tiges, pour établir s’il s’agissait bien d’ornithose, ont été effectués. Ce diagnostic fut en effet confirmé. Nous avons traité les pigeons pendant 10 jours au moyen de Baytril mais sans résultat. Comme vous pouvez le voir, nous avons tout essayé. A partir de la fin du mois de juin nous n’avons plus administré de médicaments à nos pigeons. Ils reçoivent des vitamines. Si le temps est beau, ils séjournent dehors du matin au soir. Vous comprenez que nous sommes à bout de solutions. Par une température de 20° C nos pigeons se posent et restent encore 3 minutes avec le bec ouvert, les ailes pendantes, cherchant à reprendre leur souffle, ce n’est pas normal. Selon moi le pigeonnier n’est pas en cause, car précédemment nous n’avions pas ce problème. Je suis persuadé que parmi les pigeons que nous avons tués (réduisant le nombre de 50 à 28), il y avait de bons pigeons qui n’ont pas eu l’occasion de montrer leurs qualités à cause des problèmes respiratoires ».
Nous sommes allés éclairer notre lanterne au laboratoire des maladies de la volaille de la Faculté de Médecine vétérinaire de Gand. Le Dr Daisy Vanrompay est spécialiste de ce genre de problème car elle a fait sur ce sujet une thèse de doctorat qu’elle a défendue avec la plus grande distinction. Elle nous a fait parvenir une réponse écrite sur ce problème. Je veux seulement y ajouter une chose concernant le problème de l’ornithose.
1) Les médicaments du groupe des tétracyclines comme la doxycyline et la terramycine doivent être servis dans de l’eau très pure et cela parce que certains sels dissous (ions) peuvent se lier aux antibiotiques et les neutraliser (formation de chélates). Sous cette forme, ces composés ne parviennent plus via l’absorption intestinale dans la circulation sanguine mais restent inactifs dans l’intestin sous forme neutralisée insoluble. Donc, lors de l’utilisation de tels traitements il est préférable d’utiliser de l’eau déminéralisée et de retirer également du pigeonnier les minéraux et le grit pendant le traitement.
2) Ces antibiotiques doivent être administrés à fortes doses et pendant une longue période. Le vétérinaire spécialiste sera donc votre meilleur conseiller.

Dr. L. Mathijs.



Ci-dessous la réponse du Dr D. Vanrompay de la Faculté de Médecine vétérinaire de Gand au Dr. Mathijs au sujet du problème de l’ornithose.

« Suite à votre lettre concernant le problème de l’ornithose chez le pigeon, je vous communique les réponses suivantes.
L’ornithose est occasionnée par une bactérie Gram-négative, qui a pour nom Chlamydia psittaci. Ce n’est pas une bactérie normale. Cette bactérie au contraire des autres bactéries se multiplie dans une cellule vivante. Si des problèmes respiratoires, de la conjonctivite et/ou une mauvaise condition sont remarqués au pigeonnier, il est conseillé de consulter immédiatement un vétérinaire. La médicamentation adéquate, le dosage, le mode d’emploi et la durée de la thérapie sont essentiels pour la réussite du traitement.
Un traitement inapproprié peut être néfaste et même occasionner de la part de cette bactérie « spéciale » une résistance devant laquelle nous pourrions nous retrouver sans médicament actif. Votre vétérinaire est parfaitement au courant des moyens de diagnostic. 11 prélèvera les échantillons nécessaires soit sur des pigeons vivants, soit sur des oiseaux morts.
Il saura effectuer des colorations « spéciales ornithose » suivies d’un examen microscopique des préparations colorées. Cependant, de nombreux vétérinaires envoient les échantillons au laboratoire de pathologie aviaire de l’Université de Gand, où sont effectués quotidiennement des examens visant à mettre en évidence la présence de cette bactérie chez les oiseaux. Si le diagnostic d’ornithose est posé, le médecin vétérinaire traitant peut instaurer un traitement, éventuellement après concertation avec le service de Pathologie aviaire.
Actuellement, il n’y a pas encore de vaccin disponible, de sorte qu’en cas de présomption d’ornithose, les pigeons seront contrôlés et éventuellement traités. »

Dr. D. Vanrompay


Notice:

Lorsque des problèmes respiratoires, de la conjonctivite accompagnés automatiquement d’une baisse de condition apparaissent, l’amateur est souvent tenté d’administrer un antibiotique, sans au préalable avoir consulté un vétérinaire spécialiste en la matière. C’est une grave erreur.
N’oubliez pas qu’un traitement inapproprié peut être néfaste et même occasionner de la part de cette bactérie « spéciale » une résistance contre laquelle on ne pourra rien faire.


[ Source: Article édité par Dr. L. Mathijs & Dr. D. Vanrompay – Revue PIGEON RIT ]

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