courrier des lecteurs n°14– pigeon voyageur 1
21 février 2021 Par admin

Le courrier des lecteurs n°4– pigeon voyageur

courrier des lecteurs n°14– pigeon voyageur 1

Un lecteur bruxellois m’a adressé un courrier que je ne puis publier tellement il est volumineux. Etant indépendant, il travaille le samedi et en partie le dimanche. Ses pigeonneaux ne se comportent pas mal. Les seniors et les yearlings pourraient mieux faire. Il dispose de douze « veufs », une cinquantaine de pigeonneaux et quelques producteurs. Il dispose du temps requis pour leur accorder une volée d’une heure, matin et soir. Comme il est trop occupé le samedi, il doit s’en tenir à jouer Noyon le dimanche; environ 170 kilomètres pour Bruxelles. Mon homme se croit frustré parce qu’il estime disposer de trop peu de temps pour s’occuper de ses pigeons. Il écrit:  » Je ne côtoie que des retraités et des chômeurs de longue durée au local du club, des gens qui passent tout leur temps avec leurs pigeons qu’ils peuvent porter à des petites étapes d’entraînement tous les jours. Peut-on encore se défendre si l’on ne peut procéder à ces petits entraînements ? Et dois-je conclure que je ne suis pas fait pour m’adapter au programme colombophile ? » Mon correspondant ajoute plein de détails au sujet de sa manière de soigner et de nourrir ses pigeons. Il demande s’il ne doit pas corriger son système. Tel est le résumé d’un long message, bourré de questions que je résumerais en une question-clé: « L’amateur qui ne dispose que de peu de temps libre peut-il rivaliser avec d’autres qui passent leurs journées entières au colombier ? »

Réponse.
J’ai réfléchi le temps qu’il faut pour formuler ma réponse: « En parcourant vos classements dans les concours je constate que vos seniors et vos yearlings pouvaient mieux faire. Mais vous n’avez nullement à vous plaindre de vos pigeonneaux. Comme vous jouez à pigeons depuis trois ans à peine, vous êtes toujours un débutant. N’oubliez pas que vos concurrents désirent autant que vous de remporter de beaux prix et leurs pigeons ont des ailes comme les vôtres pour le faire. Les résultats de vos yearlings ne sont pas exceptionnels, mais vous ne devez pas trop vous en plaindre. Les yearlings forment une catégorie qui a été sélectionnée bien plus sévèrement que celle des pigeonneaux. Il devient encore plus difficile de se classer à seniors. Former une bonne équipe de seniors « veufs  » en trois ans n’est pas facile, loin s’en faut. Beaucoup d’amateurs n’y parviennent même pas au cours de leur carrière colombophile. Il faut donc élever beaucoup et sélectionner avec sévérité. Les bons pigeons sont clairsemés. Si tous les bons pigeonneaux devenaient de bons yearlings et de bons seniors ensuite, il n’y aurait plus de mauvais pigeons. Mais venons en au coeur du sujet.



Le temps disponible
Qui ne peut soigner ses pigeons comme il faut ne peut espérer récolter des succès dans le sport colombophile. Cela prend du temps mais sans impliquer pour autant qu’il faille être chez soi et au colombier à longueur de journée. Qui ne dispose que d’un temps libre limité peut jouer avec succès à condition de bien s’organiser. Les amateurs en activité au travail sont nombreux à se distinguer dans les concours. Arrivés à la retraite et disposant de plus de temps libre ils s’efforcent de faire mieux encore. On les voit bâtir un colombier de plus afin de pouvoir garder plus de pigeons et tout à coup rien ne va plus ! Pourquoi ? Trop de pigeons, un manque de vision sur les choses et de sélection ? Ou pratiquent-ils sans un programme bien réfléchi ? Certains amateurs mériteraient de réussir, tant ils passent de temps au colombier le jour et la nuit, mais ils n’y arrivent pas. Comme bien d’autres, j’ai aussi été esclave de mes pigeons. Je leur consacrais la totalité de mon temps libre et l’été je n’avais jamais fini de m’en occuper avant 21 h. ou 21. h 30. Ces dernières années j’ai singulièrement évolué et mes pigeons n’en souffrent pas. J’essaie maintenant de travailler le plus rationnellement et le plus simplement possible. Les colombiers de concours sont munis de caillebotis au sol sous lesquels les fientes sont enlevées une fois l’an. Au colombier d’élevage et dans les volières un treillis est posé quarante centimètres au-dessus du sol. Les casiers sont équipés d’une petite grille métallique, ce qui permet de ne nettoyer que toutes les semaines.
J’en ai fini depuis longtemps des petites fantaisies qui consistent à poser un peu de dessert ou quelques cacahuètes dans les casiers à la fin des volées, ou d’abreuvoir dans des petits pots individuels. Les « veufs » font régulièrement la volée avec les pigeonneaux mâles et il y va de même des femelles de concours avec les jeunes pigeonnes. Je ne respecte plus les heures fixes pour ce genre d’exercices. Si je ne dispose pas du temps requis ou si cela ne m’arrange pas du tout, les pigeons ne volent pas un jour. Cela importe peu, mais il y a quelques années je n’aurais pas osé agir de la sorte. Je croyais que tout changement pouvait nuire à la forme des pigeons. Il n’en est rien bien sûr. Il a fallu pas mal de temps pour que je comprenne. J’ai réduit à un minimum de temps la présentation de la femelle à la mise au panier. Le « veuf » qui rentre du concours alors que les femelles ont déjà été retirées, ne verra pas la sienne. Il n’a qu’à revenir plus tôt. Je pourrais citer mil et un exemples pour prouver qu’il ne faut pas pouvoir disposer d’énormément de temps pour jouer à pigeons. N’en concluons pas non plus qu’il ne faut pas travailler et que les beaux classements tombent du ciel. Il faut peut-être bien avoir été esclave de ses pigeons pour pouvoir relativiser et trouver le système qui convient le mieux.



Pigeonneaux à l’entraînement
Les pigeonneaux qui font de bonnes volées et partent suffisamment loin ne doivent pas être entraînés à de petites étapes. S’ils partent deux heures ils ne seront entraînés plus intensément que si vous les lâchez à 30 kilomètres. Ce n’est certainement pas mauvais de participer à des petites étapes de temps à autres.
Je suis persuadé que les pigeonneaux traités de la sorte entreront beaucoup mieux des concours de vitesse et surtout de leurs premières participations. M’est avis qu’une fois la saison lancée ces petits entraînements favoriseront toujours le bon comportement des pigeonneaux, a condition qu’ils fassent toujours de bonnes volées à la maison. Parlant de petites étapes à répétition, je les compte à une ou deux par semaine et sur 30 à 40 kilomètres. Les pigeons entraînés à répétition, foncent pour rentrer. Si on lance deux groupes à cinq minutes d’intervalle, on peut s’attendre à ce qu’ils mettent exactement le même temps pour rentrer après quelques étapes. Si un groupe rejoint le précédent, la condition physique n’est pas bonne, estime l’ami Ad Schaerlaeckens. Certains amateurs engagent leurs pigeonneaux une fois la semaine dans un entraînement « à la société ». C’est une alternative pour qui ne dispose pas de beaucoup de temps. Concluons en posant que les entraînements ne font pas de mal et peuvent même améliorer la bonne forme des pigeonneaux, mais ils ne sont pas indispensables. »

A. Roodhooft


Notice :

  • Pour pouvoir participer aux concours avec succès, il faut bien soigner ses pigeons. Cela prend du temps, mais n’oblige pas à passer des journées entières au colombier. Qui s’organise bien, peut obtenir de bons résultats, même si son temps libre est réduit.

[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ] 

Pour vous abonner au Magazine PIGEON RIT – Cliquez sur le bouton ci-dessous !

pigeon rit banner


ping gauche - pigeonLe courrier des lecteurs n°12– pigeon voyageur

ping gauche - pigeonLe courrier des lecteurs n°13– pigeon voyageur