Dans L’erreur – pigeon voyageur
Le sport colombophile devient de plus en plus professionnel dans les pays de l’ouest européen.
Qui veut se distinguer dans les concours ne peut rien laisser au hasard. On invoque donc toujours l’aide du vétérinaire.
Le colombophile expérimenté et clairvoyant peut remédier à bien des petits problèmes et à de petites maladies chez ses propres pigeons. Il n’est pas exclu pourtant qu’il parte dans l’erreur comme vous l’apprendrez dans ce qui suit.
Il y a quelques semaines un amateur visiblement nerveux a franchi la porte de mon cabinet en me lançant: « Docteur, j’ai tout essayé, mais je ne parviens pas à débarrasser mes pigeons de la trichomoniase. » Pour appuyer sa version des faits il sortit de son sac une multitude de petits flacons et de boîtes de firmes différentes. Ses pigeons avaient reçu des pilules et des capsules en plus d’une cure de quinze jours sur les graines. Il avait traité durant trois semaines contre la « tricho », sans résultat. De plus, ces cures répétées les avaient rendus incapables de se classer convenablement dans les concours. Une auscultation approfondie ne révéla pourtant aucune anomalie. Les gorges bien roses ne présentaient pas trop de filets et les pigeons ne portaient aucune trace de trichomoniase. La salive extraite de la gorge n’était pas du tout suspecte. Dépassé, le brave homme me proposa: « Et ces petits points blancs alors? » On en repérait quelques-uns dans le plafond du bec.
De nombreux amateurs attribuent cela à la tricho et pratiquent des cures aveugles, comme celui qui était venu me voir et qui avait agi avant d’avoir fait examiner ses pigeons. Après la cure les points blancs n’avaient pas disparu. Ces points blancs dans le haut du bec ne sont que de petites concrétions qui obstruent les petites glandes du bec. Ils sont formés de minéraux issus, la plupart du temps d’une inflammation. Ce sont les restes d’une infection oubliée depuis longtemps. De nombreux scientifiques les considèrent comme des retombées comparables à la pierre de la dent des humains et de nombreux mammifères. Ces petites pierres se détachent parfois d’elles mêmes, mais la plupart s’accrochent longtemps sans causer d’anomalies.
Les pigeons présentés dans de telles conditions n’auront probablement pas la moindre tricho. Il devient, par ailleurs, de plus en plus difficile d’éliminer la trichomoniase. Les produits appelés à réagir contre cette infection proviennent plus ou moins tous du même groupe et opèrent selon un même mécanisme. Les cures doivent être appliquées de plus en plus souvent ou être fournies à plus fortes doses. Je constate cela surtout chez les pigeonneaux.
Pour un traitement via l’eau de boisson, une cure de dix jours au Ronidazole sera efficace dans la plupart des cas. Il est plus fiable d’opérer via les graines. Une pilule ou une capsule anti-tricho, suivie d’une cure d’un jour ou deux au Ronidazole dans l’eau de boisson, est certes une bonne alternative.
L’habitat
Les mauvaises conditions d’hébergement des pigeons posent bien des problèmes chaque année. Et cela ne se résume malheureusement pas aux seuls problèmes des voies respiratoires. Beaucoup d’enquêtes ont été menées sur l’influence du climat et du bienêtre sur les animaux domestiques du monde agraire tels les vaches, les porcs et les chevaux. On a pu observer ainsi que les porcs résidant dans des étables à courants d’air se développent trop lentement. Ils deviennent plus agressifs (se mordent les queues) et sont plus sujets à infections. L’augmentation du stress réduit la résistance naturelle à toutes sortes de maladies. Nous relevons les mêmes indices chez nos pigeons. Hébergés dans un mauvais colombier ils deviennent beaucoup plus sensibles aux maladies (aussi pour celles qui ne sont pas propres aux voies respiratoires).
Qu’est ce qu’un bon colombier?
Il ne peut y avoir de courant d’air au colombier, mais on ne peut pas non plus sentir le pigeon. Ces conditions peuvent sembler aussi simples qu’élémentaires, mais il est souvent difficile d’y satisfaire.
La littérature colombophile témoigne qu’on n’a pas fait beaucoup de recherche permettant de découvrir les paramètres intéressants permettant d’assurer le bon climat de nos colombiers.
J’ai donc proposé à monsieur Kasperink de Emst de consacrer un peu de son temps libre à l’étude du climat du colombier.
Colombophile acharné, M. Kasperink est aussi diplômé de l’Ecole supérieure de l’Agriculture. J’ai trouvé en lui l’homme parfaitement armé pour mener cette tâche à bien.
Le nombre important de paramètres qui agissent sur le climat d’un colombier rend le travail ardu. Sans prétendre être complet, voici quelques-uns de ces paramètres:
– le climat du colombier dépend du temps qu’il fait comme des saisons; le climat évoluera en fonction du temps.
Il faudra donc évaluer les paramètres à répétition; – le climat du colombier subit également l’influence de la quantité de rejets émis par le métabolisme des pigeons mêmes (le C02 entre autres), comme de la quantité d’ammoniaque issue des fientes agit d’importance (irritation des muqueuses);
– la quantité des poussières de l’air aspiré par les pigeons est également importante.
On sait que les poussières issues de fientes et contenant des bactéries (les colis par exemple) peuvent engendrer une inflammation des voies respiratoires chez les poules;
– le climat du colombier subit aussi l’influence de la quantité de lumière et d’air qui peuvent y pénétrer;
– le degré d’isolation et le climat par corollaire sont fonctions de la couverture du sol du colombier.
Plumes de sang
Tout amateur convient que le plumage du pigeon est de la plus grande importance pour le vol et pour sa tenue dans les concours.
Une mue réussie dans les meilleures conditions augmentera la qualité des prestations dans la saison à venir.
Les conditions essentielles pour une bonne mue sont: l’absence de toute maladie, la réduction maximale de cures et une nourriture équilibrée qui contient tous les matériaux requis. La levure de bière, les vitamines et une bonne alimentation doivent en composer la base.
Parmi les différents petits problèmes qui peuvent nous préoccuper, je vous parlerai du traitement et de l’origine de la plume de sang aujourd’hui, car c’est en période de mue qu’on la découvre le plus souvent. Il y va surtout des grandes rémiges primaires. Ce pourrait être causé par un traumatisme. Ces plumes extrêmes de l’aile sont les premières concernées lorsque le pigeon touche un obstacle (en cognant le spoutnik ou la planche d’atterrissage) et peuvent ainsi provoquer la formation de plumes de sang. C’est une des raisons pour lesquelles nombre d’amateurs ne laissent pas leurs pigeons en liberté durant la mue.
Selon certains scientifiques la détérioration des petits vaisseaux sanguins nourriciers de la follicule à la base de la plume empêcherait le sang de se retirer durant le développement du rachis. Ces petits vaisseaux sont très délicats. Il suffit d’une légère hausse de la pression sanguine, comme cela peut se produire en cours de vol, pour qu’ils se fendent et que le sang pénètre dans l’ombilic du rachis.
Arrachée, la plume de sang est régulièrement remplacée par une autre plume de sang.
J’ai l’impression que dans un nombre de cas de plume(s) de sang il existe une infection de la follicule. Il est aussi possible voir probable que les pennes de sang soient même formées après une infection de la follicule.
Lorsque l’on prend un peu de liquide à la base de la plume de sang (follicule ou ombilic inférieur) on découvre régulièrement un grand nombre de cellules infectées. En examinant les matières bactériologiques relevées à la base du rachis on découvre aussi et assez régulièrement un staphylocoque.
Cette bactérie se pose aussi régulièrement sur la peau de l’homme comme sur celle de l’animal, sans provoquer d’infection. Il est possible que ce germe ne pose problème que s’il est stimulé par une nutrition trop forte transformée en sang.
Lorsque j’arrache une plume de sang après avoir enlevé l’infection par une cure d’amoxicilline (cinq à dix jours), il apparaîtra une plume bien formée ensuite la plupart du temps.
[ Source: Article édité par Dr. Nanne WOLFF – Revue PIGEON RIT ]
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