Des Secrets? pigeons
Il faut conserver les pigeonneaux tardifs nés d’un bon éleveur. Laissez-les s’épanouir en toute quiétude. Les jeunes femelles peuvent pondre l’été, elles seront mieux préparées pour l’élevage d’hiver.
Puis-je remercier, avant tout, les nombreux amis qui nous ont félicités chaleureusement pour notre victoire au contre-la-montre du Mont Ventoux?
A peine arrivé, le pigeon apparaissait sur internet et le téléphone n’arrêta plus de sonner.
Cela fait plaisir. Merci!
Mon dernier article remonte à juin de l’année dernière. Sans doute, et je l’avoue, parce que je ne suis pas très porté sur l’écriture en saison de concours. Je préfère m’exprimer l’hiver, alors que nous avons tous de «bons» pigeons et que nous aimons rappeler les concours qui nous ont réussi et uniquement ceux-là. Je n’aime pas tellement commenter la saison sportive. Non parce que je ne tiens pas à dévoiler mes secrets, mais tout bonnement parce qu’ils n’existent pas. Tout qui possède quelques pigeons valables dans un bon colombier peut bien jouer, à condition de ne pas commettre trop de bêtises.
Le sport colombophile n’exige pas d’avoir fait de grandes études. Le plus grand analphabète se comporte souvent mieux avec les animaux que le plus savant des intellectuels.
Je dois reconnaître n’être pas tellement attiré par la participation aux concours, mais il faut la considérer comme un mal indispensable pour pouvoir produire du bon pigeon. J’aime surtout pouvoir disposer de bons pigeons élevés par nous-mêmes.
Les pigeons, auteurs d’un coup d’éclat passent à la reproduction. Je les tâte avec bonheur à chaque visite au colombier d’élevage. J’ai déjà joui énormément de la prise en main, chaque week-end de notre récente petite perle, le «Mont Ventoux». J’ai appris à le connaître de fond en comble et je tiens déjà ma petite idée concernant les femelles que je lui présenterai. Comme il est né en 2000 je disposerai de plusieurs années pour l’engager à répétition dans des alliances expérimentales. N’en concluez pas que je ne suis pas pressé, car j’aime élever avec des jeunes pigeons. La règle est moins importante pour les mâles que pour les femelles, mais j’y tiens.
Pigeonneaux d’octobre et de novembre.
Je visite de nombreux colombiers lors des reportages. J’éprouve toujours de la déception en trouvant un bon éleveur non accouplé. Quelle erreur! Certains amateurs refusent même de prendre des tardifs de leurs bons éleveurs. Ils refusent de nourrir des tardifs durant une année avant de pouvoir les mettre à l’élevage. Mais une fois la source épuisée, ils se plaignent de la difficulté de pouvoir en constituer une nouvelle. Convenez qu’il est bien plus aisé de jouer et d’élever avec des pigeons qu’on connaît qu’avec de nouvelles recrues dont on sait peu ou rien de leurs qualités et de leur caractère.
C’est comme lorsque l’on juge des pigeons, chez soi, ou dans une autre colonie. On dispose de bien plus de paramètres et d’informations pour juger ses propres pigeons. Me croirez-vous si je vous apprends que nous avons encore sevré des jeunes de nos «Olympiens» «Tramontane» et «Ben» ainsi que du «Mont Ventoux» à la fin d’octobre et que les trois gaillards avaient encore des pipants au plateau, qu’ils ont élevé eux-mêmes, le 5 novembre? Le tour suivant (2003) les œufs ont été déplacés et après la ponte du deuxième, il leur a été présenté une autre femelle. «Ben» (1998) et le «Mont Ventoux» (2000) sont encore relativement jeunes. Le cas de «Tramontane» est tout autre. Il est de 1992, mais il fécond encore régulièrement les deux œufs.
Nous n’envisageons pas de lui retirer sa compagne actuelle. Il est conseillé de garder les pigeons âgés en activité sexuelle afin de préserver leur fécondité. Si on les sépare trop longtemps, on risque qu’ils ne fécondent plus. Je me souviens avoir lu un article du Dr. Stosskopf dans lequel il disait que les testicules du mâle réduisent de volume pendant la couvaison. Je ne laisserai donc jamais couver des producteurs que je veux ré-accoupler. Je préfère transférer les œufs immédiatement et accoupler rapidement les mâles à d’autres femelles. Avec le «Tramontane» ce nouvel accouplement s’opère déjà le lendemain de la ponte s’il connaît la femelle qui va lui être présentée et quelques jours plus tard dans le cas contraire. Je préfère m’en tenir à une seule nouvelle femelle parce que c’est plus facile, mais aussi parce que nous ne possédons pas de bonnes femelles en suffisance pour pouvoir en présenter trois ou quatre à la fois au «Tramontane». Le risque est aussi plus grand alors de trouver quelques œufs non fécondés. Nous voulons éviter cela à nos bonnes femelles. Il se raconte que les mâles traités en étalons s’en fatiguent après un certain temps. Vous vous demanderez peut-être ce que nous attendons de jeunes nés en octobre ou en novembre? Nous les hébergeons dans un colombier spécial et les laissons s’épanouir en toute tranquillité.
Nous accouplons généralement les femelles dans le courant de l’été suivant afin de les préparer à pondre plus facilement lors de l’élevage d’hiver qui suivra.
Laissez les femelles muer.
Je crains surtout qu’il gèle trop fort au moment de la ponte à l’élevage d’hiver. J’ai un mauvais souvenir de l’hiver 1997. La température a plongé largement sous zéro (moins 100 C et plus). Après ce furieux assaut de l’hiver quelques rares femelles seulement pondirent encore.
Les deux tiers avaient déjà pondu plus tôt, heureusement. J’en garde tout de même un mauvais souvenir. Depuis lors je procède aux accouplements d’hiver à la fin du mois de novembre ou au début de décembre, si le temps le permet. Mais je ne mettrai jamais à l’élevage une femelle qui n’a achevé complètement sa mue.
Je sais qu’on peut le faire et que cela ne l’empêchera pas de pondre. Je ne le ferai pas parce que le pigeon en mue éprouve un grand besoin en protéines et en minéraux, tout comme pour la ponte et les deux réunies, font trop. Les pigeonneaux qui ont beaucoup volé l’année de leur naissance ne doivent pas participer à un élevage d’hiver alors qu’ils deviennent yearlings.
Je me souviens toujours de notre petite «As Supersonique», une vraie championne en vitesse-jeunes en 1996. En 1998 elle a donné naissance à notre Olympien «Ben». Bien qu’elle n’avait pas été soumise à l’obscurité, elle avait mué très lentement. J’étais impatient de pouvoir la mettre à l’élevage en ’97 alors qu’elle avait bien mué.
Elle a pondu cinq couples d’œufs, mais c’en était terminé lorsqu’elle eut cinq ans. J’avais commis une erreur que je ne répéterai pas de si tôt. En conclusion j’accouple rarement l’hiver une pigeonnelle qui a participé aux nationaux.
Je préfère les laisser au repos jusqu’au printemps, même si elles ont poussé la dernière rémige.
L’année suivante (à deux ans), elles passent à l’élevage hiver. Je sais que cette manière d’agir exige plus de pigeons, mais qu’à cela ne tienne.
Le sport colombophile est notre passion.
Nous ne sommes pas à un pigeon près.
[ Source: Article édité par M. André ROODHOOFT – Revue PIGEON RIT ]
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Analyse et compte-rendu – pigeons voyageurs