Doutes pigeon voyageur
25 mars 2021 Par admin

Doutes – pigeon voyageur

Doutes pigeon voyageur

Le nombre de pigeons qui vit à la Station d’Elevage varie entre 12 et 16.000 suivant la période de l’année. Pour maintenir une aussi grosse colonie, il doit y avoir des règles bien précises. La sélection annuelle est le travail le plus important et aussi le plus long. Elle débute la seconde moitié de septembre. Chaque reproducteur ou reproductrice est sélectionné. Ce qui est bon reste, ce qui ne l’est pas, va au marchand de volailles. André Roodhooft, responsable de la sélection, est persuadé qu’il envoie régulièrement à la soupe de bons pigeons qui ne satisfont pas à toutes les caractéristiques désirées. C’est une réalité certes dure mais inévitable.

Cet hiver, j’ai voyagé beaucoup: l’Amérique, l’Argentine, le Portugal et partout la même chose, celle d’un pigeonnier à l’autre. Ce que j’aime d’ailleurs. Les pigeons font partie de mon travail et sont de plus un hobby. La vie n’est cependant pas toujours gaie. Parfois je me traîne d’un pigeonnier à un autre. Chacun voulant me montrer ses pigeons et avoir mon avis. Lorsque j’ai trié des voyageurs et formé des couples de producteurs toute la journée, la soirée et la nuit (courte le plus souvent) représentent un véritable soulagement. Si seulement après une telle journée je pouvais aller au lit fatigué (je le suis) et satisfait ou fier de mon travail.
Cependant je ne le suis pas du tout. Parfois je me pose des questions. Dans un pays étranger, sélectionner et accoupler des pigeons que je ne connais pas! Cela personne n’en est capable et certainement pas moi. Je ne suis pas assez présomptueux pour croire que je sois capable de trouver les bons. Certes je peux reconnaître un beau pigeon mais si tous les beaux pigeons devaient être bons, cela serait simple.



Je peux reconnaître plus facilement un mauvais pigeon. Bien que,… j’ai déjà eu plusieurs fois en main des pigeons ayant bien volé mais que je ne voudrais pas avoir dans mon propre pigeonnier. De tels pigeons sont condamnés. De quoi ai-je l’air alors avec mes connaissances et mon expérience? Le doute s’en suit. Ainsi si je prends en main un pigeon qui « bèche » un peu: trop petit, pas assez de dos ou d’équilibre, musculature faible ou aile trop courte, je suis tenté de l’éliminer directement. Mais, si le pigeon en question a un plumage doux et une tête intelligente, je commence à douter. Peut-être ce pigeon est-il assez intelligent pour trouver sans problème le chemin le plus court pour retourner vers son colombier? La richesse du plumage peut aussi cacher un coeur puissant et masquer une certaine volonté ou du mordant. C’est peut-être un véritable « batailleur » qui, poussé par la volonté de rentrer à la maison donne tout et laisse loin derrière lui une masse de pigeons bien bâtis mais imbéciles et paresseux? Qui le dira? « Le panier et personne d’autre ». Conscient de ceci, je me sens comme un petit garçon lorsque je dois trier et accoupler dans un pigeonnier inconnu.

En terrain de confiance.
Lors de la sélection à la Station d’Elevage et dans mon propre pigeonnier, je n’éprouve pas le moindre problème. Je ne suis pas non plus capable à la Station de trouver les meilleurs pigeons, mais je sais comment les pigeons de la Station doivent être et quel type de pigeons chaque colombophile désire. Les pigeons de la Station sont sélectionnés chaque année sévèrement. Tout ce qui ne me plaît pas à la prise en main va directement chez le marchand de volailles. La sélection est rapide et radicale. Je commence à trier après la grande mue. Tout doit être fini avant l’accouplement du 25 novembre. Cela signifie environ 15.000 pigeons à sélectionner. Cela laisse peu de temps pour peser et pas peser. Un pigeon est bon et il reste à la Station ou bien il est mauvais et va chez le marchand de volailles. Je suis persuadé que j’envoie régulièrement à la soupe de bons pigeons qui ne satisfont pas à toutes les caractéristiques désirées mais il ne m’est pas possible de faire autrement. Pour maintenir une aussi grosse colonie, il doit y avoir des règles et ces dernières ne peuvent pas être ignorées.



Chaque année, à la Station d’Elevage, naissent quantités de bons pigeons et de champions comme également un grand nombre d’imbéciles voient le jour. Beaucoup de colombophiles réussissent aussi avec les reproducteurs de la Station. Nous avons, fin ’91, expédiés plus de 1.200 reproducteurs. Jusqu’à présent il n’y a qu’une seule réclamation. Cela prouve la validité de notre système de sélection et d’élevage. Cela donne confiance et sécurité. Avec mes propres pigeons je n’ai pas non plus de doutes. Je n’essaye pas d’élever uniquement de bons pigeons, mais également de beaux pigeons qui me plaisent. Un pipant avec une déviation ou un défaut est sacrifié au sevrage. En fait, je sélectionne toute l’année durant. Lorsque j’éduque les pigeonneaux, tous les laids modèles ont déjà été éliminés. Vraisemblablement, je sacrifie de temps en temps un futur bon voyageur mais cela je l’accepte.
Je passe une partie de ma vie près de mes pigeons. Ils sont une partie de mon existence. A côté des efforts et des sacrifices que les pigeons demandent, ils m’apportent le repos et la détente. Ce qui ne doit certainement pas me faire garder au colombier des pigeons qui ne me plaisent pas tout à fait. Je connais bien mes pigeons, ce qui rend le triage à la main beaucoup plus facile. Dans mon pigeonnier je me sens maître après Dieu, mais dans un colombier étranger où je ne connais pas les pigeons, je ne suis pas toujours à l’aise.

[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]

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