Dr. ARTHUR Bricoux pigeon
17 novembre 2020 Par admin

La colombophilie mondiale:Dr. Bricoux – pigeon voyageur

Dr. ARTHUR Bricoux pigeon

Dr. Bricoux avait des principes très simples dans la conduite de ses pigeons. Ces principes basés sur le bon sens et l’observation valent toujours de nos jours si on veut arriver au sommet et surtout y rester.

Débutant:
« L’oubli est le départ d’une connaissance » disait Diotime à Socrate dans « Le Banquet ». Et puisque voilà des dizaines d’années que nous dialoguons sur les meilleurs moyens de remporter des succès, ces mots de Diotime doivent certainement se justifier, sinon tu m’aurais déjà longtemps dit tout ce que tu savais. On parle donc souvent de choses dont on ne se souvient plus au moment opportun. Tachons donc d’élucider les grands principes qui sont à l’origine des merveilleux succès de ces tout grands champions que furent le Dr. Bricoux et Ernest Duray.

Victor:
Tu parles comme un savant. Tu as raison de dire que le colombophile oublie beaucoup de choses. Cela le pousse à chercher là où il ne trouve rien qui puisse l’aider – alors que quelques principes très simples ont suffi pour faire d’un colombophile un « grand ». C’est le cas pour le Dr. Bricoux et Ernest Duray.
Parlons en tout premier lieu de leur façon de « fabriquer » des champions. Ici je voudrais dire un mot à l’intention des colombophiles qui attachent une grande importance à l’accouplement des producteurs. Et ils ont raison.

Débutant:
Les Bricoux, Duray etc… étaient-ils partisans d’accouplements de consanguins ou préféraient-ils les croisements?

Victor:
Ce que je voulais dire, cher ami, c’est que les deux supercracks dont tu parles, ne devaient pas craindre le croisement pour le bon motif que, par leur connaissance du pigeon, ils se trompaient rarement. Chez le Dr. Bricoux les croisements avec les Hirion, Beeckman, Carlier, Baclène, Rousseau, Sion etc… n’ont fait qu’améliorer la valeur de ses pigeons.

Débutant:
La « main du maître »?

Victor:
En effet, mais il faut, comme me le disait parfois mon ami Victor Torrekens, « un peu de chance en colombophilie peut faire beaucoup! » Mais la chance sourit souvent aux mêmes.

Débutant:
Il faut donc croiser, mais avec quoi?

Victor:
Le Dr. Bricoux l’a très bien dit: il faut croiser de préférence avec des pigeons élevés en consanguinité… et qui aspirent à être croisés!

Débutant:
Cela me fait penser aux pigeons des frères Janssen d’Arendonk. Leurs pigeons, élevés principalement en consanguinité, ont donné beaucoup de grands champions lorsqu’ils étaient croisés avec d’autres pigeons.

Victor:
Retenons donc la leçon. Mais voyons un peu les principes tout simples qui ont guidé le Dr. Bricoux dans la conduite de ses pigeons. Le grand principe consistait à ne pas demander au pigeon de fournir des efforts pendant la période de croissance. Tout colombophile, cher ami, est, s’il réfléchit un peu, d’accord sur ce point.
Combien appliquent ce principe? Seulement les plus grands parmi les grands, ceux qui restent champion toute leur vie. Mais combien ne pleurent-ils pas leurs erreurs du passé! La carrière d’un pigeon chez le Dr. Bricoux, commençait à l’âge de 3 ans… mais durait alors pendant cinq années.
Quel énorme avantage sur les colombophiles qui « brûlent » leurs pigeons en une ou deux saisons…et doivent continuellement élever des « bons » pigeons pour boucher les trous! Cela les oblige à élever une masse de pigeonneaux dont on ne retrouvera que quelques rares survivants après deux années. Le Dr. Bricoux avait un très grand pourcentage de « survivants » parce qu’il n’avait pas assommé ses pigeons avant la 3e année. C’est simple, mais c’est ainsi! Et c’est la raison pour laquelle le Dr. Bricoux avait un si grand pourcentage de bons pigeons.

Débutant:
Oui, cher maître, mais la patience n’est plus de mise, et le colombophile exige un rendement immédiat des pigeonneaux, et les yearlings sont obligés par le colombophile à se crever par des efforts soutenus.

Victor:
C’est devenu de la folie. Le colombophile entend parler d’un super-crack qui a tenu pendant des années malgré le fait qu’il a voyagé à outrance comme pigeonneau et comme yearling! Mais il oublie qu’il s’agit d’un pigeon sur mille!

Débutant:
Ce que tu dis là vaut pour les joueurs de demi-fond et de fond. Mais ceux qui jouent la vitesse – et ils sont la majorité -cela ne les concerne pas.

Victor:
Je suis d’accord dans une certaine mesure. Mais tu oublies que le pigeon de vitesse dépense beaucoup d’influx nerveux, et, qu’en général, il n’a pas été sélectionné sur sa résistance. Et relativement il souffre beaucoup plus qu’on ne le pense, parce qu’il est moins résistant. Car combien de colombophiles, vitessiers excellents, n’ont-ils pas constaté que les prestations de leurs pigeons diminuaient quand ils les poussaient plus loin, en demi-fond et fond. Cela est surtout vrai pour les pigeons de demi-fond, 300-400 km, qui sont en fait des pigeons de vitesse. Car sans une pointe de vitesse impossible de se classer en tête en demi-fond. Mais dès qu’on les pousse plus loin, ils sont usés, finis, prématurément, et très vite perdent leur pointe de vitesse. Et cela est vrai également pour les pigeons de fond qu’on pousse vers le « grand-fond », c.-à-d. ces concours où le pigeon doit voler du matin jusqu’au soir, pendant 14 à 15 heures, et revenir parfois le lendemain. Peu de pigeons supportent de • tels efforts. Ils se classent une ou deux fois… mais leur carrière sportive est finie pour toujours.

Débutant:
Je me souviens à ce sujet de ce que tu m’as dit concernant les pigeons de Maurice Delbar et ceux d’Huyskens-Van Rie!, deux tout grands de la colombophilie mondiale.
Les Delbar avalaient sans faiblir pendant plusieurs années, des milliers de kilomètres; des St. Vincent, Biarritz, St. Sébastien, Narbonne. Barcelone etc… Ils étaient comme on dit, « increvables Mais les Huyskens-Van Riel pouvaient battre les Delbar, une fois, deux fois… et puis c’était fini. Les concours de grand-fond ont été un coup de massacre pour le colombier Huyskens-Van Riel. Cela m’a fait penser au valeureux grec qui donna toute son énergie pour annoncer à Athène la victoire de « Marathon » sur les Perses… et tomba mort en arrivant!

Victor:
Pensons au marathonien et ne demandons pas au pigeon un effort qui le dépasse. Peut-être est-ce pour cette seule raison que le Dr. Bricoux fut le plus grand de tous les grands! Avec Ernest Duray nous parlerons de la manière dont lui soignait et préparait ses pigeons. En cette matière il était un artiste.

Noël De Scheemaecker


Notices :

  • Un peu de chance en colombophilie peut faire beaucoup.
  • Sans une pointe de vitesse impossible de se classer en tête en demi-fond.

[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ] 

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