Dresser et Entrainer – pigeon voyageur
Je prends généralement très peu de temps pour entraîner mes veufs et mes femelles de concours. Ils et elles ont de l’expérience. Je ne vois pas pourquoi je devrais y aller par étapes de distances augmentées à petits pas. Je ne me préoccupe pas de la position de nid pour entraîner les pigeons. Seules les conditions atmosphériques dictent mon comportement. Lorsque le moment est arrivé de passer à l’entraînement et que le temps le permet, j’y vais, même s’ils sont en pleine chasse.
La première étape se situe à une vingtaine de kilomètres. Je lâche souvent un par un alors et à une demi-minute d’intervalle au moins. Je n’agis pas ainsi pour les faire voler en isolés mais pour pouvoir les examiner à mon aise.
A l’étape suivante je les lâche par groupes de six. J’attends qu’ils soient hors de la vue, pour procéder au lâcher suivant. Vieux et yearlings sont entraînés trois fois: à 20 km, 50 km et 80 km.
Je ne les engage pratiquement jamais à la société. Après trois, parfois quatre étapes d’entraînement vieux et yearlings participent directement à un premier concours, sur Noyon (220 km). Les veufs ne sont plus jamais entraînés en cours de saison. Ils volent tous les jours à la maison, au drapeau pour une demi-heure à une heure.
C’est amplement suffisant. Par contre je « porte » régulièrement les femelles de concours avec les pigeonneaux. A la maison elles ne s’entraînent que le soir et j’éprouve bien du mal à les faire tenir l’air, même en agitant le drapeau.
Les pigeonneaux
J’estime important un bon dressage et des entraînements répétés pour les pigeonneaux. Je les guide à petits pas. A la première étape – de 3 à 4 km – je les lâche également un à un parce que cela me permet de juger de leur état physique. Aux étapes suivantes, à 5 km, 10 km, 15 km et 25 km, je les libère par panier de six. A l’étape suivante de 50 km, ils partent tous ensemble ou en deux groupes à un quart d’heure d’intervalle. S’ils ne rentrent pas bien au début, je reprends deux à trois fois l’étape de 50 km et ce jusqu’à ce qu’ils rentrent plus ou moins ensemble. Je les porte parfois à 70 ou 80 km, mais cela n’est pas indispensable. Dès qu’ils rentrent bien en groupe à 50 km, ils sont prêts pour un premier concours sur Quiévrain (110 km).
Je dois vous dire que seuls les jeunes des deux premiers tours de l’élevage hâtifs jouissent d’une préparation si soignée. Je fais beaucoup moins de cas des jeunes d’été. Ceux-là passent à Quiévrain après trois étapes d’entraînement au maximum.
Ils ne s’égarent pas plus que les autres. Pourquoi suis-je donc si prudent avec leurs aînés?
Je crois que cela tient de l’habitude et de la crainte de subir de grosses pertes si près de l’ouverture de la saison des pigeonneaux. De plus, les jeunes qui n’ont pas été spécialement dressés et entraînés sont souvent les meilleurs dans les premiers concours. Il n’empêche que je continuerai de dresser mes jeunes hâtifs avec soin et à fond. Contrairement à la méthode de nombreux amateurs, je n’attends pas un quart d’heure pour ouvrir les paniers sur le lieu de départ. Il se raconte qu’il faut donner le temps aux pigeons de s’orienter. Je n’y crois pas. Ils s’orientent dans le ciel.
Dès la séparation des sexes je lâche mes pigeonneaux en deux groupes à 15 minutes d’intervalle. Le premier groupe part dès que j’arrive sur le lieu de lâcher. Lorsque les jeunes auront été entraînés quelques fois et montrent qu’ils savent y faire, on peut y aller. Le groupe qui part un quart d’heure après le premier ne gagne rien sur celui-ci qui n’a pu s’orienter dans le panier.
Je n’aperçois aucune différence au départ et ils mettent tous deux le même temps pour rentrer.
Pourquoi perdrais-je alors un quart d’heure avant de les lancer?
Entraîner en saison
Je suis convaincu qu’un bon dressage et des entraînements répétés influencent sur tout le comportement des pigeonneaux dans les premiers concours.
Aux Etats-Unis on entraîne journellement. Il se raconte que ceux qui ne suivent pas le mouvement ne peuvent se classer dans les concours. Cela ne m’étonne pas vraiment. Comment agissent les athlètes, quelle que soit leur discipline, pour se mettre en forme? Ils s’entraînent!
Cyclistes, footballeurs, athlètes, nageurs ne peuvent atteindre au but s’ils ne s’entraînent intensément.
Pourquoi n’en serait-il pas de même pour les pigeons?
J’ai entendu maintes fois la petite histoire d’un amateur qui travaillait dehors, à des kilomètres de chez lui. Il emportait régulièrement un petit panier avec des pigeons pour entraîner et il a vécu une saison phénoménale.
Je ne vois pas l’utilité de ces étapes pour les veufs. Ils s’entraînent suffisamment à la maison. En les portant trop souvent, on risque de les rendre hyper nerveux. Ces déplacements ne sont qu’un luxe superflu pour qui a le bonheur d’avoir des pigeonneaux qui s’entraînent bien et partent loin de la maison.
Combien de fois réussissons nous à mettre nos pigeonneaux en bonne forme? A Pulderbos , les pigeonneaux partent une fois la semaine à une cinquantaine de kilomètres avec les pigeonnes de concours, lorsque je trouve le temps. Il importe avant tout de les voir foncer en droite ligne vers le but. Ad Schaerlaekens prétend que: « Si vous libérez deux groupes à deux minutes d’intervalle et qu’ils se rejoignent, vous pouvez conclure qu’ils ne sont pas en condition ».Je puis confirmer que Ad a raison.
[ Source: Article édité par M. André ROODHOOFT – Revue PIGEON RIT ]
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