pigeonnier colombier pigeon
19 septembre 2020 Par admin

causes des échecs en colombophilie (2) – pigeon voyageur

pigeonnier colombier pigeon

Débutant:
Nous avons parlé de la régression rapide des succès et de leurs causes. Celles-ci, tu les attribuais principalement à la diminution de la qualité d’hygiène du colombier et à l’augmentation du nombre de pigeons, c.-à-d. la surpopulation.
Je comprends très bien que la surpopulation soit à l’origine de la déchéance d’un colombier. Tu dis d’ailleurs toujours que les qualités d’une « race », pour toi, dépendent uniquement de la sévérité de la main du colombophile lors de la sélection de ses pigeons.

Victor:
C’est évident, car aucun colombophile au monde possède une cinquantaine de bons pigeons. On n’a qu’à observer l’énorme déchet qui est éliminé entre l’année de la naissance et la troisième année de la vie d’un pigeon: un déchet de 90 % pour le moins. C’est la preuve mathématique que les bons pigeons sont rares et que la qualité d’une race dépend du degré de sélection. « Le pedigree » est la science des imbéciles, me dit un jour André Février. Les petits colombophiles ont le pedigree dans la tête. Les grands l’ont sur papier.
Mais le papier ne se révolte pas, il absorbe les plus grands mensonges! En fin de compte, c’est au pigeon à prouver qu’il vaut quelque chose, c’est donc finalement ses résultats ou les résultats de sa progéniture qui constituent sa valeur réelle.

Débutant:
Et là, je suppose, qu’il y a la sélection dans la main et la sélection par les résultats. La seconde est la plus certaine, mais la première est également nécessaire puisqu’on n’a pas toujours l’occasion de tester tous ses pigeonneaux, ni les femelles des voyageurs joués au veuvage.

Victor:
Maintenant nous entrons dans le vif du sujet, c.-à-d. les causes sournoises du lent déclin d’un colombier: la vitesse, l’endurance, la précision dans « orientation, le mordant, ces de base qui s’effritent. Et la question se pose: comment s’en rendre compte. Commençons par une première qualité de base, essentielle réussir dans les épreuves de vitesse et de demi-fond: c’est à dire tout ce qui facilite le vol rapide d’un pigeon.
Je connais, cher ami, les lires du savoir colombophile. Tu me pardonneras si parfois je les franchis, mais mon savoir surtout basé sur l’expérience et l’observation. Elle n’a pas une valeur mathématique. J’ai toutefois observé que les pigeons perdaient de leur pointe de vitesse lorsque la surface l’arrière-aile et la longueur des rémiges du milieu de l’aile augmentaient. Autre défaut des rémiges deviennent plus large de leur base et perdent simultanément de la souple de leurs extrémités.

Débutant:
C’est donc sur quel l’aile qui conditionne la vitesse de vol.

Victor:
Non seulement l’ail mais également la puissance musculaire.
Les pigeons fort musclés, se penchant vers le devant, sont plus rapides.

Débutant:
Si on observe les athlètes champions sur 100 à 200 mètres, on est étonné de leur énorme musculature. On constate encore chez qui courent les 400 ou les 800 mètres. Mais dès qu’on a dépassé cette distance, la musculature ne semble plus jouer de rôle décisif.
On pourrait donc tirer les mêmes conclusions en parlant de nos pigeons?

Victor:
J’en suis persuadé. La vitesse et l’endurance n’exigent pas les mêmes qualités physiques, le poids constitue par exemple un grand handicap pour les pigeons de fond.
La leçon que devrait en tirer le colombophile qui joue en vitesse et en demi-fond, c’est de bien observer ses pigeons au point de vue des qualités et des défauts que nous venons d’énumérer. Il a suffi parfois d’un seul croisement avec un pigeon déficient sur des qualités essentielles, pour voir disparaître des têtes de liste tel ou tel champion.

Débutant:
Cependant j’ai l’impression que même pour les concours de grand demi-fond de 500 à 700 km – il faut actuellement des pigeons de plus en plus « rapides ».

Victor:
Tu as entièrement raison. C’est simple à expliquer: les colombophiles n’ont plus la patience d’essayer tel ou tel pigeon. Si le pigeon ne se classe pas convenablement en vitesse, mettons jusque 300 km, on ne se donne plus la peine de patienter avec celui-ci pour le jouer à 400, 500 ou 700 km. La conséquence: on joue de plus en plus de pigeons « rapides » dans le grand demi-fond et dans les épreuves de fond. Et que voyons-nous? Les pigeons de 5-6-7 ans deviennent de plus en plus rarissimes.
Cela constitue-t-il un progrès?
J’en doute fortement. Au contraire! Car cela oblige le colombophile qui « use » de la sorte son pigeon en 2 années, d’élever de plus en plus de jeunes pour obtenir un bon pigeon. Si on en élève un bon sur 20, on a de la chance! Tandis qu’en ne crevant pas son pigeon pendant sa période de développement, on peut espérer qu’il vous procure des satisfactions pendant cinq années.
Jouer à fond un pigeon rapide en demi-fond, comme pigeonneau et comme yearling, c’est se priver de la joie de le voir se distinguer pendant de longues années.

Débutant:
Si je te comprends bien, le bon colombophile doit bien savoir s’il ne dépasse pas les limites des possibilités de chaque pigeon.
Et cela est surtout vrai pour les pigeons rapides. Ceux-ci se distinguent déjà comme pigeonneau et comme yearling. Le colombophile imprévoyant l’engage alors au maximum… et après un feu de paille assez court… le pigeon s’éteint! C’est le cas de le dire.

Victor:
Tu as bien résumé mon idée. Tâchons d’avoir des pigeons de plus en plus rapides, c.-à-d. de moins en moins lents par les défauts dont nous avons parlé.
Il est incontestable que le nombre croissant de pigeons engagés aux concours de fond provient du fait qu’on engage de plus en plus des pigeonneaux à des distances de 500 km et plus. On croit alors qu’on a un pigeon de fond lorsque le pigeonneau remporte des prix à ces distances. Si le colombophile avait le caractère de ménager son pigeonneau comme yearling, il pourrait encore sauver son avenir. Mais c’est rarement le cas.

Débutant:
On avait commencé à parler des caractéristiques du pigeon rapide et du pigeon lent. Mais, nous avons également parlé d’un peu de tout. Mais je vais te poser une question précise: tu as parlé d’une aile « rapide ». Mais, dis-moi, quand j’observe des pigeons au vol, je ne remarque jamais qu’un pigeon, par la rapidité de son vol, fait « lâcher » des concurrents! Et alors, que me réponds-tu à ma question: toutes sortes d’ailes ne permettent-elles pas aux pigeons de voler à la même vitesse?

Victor:
Oui, pendant un certain temps. Mais t’es-tu déjà posé la question: pourquoi un pigeon ne sait-il pas soutenir, pendant toute la durée du voyage, la même vitesse?
A mon avis c’est parce qu’il commence à souffrir. Et alors son instinct lui commande de ralentir ou d’arrêter.

Débutant:
Oui, mais s’il souffre, ne peut-on pas remédier à cette sensation chez le pigeon, en le droguant comme on fait chez les athlètes?

Victor:
On ne peut comparer un pigeon à un homme ou femme « athlète ».
Ce sont certes deux athlètes mais les conditions et le terrain où l’effort doit se produire sont totalement différents.
Et l’orientation, qu’en fais-tu? Crois-moi, mon ami, la meilleure drogue et la plus sûre en colombophilie, c’est une semaine de repos supplémentaire.

[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ] 

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