Eduquer les jeunes – pigeon voyageur
22 avril 2020 Par admin

Eduquer les jeunes – pigeon voyageur

Eduquer les jeunes – pigeon voyageur

Selon Ad Schaerlaeckens, c’est une erreur de croire que les pigeonneaux seront de mieux en mieux éduqués à mesure qu’on les portera à des distances de plus en plus grandes.

Réflexion
Lorsqu’approche la saison du dressage des jeunes, les questions se posent de savoir:
– Sont-ils sains et s’entraînent-ils avec entrain ?
– Ont-ils de l’appétit? Les fientes sont elles sèches?
– Sont-ils vifs et en chasse?
En mai, les jeunes hâtifs doivent vouloir s’accoupler et même couver des œufs.
Si ces questions butent sur un non pour seule réponse, il faut conclure que les jeunes n’ont pas la forme. Dans ce cas vous ne pouvez engager le dressage et vous devez intervenir.
Comment?
Vous pourriez passer à un « mélange léger », appliquer une cure contre la trichomoniase et éventuellement une deuxième contre le coli et la diarrhée qui les accompagne ..
Si vous ne constatez pas d’amélioration après deux jours il faudra consulter un vétérinaire. Un bon vétérinaire, ou mieux encore un spécialiste, parce que l’un n’est pas l’autre. Un vétérinaire peut être si capable que possible, le pigeon n’aura pris qu’une infime partie du temps de ses études. Vous l’informerez de votre problème et de ce que vous avez fait. Il est possible qu’il trouve les têtes « malades ». Cela ne provoque pas un manque d’appétit, mais plutôt un manque d’ardeur à la volée.
L’œil-averti du vétérinaire spécialisé décèlera tout cela d’entrée.
Une fois les jeunes remis « en condition » vous pourrez y aller.

 

Perdre confiance
Commençons par le début: la gestion de la colonie. La majorité d’entre nous héberge de nombreux jeunes en mai et cela prend pas mal de temps. Comme l’ampleur du travail génère de la précipitation, nous ne tardons pas à rendre nos jeunes craintifs. Ils s’inquiètent à l’apparition du maître! Vous en attrapez un entre les jambes et un autre au plafond ou contre la fenêtre, parfois accompagné d’un retentissant juron que les jeunes ne comprennent pas, mais qu’ils ne ressentent pas moins.
En agissant ainsi vous les effrayez. Ils hésiteront de rentrer à l’arrivée des concours et il vous sera difficile de regagner leur confiance.
L’anxiété de ces pigeonneaux apeurés croit de jour en jour.
Combien de temps devrais-je investir pour parvenir à prendre mes jeunes comme il se doit, demandent certains, non sans douter de la réussite.
Ce n’est pas un problème. Cela ne doit pas prendre beaucoup de temps.

Comment faire

Quelques conseils à ce sujet:
a.) Une méthode simple (qui ne convient pas pour tous) consiste à apprivoiser vos pigeonneaux au point de pouvoir les ramasser au sol tellement ils sont dociles.
On n’y parvient pratiquement que dans les petits colombiers et dans ceux où l’on a réduit l’espace par un treillis, mais surtout en fréquentant beaucoup ses jeunes.
b.) Vous pouvez aussi leur apprendre à se loger au panier sans que vous les preniez. C’est plus facile qu’on le pense. Avant d’engager les dressages, vous devez avoir traité vos jeunes de manière à les « mettre à votre main » en les tenant sur une pointe de faim. Vous pourriez alors nourrir dans un panier posé au colombier.
C’est surprenant comme ils ont vite compris! Dès qu’ils vous apercevront avec la boîte de graines à la main, ils plongeront dans le(s) panier(s). J’ai pratiqué ce petit jeu durant plusieurs années et cela a réussi.
Seul inconvénient: ils salissent le(s) panier(s).Vous pouvez y remédier en ne posant plus le panier au colombier, mais dehors devant la façade, avec l’ouverture placée contre le colombier, où vous aurez également pratiqué une ouverture.
Si vous estimez que ce n’est pas hygiénique, vous ne devez pas nourrir dans le panier. Vous pouvez-y accrocher une mangeoire.
c.) Dans un pigeonnier obscur les pigeonneaux se ramassent sans problèmes. Mais cela prend tout de même plus de temps qu’avec la formule « b ».
d.) Vous pourriez aussi procéder comme les Engels de Putte. Ces champions possèdent toujours une masse de pigeonneaux répartis sur plusieurs cages. Pour les mettre au panier, ils ouvrent une cage déjà comble et y poussent calmement les pigeonneaux de la cage voisine, provoquant ainsi un spectaculaire débordement. Ils mettent ensuite la cage surpeuplée dans l’obscurité et n’éprouvent aucun mal pour prendre 150 jeunes et plus encore en un minimum de temps.

 

Débuter
Lors de vos premiers entraînements, il importe de veiller aux conditions climatiques. Il ne doit faire ni trop chaud ni trop venteux. Il faut surtout éviter le vent d’est. Pour étonnant que cela paraisse, un ciel bleu-azur n’est pas idéal. Si les jeunes ont déjà été lancés quelques fois, ils le supporteront mieux.
La plupart d’entre nous débutent à une distance de cinq kilomètres. D’autres portent leurs pigeonneaux aux quatre points cardinaux. Je ne suis pas porté pour cette méthode. A part quelques habitués des concours à deux jours qui y engagent leurs « vieux » dans cette pratique je ne connais pas un « spécialiste » de ce mode d’entraînement. Des recherches menées en Allemagne (j’y reviendrai) ont démontré que des pigeons entraînés dans différentes directions, rentrent moins bien.
Lors des premiers dressages vous pouvez engager quelques vieux à côté de vos jeunes. Je ne conseille pas de lancer les pigeonneaux (et même les vieux) un à un au début.
Lors des premiers entraînements je libère tous les pigeons en même temps. Plus tard, lorsqu’ils ont acquis un peu d’expérience je procède par petits groupes. Il va de soi qu’il faut éviter de donner l’envol sous des câbles à haute tension ou à proximité de la circulation routière.
Un lecteur m’a écrit avoir vu un jour lâcher des pigeons en bordure de l’autoroute et à une heure de pointe. Dommage qu’il n’a pas noté à quelle Section appartenait le charroi. Elle aurait dû être frappée d’une amende, comme cela se pratique en Belgique pour les convoyeurs qui ne respectent pas les règles. Il y a danger de mort pour les pigeons et pour le trafic. Pareille image est néfaste pour le sport colombophile.

Insensé et judicieux
Jadis on prétendait qu’il fallait accorder quelques minutes de répit en arrivant sur le lieu de lâcher, afin de permettre aux pigeons que vous sortez de l’obscurité du coffre de la voiture de se faire à la lumière du jour et de s’orienter.
Cela paraît judicieux et je m’y suis tenu jadis. Mais j’ai compris par la suite que cela n’a pas de sens.
Depuis des années j’ouvre les paniers en les sortant de la voiture et tout se passe sans problème.
Si vous n’êtes pas au pigeonnier lors du retour de vos pigeons, n’oubliez pas de mettre une poignée de petites graines et quelques cacahuètes dans la mangeoire. Vous savez pourquoi. ..

Avec le cyclomoteur
J’ai connu le temps où la grande majorité d’entre nous (et moi comme les autres) portions les jeunes à vélo ou à cyclomoteur pour aller les lâcher. Nous ne pouvions faire autrement, car nous ne possédions pas de voiture et ceux qui en avaient une, ne disposaient pas du temps voulu.
Cela ne nous gênait pas trop, car nous n’avions pas beaucoup de pigeons à porter. La distance des vols d’entraînement s’en trouvait forcément réduite, mais cela ne prêtait pas à conséquence, nous ne perdions pas de pigeonneaux par la suite. De nos jours ceux qui disposent d’une voiture sont plus nombreux, ils entraînent plus de pigeons et ils en perdent. Les gens ont beau chercher, ils ne trouveront pas d’explication pour ce paradoxe. On ne peut se contenter de classer cela « d’inexplicable ».
Les amateurs commettent des erreurs.

 

Le début
Quand commence-t-on a éduquer les jeunes? Jadis on disait: après la chute de la troisième rémige.
Mais cela ne tient plus depuis qu’on pratique – en masse – l’obscurité au colombier. Lorsqu’on présentait un pigeonneau vous pouviez estimer son âge au vu des rémiges qu’il avait jetées. Celui qui en avait jetés six était plus âgé qu’un autre qui en était à deux. C’est le contraire depuis que nous pratiquons l’obscurité. Les jeunes « obscurcis » ont à peu près le même comportement que les jeunes d’hiver. Si on vous montre l’été un jeune qui a jeté quelques plumes, il sera plus jeune qu’un autre qui présente toujours une aile pleine.
Lorsque vous vous demandez quand débuter l’entraînement, le plus simple sera de vous en tenir à l’âge des pigeonneaux. Ils doivent avoir au moins trois mois. Est-ce aussi possible à cinq mois? Cela revient à dresser des jeunes d’hiver en juin. Cela peut aller, mais c’est moins indiqué. A la mi-juin en 2002, mes jeunes avaient été entraînés quatre fois.
Au premier entraînement j’ai subi des pertes, un peu par ma faute. Je les avais mis au panier le matin et je n’avais pu les porter que l’après-midi, retenu par un visiteur. Un séjour prolongé au panier peut même être bénéfique, mais le vent s’était levé et il soufflait fort d’est! Ce sont surtout les aînés et des mâles en chasse qui ne sont plus rentrés.

Erreur
Pas mal de gens estiment que ces pertes opèrent une sélection utile, mais j’ai déjà prouvé que rien n’est moins vrai. On ne compte pas les pigeons égarés que l’on est allé rechercher et qui se sont révélés être de bons coursiers et de parfaits reproducteurs par la suite. Si vous avez la chance qu’on vous signale un de vos pigeonneaux égarés, il serait doublement erroné de le laisser où il est.
On ne peut prétendre qu’il n’a aucun talent parce qu’il n’a pas pu rejoindre son habitat et ce serait impardonnable de ne pas prendre contact avec qui s’est donné la peine de vous signaler votre égaré. Je connais un habitant de Casteren, près de Reusel, qui se démène pour rendre des pigeons égarés à leur propriétaire. Il va les ramasser dans les communes avoisinantes et comme il dispose des listes de bagues des clubs loin à la ronde, il les signale pour les seuls frais de téléphone. On peut lui octroyer la médaille du Mérite. Consentir pareils efforts, rester à demeure à longueur de journées pour recevoir les gens qui viennent retirer un pigeon égaré et cela sans accepter de rémunération?
Il n’est pas d’action plus exemplaire pour servir la cause de la colombophilie.

A nouveau à vélo
Je vous ai parlé du transport de nos pigeons à dresser, à bicyclette, faute de mieux. Nous ne perdions pas de pigeons alors. Aujourd’hui nous menons une vie plus facile (plus de temps et une voiture). Il en est qui portent leurs pigeons jusqu’au lâcher du premier concours. Comme si les pigeons repéraient le parcours « de visu ».
Comme le premier concours porte sur une centaine de kilomètres, il faut qu’ils augmentent chaque fois la distance. Il me semble insensé et à déconseiller de porter à une distance plus élevée des pigeons qui ont éprouvé du mal à rentrer.
Nous devrions abandonner cette progression en distances pour les étapes d’entraînement.
Jadis, cela ne posait pas de problèmes. Vous ne portiez pas un panier (à bicyclette) à 100 kilomètres. De nos jours certains s’imaginent que plus loin ils auront porté leurs pigeons, plus leur avance sera grande sur les concurrents.
Je n’en crois rien!

 

Dans mon colombier
La première fois que j’ai porté mes pigeonneaux (à 5 kilomètres environ) quelques-uns ne sont pas rentrés. Au deuxième dressage, à 10 kilomètres, je n’en perdis aucun, mais ils rentrèrent mal. Lâchés une deuxième fois à dix kilomètres, avec quelques femelles en plus, ils rentrèrent rapidement. J’ai répété cela une deuxième fois, mais sans l’appui de vieilles femelles et encore à la même distance. Ils rentrèrent sans problème et ce n’est qu’à partir de là que j’ai allongé les étapes.
L’expérience m’a appris que lorsque les pigeonneaux rentrent bien, vous pouvez allonger la distance à grands pas et passer de 15 à 40 kilomètres, encore que je me demande si cette manière d’agir est sensée.
Je crois surtout, que c’est une erreur de croire que les pigeonneaux seront de mieux en mieux éduqués à mesure qu’on les portera à des distances de plus en plus grandes.

[ Source: Article édité par M. Ad Schaerlaeckens – Revue PIGEON RIT ]

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