Les expériences payent toujours pigeon voyageur
10 avril 2021 Par admin

Les expériences payent toujours – pigeon voyageur

Les expériences payent toujours pigeon voyageur

La plus grande erreur pour un amateur colombophile est de prétendre tout connaître et de n’avoir de leçon à recevoir de personne. Comme les érudits les plus éminents qui reconnaissent toujours qu’après de longues études ils sont amenés à la conclusion, qu’en fait, ils connaissent bien peu de choses, ainsi le colombophile, même arrivé au sommet de la gloire, devra reconnaître qu’après des dizaines d’années d’expérience avec ses pigeons, tant au colombier qu’aux concours, il en apprend encore tous les jours. Le vrai colombophile est un chercheur assidu; il ne se contente pas seulement de lire ou d’écouter les conseils d’autrui. C’est celui qui essaye par lui même ou, pour employer un terme plus savant, celui qui s’adonne à l’expérimentation permanente».
Ces expériences lui serviront à maintenir au niveau le plus élevé les prestations de ses pigeons lorsque sa colonie se comporte bien. Elles lui serviront également lorsque, touché par quelque re-vers ou période de malchance, il veut renouer avec le succès.
En colombophilie aussi, l’adage «Qui n’avance pas, recule» trouve toute sa signification. Il est indispensable, surtout à l’heure actuelle, de pouvoir suivre son temps.



TOUS LES COUPS NE FONT PAS MOUCHE
Il serait insensé de croire à la réussite de tou-tes les expériences. Parfois enregistre-t-on un succès frappant comme ce fut le cas chez mon ami Jef Van Riel qui raconta dans la «Revue Verte» comment, à Anvers dans les années trente, il fut un des premiers à expérimenter un mâle au veuvage.
Après un apprentissage laborieux, il se hissa bientôt au sommet d’une renommée inaccessible. Il m’est également arrivé de tenter pareilles expériences. Certaines furent des succès, d’autres, des échecs mais j’en ai toujours retiré quelque leçon utile. Comme je raconte toujours honnête-ment ce qui se passe à mon colombier, je tiens à citer une expérience qui a échoué et que, par conséquent, je ne poursuivrai pas.
Depuis plusieurs années j’accouple mes pigeons vers le début mars. L’année dernière j’ai essayé autrement. J’ai fait de l’élevage hivernal et accouplé mes autres pigeons le 15 février. Je comptais ainsi gagner deux semaines afin d’avoir des pigeons mieux entraînés pour enloger aux premiers concours à l’Union d’Anvers ainsi qu’au Fond Club Anversois. Eh bien, cette méthode ne m’a apporté aucun avantage. Au contraire, force m’est de constater, au vu des données dont je dispose en fin de saison, que mon ancienne méthode est meilleure. J’accouplerai donc à nouveau vers le 1er mars. Pareil échec ne peut pas décourager le colombophile, même un tireur d’élite ne peut faire mouche à tous les coups.
Mais tout compte fait, j’ai appris quelque chose. En 1971 je participerai à nouveau aux concours pour pigeonneaux avec des jeunes précoces. De l’expérience acquise j’ai retiré la conviction qu’il est avantageux d’entamer les beaux concours avec des pigeonneaux bien entraînés, d’un élevage précoce.
J’entreprends une nouvelle expérience en compagnie d’un ami qui me fournira ces jeunes. Cela me facilitera les choses en hiver et je disposerai néanmoins de jeunes précoces qui, j’en ai la pro-fonde conviction, remportent 90 % des prix de tête dans les concours pour pigeonneaux.
Par l’expérience réalisée l’an dernier j’ai appris à reconnaître la valeur de ces jeunes de sorte qu’il m’est permis de conseiller l’élevage hivernal à qui désire — seul ou en compagnie d’un ami — réussir brillamment avec les jeunes ainsi qu’à ceux qui veulent voir briller leur nom au palmarès des championnats qui requièrent autant de bons résultats dans cette catégorie que dans celle des vieux pigeons.

ET LES PIGEONS SUD-AFRICAINS ?
Je ne sais si des pigeons d’Afrique du Sud ont déjà été importés dans notre pays.
Moi, je l’ai fait. Au moment où vous lirez ces lignes je serai probablement à nouveau au pays de l’Oncle Kruger : lors de mon premier voyage je m’y suis fait assez de vrais amis pour tenter une nouvelle expérience.
Un de mes amis donc, monsieur Monty van den Berg, qui entretemps vint aussi visiter mon colombier, possède des pigeons de véritable race Putterie. Je savais que cette race a essentiellement pour origine des pigeons anversois de la meilleure souche que Mr. Putterie avait acquis jadis dans notre pays et exportés en Afrique du Sud. Des noms tels que Vermeyen, Hermans, De Bolt, Alfons Lambrechts, Ducheyne et Fierens se retrouvent constamment dans les origines de ces pigeons. Je les avais vus là-bas et ils me plurent tellement que ce fut pour moi une réelle satisfaction de procéder à leur accouplement chez Mr. Monty van den Berg.
Résultat de cet élevage : quatre de ces pigeonneaux se trouvent actuellement à Schoten. Ils vo-lent déjà et me donnent entière satisfaction. Ces pigeons, d’un type un rien plus allongé que les miens, ont les yeux plus clairs mais avec un regard si vif qu’ils forcent ma confiance. Elle me vient également de leur attitude au colombier qui me prouve leur appartenance à la race intelligente. Pourquoi cette expérience ? Nous avons à faire d’une part à des descendants des meilleures races anversoises qui, durant des années, ont vécu dans un tout autre milieu et ont été croisés entr’eux et d’autre part à des voiliers excessivement durs soumis à des efforts plus contraignants car, là-bas, les concours de fond sont de ceux qui comptent !
La première question à laquelle cette expérience devrait pouvoir répondre est de savoir quelle a été, sur ces races, l’influence d’un autre milieu.
Autre question : quel sera au pays de leurs ascendants, le résultat d’un croisement de ces pigeons entr’eux.
Deux expériences sont prévues. J’accouple d’a-bord les quatre pigeonneaux sud-africains à quatre des miens : de la sorte je les croise à nouveau avec ma race. J’accouple ensuite les pigeons pures race van den Berg entr’eux. Il va de soi que je n’ai pas l’intention d’enloger les pigeons d’Afrique du Sud : le moindre concours désastreux risquerait de compromettre le déroulement de cette expérience dont je ne puis encore prévoir l’issue.
J’ai bien l’intention d’entraîner et de jouer les jeunes; d’où il sera possible de tirer des conclusions quant à leur possibilité d’adaptation, à leur comportement et à leurs prestations.
Il n’est pas exclu par ailleurs, qu’une fois au panier, ces jeunes ne donnent aucune satisfaction tout en répondant néanmoins aux critères d’un bon pigeon. Si leur qualité demeure et que leur santé reste bonne je n’hésiterai pas à poursuivre l’expérience jusqu’à la deuxième et même jusqu’à la troisième génération. Dans de telles expériences, la patience est un facteur primordial aussi, bien qu’une extrême prudence, sans laquelle elles pourraient connaître une fin prématurée.
Je tiens aussi à respecter la promesse faite à Mr. van den Berg de sortir de ses pigeons «tout ce qu’ils ont dans le ventre».
Aux lecteurs, je promets de leur fournir, dans le détail, les résultats de l’expérience, bons ou mauvais, dès qu’ils seront connus.



PLUS D’OXYGENE
Je voudrais conclure par quelques réflexions concernant le colombier qui requiert autant d’attention que les pigeons. L’an dernier j’avais transformé le colombier des jeunes afin de leur donner plus d’air et donc, plus d’oxygène. J’ai pu constater une amélioration quoique le résultat final ne me satisfasse pas entièrement. Au moment où paraîtront ces lignes, j’aurai à nouveau opéré quelques changements.
Les colombiers des jeunes sont, dans de nombreux cas, menacés du danger de surpopulation, le nombre de jeunes s’acroissant sans cesse. J’ai donc veillé à ce que ces colombiers soient pourvus d’une réserve d’oxygène toujours disponible en supprimant la cloison qui les séparaient du grenier : de la sorte, toute la masse d’air peut contribuer à l’aération.
Le second changement est constitué par des cloisons amovibles destinées à diviser plus aisé-ment les colombiers des jeunes. Elles permettent de réduire ou d’augmenter l’espace vital en fonction du nombre de pigeons pour apprivoiser les jeunes. Il est en effet recommandé, de ne pas leur accorder un espace excessif, du moment que l’aération est garantie. C’est ainsi que je continue à chercher, à expérienter.
Un médecin m’a dit un jour, que dans les expériences animales on applique la méthode dite «à l’aveuglette» ce qui, en d’autres termes veut dire que les chances de réussite sont le fruit de bien des tâtonnements. Je pense qu’il en est de même pour nos pigeons: chercher inlassablement, expérimenter constamment et ne retenir que ce qui nous a valu la certitude du succès.

[ Source: Article édité par M. Gust Ducheyne – Revue PIGEON RIT ] 

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