Fin de Saison (1) – pigeon voyageur
On ne modifie pas un colombier où l’on fait beaucoup de prix, La plupart des modifications qu’on fait – en toute bonne foi bien sûr dans ces colombiers à succès, se révèlent souvent désastreuses.
La fin de la saison sportive doit entraîner chez l’amateur soucieux de son avenir un bilan général permettant ensuite de détailler tous les aspects de la question «quelle saison ai-je jouée» ?
Le jeu est notre but unique. Les colombiers, les volières, le matériel d’abord, les reproducteurs, les dates d’élevage et les accouplements judicieux, ensuite. Les pigeons de voyage et la façon de les manager. Le tout sous la coupe absolue de la santé. Vaste programme…
Les colombiers et autres habitats.
Première loi, absolue: on ne modifie pas un colombier où l’on fait beaucoup de prix. La plupart des modifications qu’on fait – en toute bonne foi bien sûr – dans ces colombiers à succès, se révèlent désastreuses. Pour les colombiers où les succès ne suivent pas, c’est le moment de s’y atteler. Une réflexion d’abord:
98 % des amateurs à qui je conseille d’augmenter l’aération, affirment qu’elle est excellente chez eux. Alors question idiote: à partir du moment où on ne fait pas de prix, que risque- t’on d’essayer une augmentation de l’aération? Qu’un mythe soit plus fort qu’une réalité tangible est de nos jours impensable.
Et pourtant… L’apparition d’un coryza, la persistance d’une coccidiose avec rechutes multiples malgré les traitements sont les signes indubitables d’une aération défaillante. Pour améliorer cette aération, il y a des règles: ou bien remplacer le faîtage d’un toit double pente par des auvents aménagés à 10-15 cm au-dessus. Ou bien poser dans la pente opposée à la trappe des vasistas ou des tuiles chatières. Pour des colombiers à simple pente, toit en deux parties, la supérieure à 10-15 cm au-dessus de l’inférieure et la débordant d’une vingtaine de centimètres. Ou, si c’est possible, trous grillagés dans la paroi verticale, au-dessus des cases à l’opposé de la trappe.
L’orientation des colombiers joue son rôle bien sûr. Mais on lui donne quelquefois une importance exagérée. Je connais d’excellents amateurs dont les colombiers sont tournés vers le N.E. ou le N.O. L’important est d’abriter l’intérieur du colombier des pluies en rafales, par exemple par de petits auvents. Ceci évidemment sans que cela nuise à l’aération ascendante. La doublure des toits ne se fait que sous les tôles d’aggloméré en acier. On la colle sous la tôle, à la face interne de cette tôle et non sous forme de plafond. Attention au polystyrène qu’adorent les souris.
Le matériel suffisant: les mangeoires à l’abri des fientes et si elles sont communes de longueur suffisante: 12 à 13 cm par pigeon.
Les volières peuvent poser également des problèmes. Bien sûr, elles doivent être conçues pour que les cases qui y sont généralement disposées soient à l’abri des intempéries. Mais dans le coin d’un mur, couverture collée à ce mur, on a très souvent un manque d’aération. Cela paraît extravagant et pourtant cela existe. Il est indispensable que la couverture, habituellement en tôle soit au-dessus du sommet du mur, afin que, quelle que soit la direction du vent, le mouvement d’air soit possible. J’ai buté, il y a quelques années, sur ce problème dans un élevage de pigeons d’ornement qui rechutaient régulièrement sur le plan trichomonose-coccidiose. Le percement de deux ouvertures dans le mur sur lequel était appuyée la volière, résolut enfin le problème. Bien sûr, si le sol de la volière est exposé à la pluie, il sera en béton, avec une pente assurant l’évacuation rapide de l’humidité.
Il est bien évident que les résultats sportifs sont directement conditionnés par la valeur intrinsèque des pigeons, issus des reproducteurs.
Et dans les « millésimes» d’élevage, il y a les bonnes et les mauvaises années. La loi des élites est valable aussi pour les . pigeons. Combien y a-t-il de grands cracks parmi les milliers de chevaux de course élevés chaque année, de grands ingénieurs, de grands médecins dans toute une année de millions de naissances humaines? Quoi qu’il en soit, nous cherchons toujours mieux en introduisant des origines (sangs ?) nouvelles censées améliorer les nôtres, en modifiant les accouplements etc.
Nous n’y pouvons pas grand chose et force est de constater que la plupart des grands couples de reproducteurs de l’histoire colombophile ont été le fruit du hasard et une heureuse surprise qui ont assuré la gloire du colombier… le temps qu’ils ont duré. Il n’empêche qu’il est bon, chaque fin de saison, de faire le point. Les amateurs qui possèdent un ordinateur avec un logiciel spécifique, disposent d’un outil remarquable pour suivre la carrière de chaque pigeon, de la naissance à sa fin de carrière.
Cela permet d’assurer la pérennité de certains accouplements, la modification ou l’élimination d’autres.
Comme pour les méthodes de jeu, les techniques d’accouplements varient à l’infini comme on le lit dans les reportages chez les grands vainqueurs dés plus prestigieux concours. Je pense personnellement qu’après sélection des protagonistes, on a autant de chances de tirer de bons pigeonneaux de couples laissés libres de se choisir que de couples formés d’abord « sur le papier ». Ceci étant dit, former soi-même les couples qu’on souhaite fait partie du charme et de l’intérêt intellectuel de notre sport. Les statistiques, quelque soit le mode opératoire, sont absolument nécessaires. Si on a pris des notes au fur et à mesure de la saison, les conclusions sont plus vite obtenues. La sélection avec la diminution, toujours souhaitable, des effectifs est la condition sine qua non du maintien ou de la progression de la qualité de la colonie.
[ Source: Article édité par Dr. Vét. JP. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]
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Elevage, jeu, sélection – pigeon voyageur