Recuperation Forme Surentrainement 1 – pigeon voyageur
14 avril 2020 Par admin

Récupération -Forme- Surentrainement {1} – pigeon voyageur

Recuperation Forme Surentrainement 1 – pigeon voyageur

Mes lecteurs savent bien que je ne suis pas porté à qualifier de désastre un concours qui se déroule mal. Les vrais désastres dans la pleine signification des mots sont rares. On connaît chaque saison des concours qui se déroulent mal et trop lentement. Les accidents peuvent causer des pertes, mais aussi et surtout par le manque de qualité des pigeons engagés dans la course. Ils ne sont pas de taille à répondre aux exigences d’un vol trop long. Le refus d’accorder aux pigeons le temps requis pour récupérer de leurs efforts est une autre cause. Nous ne pouvons oublier d’autre part que le vol exige beaucoup d’énergie. Il faut y ajouter la déshydratation (via l’appareil respiratoire et la peau), mais cela ne pose pas de problème pour retrouver la bonne condition.
La contraction des muscles pour le vol exige du carburant. Celui ci se compose essentiellement de glucose (sous la forme de glycogène) et surtout de lipides (graisses). L’élévation (envol), comme les brusques déviations de course et l’atterrissage consomme surtout du glycogène. Une fois à la vitesse de croisière cela évolue vers la consommation de graisses.

 

Dans mes articles traitant de la récupération j’ai dû m’en tenir à ces généralités jusqu’ici. Je me suis toujours demandé pourquoi on ne cherchait à savoir comment cela se passe avec les protides. Nous n’en sommes plus là et nous savons maintenant qu’il ya aussi consommation de protéines, surtout par les muscles pectoraux (ce sont principalement les fibres qui usent par la contraction des muscles). Pendant le vol les fibres musculaires s’abîment et se détruisent. La perte de poids et le durcissement des muscles pectoraux révèlent que le pigeon est allé au bout de ses ressources. En période de récupération il ne faut pas seulement reconstituer les réserves en lipides et en sucres (sous forme de glycogène) mais il faut aussi refaire les muscles.
Migrateurs et pigeons prouvent qu’il faut pas mal de temps pour cela. La récupération diffère d’un sujet à l’autre et selon la quantité de protéines consommées. On peut dire aussi que la plupart des pigeonneaux récupèrent mieux et plus vite que les adultes. Les migrateurs qui interrompent leur parcours pour faire des pauses nous ont révélé pas mal de choses. Ils font de nouvelles réserves à chaque étape et reconstituent parfois rapidement les fibres musculaires dégradées. Je puis encore ajouter que pour les pigeons qui se sont donnés jusqu’à l’épuisement total les conséquences ne sont pas seulement physique, mais aussi psychiques. Il se passe quelque chose dans leur tête: ils perdent leur assurance et leur engagement. Dans ce cas la récupération complète devient quasi impossible à réaliser.
Lorsqu’ils éprouvent de nouvelles difficultés par la suite ils baissent vite les ailes. Personne ne peut prévoir la suite de leur comportement. Il faut attendre. Dans le commentaire au sujet de la récupération il faut également tenir compte du séjour dans le panier de voyage, de la mise en loge à l’envol. Je vais vous présenter cela au travers d’un fait vécu par moi même. Notre « 016 » aussi appelé « le Prof », vainqueur de la Coupe du Roi de 1975 en Flandre orientale, a dû vivre par un maudit hasard de bien pénibles moments. Après une brillante prestation sur Brive national (1er premier marqué en Flandre orientale et 5ème prix dans 6.183 pigeons) intervint une pause de quatre semaines avant le concours de Montauban. Comme la plupart des joueurs de fond je trouvais cela une semaine de trop, surtout pour un pigeon qui n’avait pas souffert sur le retour de Brive. Je décidai donc d’intercaler un Breteuil (180 km) pour maintenir la condition physique. Pas de chance! Mis en loges le samedi les pigeons ne purent être lâchés le dimanche, ni lundi, ni mardi. Il fallut les ramener au local où il furent rendus le mercredi soir. Sachant qu’un si long séjour au panier entrave singulièrement la récupération j’ai compris d’entrée que cet accident pouvait être désastreux. Le physique n’est pas seul atteint dans ce cas, mais aussi et même davantage ce qui se passe dans le cerveau qui engendre la démotivation.

 

Il ne restait que quatre jours de récupération avant de partir pour Montauban (± 800 km). Vous ne vous étonnerez pas d’apprendre que notre « 016 » ne rentra pas le jour même lorsque je vous apprendrai que ce fut une rude étape. Soixante-six pigeons seulement des 2.155 engagés étaient parvenus à le faire.
Heureuse surprise: le « 016 » se présenta à la première heure le lendemain pour décrocher un très honorable 68ème prix. Quatre semaines plus tard il devait prouver sur St.-Vincent (900 km) qu’il n’était pas allé au bout de ses réserves. Disputé par forte chaleur et contre un vent fort, ce concours ne toléra l’arrivée d’aucun pigeon le jour même. Les premiers pigeons se signalèrent le lendemain vers la mi-journée. J’avais pris congé parce que je ne voulais pas manquer d’assister à l’arrivée du « 016 ». Je n’ai pas été déçu, loin s’en faut. Il était près de 10 heures lorsqu’il arriva à fond de train prouvant par là qu’il avait parfaitement récupéré du long séjour au panier. Il décrochait une brillante sixième place au national (3.725 pigeons), agrémentée d’une 2ème au provincial et de la première au régional. Il devient aussi champion provincial de fond en cette même année 1975.
Les deux premiers prix étaient l’apanage de concurrents du nord du Limbourg. Dans des concours tels le St.-Vincent on est avantagé dans cette région, suite à l’application de l’inévitable neutralisation et du calcul des vitesses à 800 m/min. Il n’existe pas de mesures pour annuler cet avantage. Mais j’acceptais volontiers la victoire de la lointaine arrière-main.

[ Source: Article édité par Prof. Dr.G. Van Grembergen – Revue PIGEON RIT ]

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