Glandes et Hormones chez les pigeons
Tous les colombophiles ont entendu parler de quelques hormones chez les pigeons: la cortisone, particulièrement à l’ordre du jour, la testerone hormone mâle en qui on avait, à tort, fondé quelques espoirs comme doping des mâles, la folliculine (femelle), la prolactine etc. En définitive, qu’est-ce qu’une hormone?
C’est une production (en très très petites quantités) des glandes « endocrines » qui la déversent directement dans le sang. Ces glandes endocrines sont à différencier des glandes « exocrines » qui déversent leur production dans le milieu extérieur ou dans l’appareil digestif (par exemple les glandes salivaires). Certaines glandes sont mixtes comme les glandes génitales: le testicule secrète une hormone (la testosterone) et aussi des spermatozoïdes. L’ovaire secrète deux hormones, la folliculine et la progesteron, et l’ovule sur le « jaune » de l’oeuf. Tout ceci pourrait paraître assez simple si ces productions ne devaient pas être régulées. En effet, un excès de telle ou telle hormone a des répercussions directes et indirectes très nombreuses: un excès de testerone provoque non seulement une excitation générale et génésique débordante mais encore modifie la formule sanguine, provoque peu à peu un effet stérilisant contrairement à ce qu’on pourrait penser en voyant cette frénésie sexuelle. Le « chef d’orchestre » des glandes hormonales est une toute petite glande (0,005 g) située sous le cerveau du pigeon et appelée glande hypophyse. Cette glande a deux lobes. Le lobe antérieur produit plusieurs hormones régulatrices: l’une (F.S.H.) excite l’ovaire pour lui faire produire un ovule.
Maximale avant la ponte, la production chute pendant le couvage et l’élevage. Une autre dit lutéinisante (LH) suit à peu près la même courbe et excite la production de testerone chez le mâle, de progesteron chez mâle et femelle. Ce sont ces 2 hormones qu’on emploie (à petites doses répétées) pour lutter contre la stérilité, à tous âges. Une autre hormone dite ACTH stimule la production -naturelle- du cortisol (cortisone naturelle) par la glande surrénale. Elle est aussi responsable de quelques attitudes
naturelles de l’oiseau (nettoyage du plumage – baillements). Faut-il lier à cela les attitudes somnolentes des pigeons cortisonés?
Encore une autre est la prolactine: c’est l’hormone responsable de la transformation de la paroi du jabot à l’approche de l’éclosion des pigeonneaux, dont le renouvellement cellulaire produira le « lait du pigeon » (pape). La production de cette prolactine au moment de l’éclosion a aussi pour effet secondaire de bloquer immédiatement la mue.
Encore une autre est l’hormone mélanotrope (couleur du plumage – les blancs en ont très peu). Et puis l’hormone (TSH) qui stimule la glande thyroïde.
Cette glande régule le métabolisme selon les circonstances extérieures (lumière – température) agissant ainsi sur l’activité physique, l’embonpoint, l’activité sexuelle, la mue. Nous en reparlerons. Et encore l’hormone de croissance (STH) qui assure le développement harmonieux du corps en croissance.
Comme on voit cette partie de la glande hypophyse a de multiples et de primordiales fonctions. Comme je l’ai évoqué plus haut, si elle est le « chef d’orchestre » hormonal de l’organisme, les autres glandes, qui en reçoivent des hormones stimulantes, ont sur elle une action freinatrice. Il y a donc un équilibre subtil qui s’entretient sous l’effet de multiples facteurs extérieurs. On connaît par exemple l’extréme influence de la durée du jour sur l’activité sexuelle. Donc oeil –+ nerf optique -4 cerveau –> hypophyse -+ glandes sexuelles. L’autre moitié de la glande hypophyse, c’est la partie postérieure dite posthypophyse. Cette partie glandulaire produit deux hormones: l’ocytocine qui assure la contraction des muscles blancs (lisses) de l’oviducte, de l’intestin. Elle abaisse la pression artérielle, augmente le glucose sanguin. La vasopressine agit sur les reins et assure l’équilibre de la teneur sanguine en eau et en déchets urinaires. La chimie moderne permet de séparer la plupart de ces hormones, et même de faire la synthèse de quelques-unes. Leur usage permet de rétablir quelques défaillances physiologiques (stérilité par ex.), de pallier certaines attitudes négatives (refus de s’accoupler). Chez l’homme, leur usage a permis certains soins (cortisone et rhumatismes) de pallier certaines défaillances congénitales (nanisme par l’hormone de croissance) ou physiopsychologique (absence de lait par la prolactine et l’ocytocine). Mais tout cela est très subtil, demande de très longues expérimentations et n’est pas sans danger direct ou à terme. Alors apprenons et restons humbles devant toutes ces inconnues.
Doct. Vét. J.P Stosskopf
Notices:
- L’oeil joue un rôle important dans l’activité sexuelle qui dépend en très grande partie de la durée du jour. La lumière est captée par l’oeil relié au nerf optique. Celui-ci transmet le signe au cerveau et de là à la glande hypophyse qui commande les glandes sexuelles. Tout cela explique par exemple pourquoi dans la nature les oiseaux n’élèvent pas en automne ou en hiver. La nature ne se trompe jamais.
- Une hormone est une production des glandes « endocrines » qui la déversent directement dans le sang.
[ Source: Article édité par Dr. J.P. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]
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