Infections respiratoires pigeons
22 février 2021 Par admin

Infections respiratoires chez les pigeons

Infections respiratoires pigeons

Chaque saison semble liée, chez nos pigeons voyageurs, à une sensibilité particulière pour l’une ou l’autre maladie. Ainsi, entre la mue et la reprise de l’élevage, on constate de nombreux cas de paratyphus. Au moment de l’élevage, c’est la trichomoniase (le jaune) qui reprend. E. coli, chez les jeunes, se déclenche peu après leur mise en obscurité, après la vaccination annuelle contre la paramyxovirose (entre autres quand on les vaccine un peu tard), ou après les premiers entraînements.
Chez les vieux pigeons, après quelques concours, on constate l’apparition des infections des voies respiratoires supérieures. Dans les colombiers où les résultats laissent à désirer après quelques semaines, la cause est souvent cette infection respiratoire. Toutes ces infections respiratoires sont appelées ornithose, par les amateurs. En fait, cette dénomination est incorrecte, car divers facteurs déclenchant peuvent jouer un rôle. Ces facteurs peuvent être catégorisés globalement en virus, bactéries, mycoplasmes et chlamydia, éventuellement accompagnés d’une infection par trichomonias.
Les atteintes virales (la plupart sont diverses sortes de virus herpès) vont souvent de paire avec une inflammation de la membrane oculaire. Parfois les yeux sont même larmoyants. Les infections par mycoplasme n’affectent en général qu’un des yeux (one eye cold), qui devient humide, tandis que l’autre reste bien sec.
Chaque pigeon présenté en consultation est normalement testé contre la chlamydiose (maladie des perroquets). Cette maladie est rarement détectée, mais toujours contrôlée car elle peut se révéler dangereuse pour le colombophile en cas de contamination. Ces cinq dernières années, seulement deux cas ont pu être mis à jour, mais les propriétaires en ont été gravement atteints. En fait, la plus grande partie de ces infections respiratoires est provoquée par des bactéries, provenant d’un groupe bien défini, à savoir les grammes négatives.
En principe, nous essayons de proposer une thérapie orientée en fonction de l’agent infectieux. Après la prise de deux échantillons de glaires dans la gorge, les fosses nasales et la trachée, nous essayons de déterminer s’il est effectivement question d’ornithose et quel est l’agent pathogène le plus probable, responsable de l’infection.
S’il est question d’une infection bactérienne ou si l’on a déjà traité sans succès contre cette maladie, alors on pratique une culture bactérienne combinée à un antibiogramme, qui permet, dans la semaine, de déterminer l’agent infectieux et d’orienter le meilleur traitement en fonction du résultat au test. En cas d’infection virale, le mieux est de laisser les pigeons se guérir eux-mêmes, sous contrôle, car il n’existe pas de véritable traitement contre les virus dans le commerce. L’idéal est de placer les pigeons touchés à l’écart, dans une volière, ce qui permet de diminuer la pression infectieuse au colombier. Le colombier doit être soigneusement nettoyé et désinfecté, soit dans l’ordre, gratté à fond et désinfecté, par exemple à l’eau de javel, puis séché à la flamme.
Les mycoplasmes sont en pratique traités avec la tylosine, la spiramycine ou la doxycycline. Au moyen de sels d’argent (gouttes noires) dans l’oeil, on peut contrôler facilement l’évolution favorable de l’infection en constatant la disparition de plus en plus rapide de la goutte. La plupart des infections bactériennes réagissent favorablement aux diverses préparations à large spectre. La difficulté croissante pour le colombophile est de reconnaître quels sont les bons produits. Evitez les préparations qui ne contiennent que 5 g de substance active (soit 95 % de glucose) et en cas de doute, demandez plutôt l’avis de votre vétérinaire.



Jeunes pigeons malades
La semaine dernière, j’ai été contacté par un amateur qui prétendait que ses jeunes étaient malades. Ils se tenaient en boule, produisaient de mauvaises fientes, mangeaient mal, sans appétit, buvaient beaucoup et il y en avait même un qui vomissait. Ces pigeonneaux avaient été traités récemment contre la trichomoniase et avaient été vaccinés contre la paramyxo. Ces symptômes me faisaient penser à une infection par E. coli, éventuellement compliquée par une adénovirose. L’amateur décida de procéder à un traitement et je lui prescrivis une cure en lui signalant qu’il devait constater une amélioration valable dans les 1 à 2 jours suivants. Quand un traitement ne donne pas de résultat dans ce délai, il vaut mieux passer à une médication sur base d’un groupe tout à fait différent. J’utilise en général deux types de cures contre l’E. coll. Il n’est pas possible de déterminer à l’avance laquelle donnera le meilleur résultat. Parfois c’est l’une, parfois c’est l’autre et parfois même les deux donnent un excellent résultat, mais c’est toujours visible dès les premiers jours.
Huit jours plus tard, coup de fil du même amateur; il avait traité ses jeunes pendant 8 jours et les pigeons étaient toujours malades. Il avait envisagé de passer à un autre traitement, mais n’avait pas eu le temps d’aller le chercher. Pour être certain qu’il s’agisse bien d’E. coli, il envisageait de venir m’apporter un jeune qui venait de mourir. Dix minutes plus tard, l’amateur arrivait à mon cabinet. Le jeune en question avait été retrouvé couché sur le dos au colombier, mais il vivait encore. li semblait très malade et se tenait péniblement sur ses pattes avec son bec appuyé au sol. Après un examen minutieux, il parut bien que le pigeon souffrait d’E. coli. Les pigeons qui souffrent d’E. coli deviennent malades à cause des substances empoisonnées qui se répandent dans leur corps. Ces substances empêchent les pigeons infectés de boire. Du fait qu’ils ne boivent plus, la pression sanguine chute, ce qui entrave le bon fonctionnement des reins. Leur tâche est justement de filtrer les poisons du sang et de les évacuer via l’urine. Quand les reins ne filtrent plus, les substances empoisonnées augmentent encore plus vite dans le sang et se répandent dans les organes du pigeon. Pour interrompre ce cycle infernal, il faut soumettre ces pigeons amaigris à une injection de sels physiologiques. Beaucoup d’amateurs pensent que ces pigeons sont perdus pour le sport; c’est une fable! Je connais beaucoup d’excellents vieux voyageurs qui ont souffert d’une infection sérieuse par E. coli comme pigeonneau. Donnez donc leur chance à vos pigeonneaux infectés. Après discussion, il fut décidé de traiter le pigeonneau en question. L’amateur n’avait plus guère d’espoir et pensait ne pas le garder. Le pigeon fut traité avec une injection de 40 ml de solution physiologique et un fort antibiotique. Le résultat fut étonnant. Le lendemain matin, il se tenait déjà fermement sur ses pattes, l’appétit était revenu et if buvait normalement. Dans la journée, les fientes étaient redevenues normales. Cette bête qui, 12 h. plus tôt, se trouvait couchée sur le dos, était quasi rétablie et fut reprise par son propriétaire émerveillé. Par après, il fut établi que quelques pigeons étaient encore malades au colombier. lls furent mis et traités à l’écart pour diminuer la pression infectieuse au colombier où les autres pigeons reçurent cinq jours d’eau acidifiée. Espérons que tous ces problèmes sont résolus.



Etat de choc
Il y a quelques semaines, un pigeon d’un certain Eric K. me fut présenté. C’était un de ses meilleurs veufs. Juste après avoir lâché ses pigeons, celui-ci s’était mis à respirer très fort, tenant à peine sur ses pattes. Le pigeon était très mou et semblait n’avoir plus aucune force musculaire. Après examen clinique, il apparut que les muqueuses étaient très pâles (ce qui peut désigner un appauvrissement du sang ou un état de choc). En général, les muqueuses pâles n’indiquent pas une oppression. Cet oiseau était dans un tel état que le simple examen de la gorge faillit lui être fatal. L’échantillon présentait une légère infection de trichomonias et le taux des globules blancs n’indiquait pas d’infection. La respiration était de plus en plus pénible et finalement, je mis une petite canule dans sa trachée, pour faciliter la respiration. Ce pigeon semblait de plus en plus en état de choc et il fut décidé de lui faire une injection pour soutenir la circulation sanguine. Ce type d’injection est aussi de grande importance dans le traitement des empoisonnements aux champs.
Non seulement, les substances nocives présentes dans le sang sont diluées par l’injection, mais l’augmentation de la pression sanguine aide les reins à filtrer le poison. Pour aider le pigeon à récupérer et couper les effets d’une éventuelle infection par du poison destiné aux rats, de la vitamine K1 fut mélangée à un complexe multivitaminé. A partir de ce moment, vous ne pouvez plus rien faire en temps que vétérinaire, sauf attendre. Le propriétaire reçut cinq gélules en vue de neutraliser d’autres symptômes d’empoisonnement. Cette cure de gélules devait commencer le lendemain. Le lendemain matin, coup de fil d’Eric. Le pigeon était encore vivant mais ne se tenait pas trop ferme sur ses pattes. Un jour plus tard, nouveau coup de téléphone: le pigeon revolait et se tenait normalement sur son nid. La cause exacte de ce pigeon quasi mort ne sera sans doute jamais mise à jour, mais le pigeon s’est rétabli et c’est ce qui importe.
J’ai appris par après qu’il s’agissait de l’as-pigeon de grand; fond du club de la région de Ljssel. La concurrence peut bien se préparer à se frapper à nouveau la poitrine la saison à venir!
Pour toutes les autres races d’animaux, il est d’usage de donner une forte dose de cortisone en cas de situation de choc (stress). Chez les pigeons, ces substances sont sur la liste des produits prohibés et de plus, elles marquent les plumes et stoppent la mue. Beaucoup de vétérinaires qui ne sont pas spécialistes en pigeons ignorent cela. Quand vous leur présentez un pigeon, il vaut mieux rappeler ce fait.

Dr. N. Wolf


Notice

  • Beaucoup d’amateurs pensent que des pigeonneaux qui ont souffert d’E. coli sont incapables de prester de bons résultats. C’est faux. Il y a suffisamment d’exemples de vieux pigeons à palmarès qui ont eu la maladie par E. coli à jeunes.

[ Source: Article édité par Dr. Nanne Wolf – Revue PIGEON RIT ] 

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