Jeunes tardifs – pigeon voyageur
Plusieurs amateurs ne gardent pas les jeunes pigeons tardifs qui ne muent pas complètement. Je peux les comprendre. Ces tardifs n’ont en général pas acquis la moindre expérience l’année de leur naissance. Vous devrez être extrêmement prudent lorsque vous les jouerez à yearlings et vous pourrez toujours les perdre après quelques concours. Personnellement je n’ai pas de problème avec les quelques tardifs que j’introduis dans mon équipe de vol. Je préfère garder un tardif de bonne souche qu’un jeune hâtif qui n’a pas bien volé dans les concours. Noël De Scheemaecker m’a toujours dit que les bons tardifs sont rares, mais que si l’on découvre un bon, ce sera un « super » la plupart du temps. Pour ce qui concerne mon « Plume de nid » il a raison à cent pour cent.
Le « Plume de nid »
J’ai déjà reconnu d’avoir commis une grosse erreur en ayant joué trop longtemps mon meilleur voilier. Le père du « Mustang » n’a fécondé que quelques oeufs l’année dernière et jusqu’ici cette année il en est à un. De ses quelques rares oeufs de l’année dernière j’ai pu garder un bon yearling, heureusement. Je n’ai que fort peu de descendants de ce producteur parce que l’ai joué jusqu’à ce qu’il était épuisé. J’ai commis la même erreur avec mon « Plume blanche » de 1996. Je l’ai joué durant six ou sept ans, je dois vérifier. Lors de sa première année passée au colombier d’élevage ses premiers oeufs ont été cassés et quelques-uns de ses jeunes se sont. blessés à mort dans les câbles à haute tension, tant et si bien que je n’en tenais pas un seul jeune à la fin de sa première année de « producteur ». Le « Plume blanche » a connu des problèmes de fécondation l’année suivante. Cette année il a fécondé un premier oeuf en juin comme l’année dernière. Je l’accouple à la fin de novembre comme les autres éleveurs et je le laisse faire à sa guise. Chaque fois que je trouve des oeufs clairs dans son plateau je lui passe à élever un jeune d’un autre couple. Un de ces prochains jours c’en sera fini du « Plume blanche » producteur. « Tom », un de mes meilleurs seniors pour le moment est un fils du « Plume blanche » né en été 2004. Sa soeur de nid était si bonne que lui, mais je l’ai perdue à Bourges. Actuellement il me reste le « Plume de nid » un tardif de l’année dernière. Il est resté sur une rémige et tout jeune encore il est parti deux fois pour Quiévrain à l’arrière-saison. J’ai rarement eu un si bon yearling dans mon équipe, un « Plume de nid » de surcroît. Cette année, les jeunes de son père sont encore plus tardifs. J’ai pu sevrer les premiers jeunes du « Plume blanche » à la fin de juillet. Cela ne m’arrivera plus à l’avenir. Mes meilleurs coursiers passeront à l’élevage après trois ans de compétition, maximum quatre. Je sais bien que tous les bons coursiers ne sont pas de bons producteurs, niais les « bons » donnent souvent du « bon ».
Les pigeonneaux
Mes pigeonneaux ont remporté 50 % de prix dans les concours cette année. Pas mal, mais ils auraient pu se classer un peu plus tôt. Mes seniors se sont remarquablement bien comportés, mais les pigeonneaux n’ont pas connu la grande forme. Les plus beaux concours les attendent encore. J’espère qu’ils auront la forme d’ici là.
Expérience
Jusqu’à ce jour, fin de juillet, la saison sportive a été rudement éprouvante avec du vent sur le bec et de fortes chaleurs chaque semaine. Tout ce qu’il faut pour pratiquer une sévère sélection pour les pigeonneaux, à condition qu’ils soient en bonne santé et qu’ils aient acquis suffisamment d’expérience lorsque l’on allonge la distance. S’ils manquent de l’une ou l’autre de ces conditions, les bons pigeons s’égarent aussi bien que les autres par temps dur. On ne peut parler alors d’une sélection saine et naturelle. J’ai pris pour habitude de bien entraîner mes jeunes. Avant de les envoyer à Quiévrain (110 km) je les porte la plupart du temps à 3, 5, 10, 20, 40 et 60 kilomètres. Ils doivent voler au moins deux fois de Quiévrain avant d’aller à Noyon (220 km). Le premier Noyon est toujours le plus difficile. S’il se déroule bien il me rassure et je ne crains plus de pertes anormales, hormis lors d’un concours désastreux. Mes jeunes font deux fois Noyon avant d’engager le demi-fond. Certains amateurs trop imprudents imposent des étapes de demi-fond à des pigeonneaux qui n’ont participé qu’à une ou deux petites étapes. Cela peut réussir par temps et vent favorables, mais cela peut aussi être ravageur par chaleur tropicale et vent de face. Un jeune amateur m’a révélé qu’il a envoyé ses jeunes en demi-fond alors qu’ils n’avaient volé que deux fois Quiévrain. Plus dur qu’attendu, le temps a provoqué un petit désastre. Quelques retardataires sont rentrés le lendemain du concours. L’ami Gert soigne et joue les pigeons des frères De Scheemaecker au colombier de la Station d’ Elevage. Les pigeonneaux sont occultés en vue de la participation aux concours nationaux. Ils ont participé trois fois à un Quiévrain et ensuite à un Melun (308 km) par temps favorable. La semaine suivante le programme proposait un Orléans provincial (420 km). L’étape fut extrêmement éprouvante par une chaleur lourde et un vent de nord. Les sujets qui avaient participé à Quiévrain et Melun ont buté sur un mur. Comme ils n’avaient pas volé un Noyon, ce n’est pas lors du Melun à 1600 m/m qu’ils pouvaient acquérir l’expérience indispensable. Résultat : deux beaux prix (92e et 387e de 8.835 pigeonneaux), deux petits prix et dix rentrées de 28 engagés le soir même. Les pertes ne furent heureusement pas nombreuses, car il en est rentré plusieurs le lendemain. Ils ont acquis de l’expérience sur le trajet d’Orléans et ils l’ont prouvé dès l’étape suivante, le Bourges où ils se classèrent localement (729 pigeons): 20, 28, 29, 56, 71, 80, 132 et 203 ème, soit huit de dix engagés. Au provincial (4.602 p.) cela se traduisait par : 154, 206, 221, 344, 444, 512 etc. et à nouveau 8 prix de 10. De mon côté je disposais de sept petits pigeons qui avaient été préparés de la même manière. Afin de les tester, je les avais également envoyés à Orléans. Un seul figure au résultat et le soir venu trois seulement étaient rentrés. Deux petits mâles auxquels je tenais beaucoup ne sont pas revenus. Mes jeunes expérimentés sont à peu près tous à la maison. Je vous ai raconté cela pour souligner combien il importe de bien éduquer les pigeonneaux et de ne pas leur imposer de trop grands sauts par temps chaud et vent de face. Nous subissons assez de pertes au toit contre lesquelles nous ne pouvons rien. Ne soyons pas trop audacieux et procédons pas à pas pour entraîner nos pigeonneaux avant de passer au demi-fond. A quoi bon leur sacrifier tout notre bon vouloir si notre impatience les conduit à la perte.
[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]
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L’arrière saison – pigeon voyageur