Jubile Suite Pigeon Voyageur
19 avril 2020 Par admin

Jubilé suite – pigeon voyageur

Jubile Suite Pigeon Voyageur

Jubile Suite Pigeon Voyageur

 

En 1967, j’ai eu l’occasion d’acheter dans ma commune, un grand terrain de 2.700 m2 sur lequel je me suis hâté de faire construire d’abord le colombier.
Il comprenait à l’étage cinq colombiers, 4 de 3 m sur 2 avec 8 cases chacun, le 5e pour les pigeonneaux de 5m sur 2 avec 35 nichettes. Il était orienté plein sud-sud-est, bien éclairé par de longues baies.
Construit en grosses briques creuses, crépies à l’extérieur.
J’y ai commis quelques erreurs.
Tout d’abord j’ai fait le couloir au fond. Ainsi quand on entre dans le colombier, trappe ouverte, les pigeons s’empressent de sortir et s’envoler. D’autant que mon métier me laissait peu de temps et qu’ainsi mes pigeons n’étaient guère familiers.
Ensuite, j’ai mis dans le toit, au dessus des colombiers (couverts par un simple treillage) des chatières de terre cuite.
Cela partait d’un bon principe, à part qu’elles auraient dû être sur l’autre versant du toit. J’aurais eu ainsi une aération régulière, quelle qu’ait été la direction du vent, alors que par vent du nord, mon aération devenait insuffisante, d’autant que j’avais doublé le versant nord du toit avec de la laine de verre.
Mes reproducteurs étaient eux dans une vaste volière de quelque 30m2, betonnée au sol et flanquée d’un petit cabanon de 3m2 où étaient les cases.
A noter que ce cabanon comprenait à l’avant une vaste fenêtre vitrée qu’on pouvait ouvrir vers le haut et à l’opposé une bande de treillage de 1m50 sur 0,30 au ras du toit. A chaque fois que, à cause des intempéries, j’ai fermé l’une ou l’autre de ces ouvertures, l’air devenait fétide dans les 12h et m’obligeait à rouvrir immédiatement.
J’ajoute que mes pigeons ont eu à subir dans cette volière à tous les vents (aucun mur à proximité hormis le petit cabanon) des froids polaires de l’ordre de moins 20°C, et qu’aucun n’a montré la moindre indisposition dans ces conditions extrêmes.
Hormis un appétit féroce.
Avant mon déménagement personnel, j’ai vendu la plupart de mes pigeons de voyage, ne voulant pas perdre mon temps à aller les rechercher à leur ancien colombier éloigné de pas plus de 500 m jusqu’à ce qu’ils soient adduits. Ce fut une erreur de plus. La dizaine de pigeons qui m’étaient restés (mais les meilleurs étaient partis) n’ont jamais remis les pattes à leur ancien domicile. Je suis donc pratiquement reparti à zéro.
Certes, j’avais quelques couples de reproducteurs Vanderlinden Demeurichy, mais certains étaient déjà vieux (le mâle du meilleur couple était de 54).
Quelques couples vinrent renforcer la volière des reproducteurs en particulier des Demeurichy et des Joseph Vanderlinden (le frère bruxellois du Commandant) redoutable vitessier. Malgré ces apports, j’ai eu beaucoup de mal à reprendre à peu près ma place.
Quelques solides individualités m’ont valu des prix de tête dans le grand demi-fond et le fond mais ça n’était que des individualités. Seul un couple de Joseph Vanderlinden m’a donné toute une série de bons bleus qui m’ont donné beaucoup de satisfaction. Mais ils étaient limités dans leurs aptitudes.
A 3-400 km ils étaient très bons. Je me souviens qu’en ayant mis 6 (frères) à un Bordeaux (550 km) de quelque 3.000 pigeons ils m’ont fait 6 prix en commençant au 5e. Fort de ce résultat, 15 jours plus tard, je les enlogeai à un Dax (680 km). Le temps était facile et dès 5h de l’après-midi, les pigeons tombaient. Mais pas un seul des 6 frères.
Le lendemainmatin, entre 8 et 9, ils étaient làtous les 6. Les années suivantes, j’ai refait l’expérience avec 2 ou 3 et à chaque fois, ça été pareil. Inutile de préciser qu’au cours de toutes ces années, j’ai été confronté à des problèmes de santé dans ma colonie.
Tout d’abord, ça été la trichomonose. C’était une affaire très fréquente avec des abcès de muguet dans la gorge, en « chou fleur », quelquefois, chez les pipants au plateau, des abcès du nombril qui se terminaient en péritonite mortelle.
On luttait comme on pouvait contre ce fléau, au moyen de gouttes nasales à base de Trypaflavine, désinfectant jaune qui tachaient mains et blouses.
Le premier antitrichomonose « efficace » dans les années 55, fut l’Entramin (amino-nitrothiazole) et ses composés, administré par le bec dans l’eau de boisson ou en comprimés individuels. Ce produit faisait tomber, sous intervention locale, les abcès en quelques jours.
Mais les colonies atteintes à l’état chronique devaient être soignées plusieurs fois de suite avant d’être à peu près « nettoyées ». Et il s’avéra que le parasite devenait vite résistant. C’est à l’occasion de telles cures qu’on commença à avoir notion de la nocivité de la trichomonose. Jusque-là, hormis ces abcès, on ne s’en occupait guère et cela se résumait à « pas de muguet, tout va bien ». On s’aperçut que les quelques adultes guéris d’un muguet se mettaient à faire des prix après le traitement, mieux que ceux qui n’avaient rien eu.
Je me souviens d’un petit noir, envoyé par un copain, au tout début des essais de l’Entramin. Ce pigeon avait dans la gorge un abcès de la grosseur d’une bille qui le gênait énormément pour avaler les graines. Il avait fort maigri. Je lui ai administré à la poire la solution médicamenteuse 3 jours de suite. Le 4e jour, lorsque je lui ai donné son médicament, l’abcès était tombé. J’ai continué le traitement encore 2 jours, puis l’ai rendu à son propriétaire. Les 3 dimanches suivants, il faisait 3 fois le 1er et fit une fin de saison magnifique.
Vers 1960 apparut le Dimétridazole beaucoup plus efficace. Après 2 traitements de 5 jours à 15 jours d’intervalle, les colonies où le « muguet » à trichomonas empoisonnait la vie des amateurs, la maladie disparaissait.
Quelques années plus tard, le Ronidazole, pas plus efficace mais à moindre dose faisait son apparition. Aucun autre médicament valable ne les a supplantés à ce jour. Et puis il y a eu aussi le coryza. Mes fidèles lecteurs ont lu très souvent mes opinions sur ce sujet. J’y suis passé moi aussi et c’est pour cela, entre autres, que j’écris en connaissance de cause. Si je n’ai eu qu’exceptionnellement de cas aigus avec larmoiement, nez sale etc., j’ai connu les yeux humides, et surtout le râle. Ces symptômes ont fait l’objet de recherches approfondies sur le plan parasitaire et microbien. J’en ai donné souvent le détail. Mais à la base de tous ces malheurs, il y avait l’aération insuffisante aggravée quelquefois par la surpopulation. Par delà, les traitements, immédiatement efficaces, la modification des colombiers vers plus d’air était la seule solution solide, évitant les rechutes. Après une maîtrise vigilante de la trichomonose suffit à éradiquer ce problème.
Depuis que j’ai réalisé cela, je n’entends plus jamais un de mes pigeons éternuer. Et pour qui est déjà monté dans un camion de pigeons prêt à partir vers un lieu de lâcher, et y a entendu le « concert » d’éternuements, ça n’est pas si mal.

 

[ Source: Article édité par Dr. J.P Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]

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