Juillet 2006 – pigeon voyageur
Le colombier
L’ami Gert Huyghe est venu faire un reportage pour le périodique « De Duif » à l’occasion de mon titre de Roi à l’Union d’Anvers. Gert est un investigateur expérimenté. Il n’hésite pas à vous répéter les questions pour aller au fond des sujets. Dans mon cas ce ne fut pas nécessaire. Je n’ai rien à garder secret. Je ne crois pas aux « secrets ». Ils n’existent pas en colombophilie .Comment pourrais-je vous en dévoiler alors ? Les conditions requises pour mener au succès sont connues : un bon colombier, de bons pigeons et un manager attentif.
La chaleur
Juillet 2006 a été exceptionnellement chaud. Plusieurs amateurs parmi lesquels des noms connus ont eu des problèmes concernant la condition physique de leurs pigeons. C’est probablement pour cette raison que Gert m’a posé tant de questions à ce propos.Quelques lecteurs ont réagi. Je reviens donc sur le sujet aujourd’hui.
Répétition
J’ai déjà abordé le sujet mais je ne sais plus quand et je ne me souviens pas de ce que j’ai écrit. Il n’est pas difficile de retrouver l’article. Ma vision des choses a quelque peu varié depuis. Je préfère donc ne pas relire ce que j’ai écrit précédemment. Il ne faut pas en faire un drame si je me répète. Si je ne puis me rappeler ce que j ai écrit jadis, les lecteurs seront nombreux à ne plus savoir ce qu’ils ont lu. Je ne suis pas seul sur terre à me consoler de cette manière.
Mon expérience
J’ai lu à diverses reprises et j’ai écrit que les trop grands écarts de température au colombier sont fatals pour les pigeons. La règle veut que l’on mette tout en oeuvre pour éviter les trop grands changements de température entre le jour et la nuit. Qui a entendu cela depuis des années est convaincu qu’il doit en être ainsi. Mon expérience m’apprend que même d’énormes écarts de température n’exercent pas la moindre influence sur la condition et les prestations des pigeons. J’ai passé de longues heures et dépensé pas mal d’énergie en travaux inutiles avant de m’en être convaincu. Lorsque j’ai déménagé de mes colombiers à la Station d’Elevage à mon colombier de jardin à Pulderbos j’ai perdu la notion des choses. A la Station d’Elevage, les colombiers étaient montés dans un grand grenier au-dessus des bureaux. Je n’y ai jamais trouvé de l’eau gelée dans un abreuvoir. L’immense réserve d’air et sa bonne circulation ont évité que s’y installât une chaleur extrême. Pulderbos devait me présenter un colombier de jardin d’accès facile où je pouvais travailler aisément. Il m’a effrayé lorsque j’ai relevé les écarts de températures. A l’avant-saison, alors qu’il faisait toujours froid la nuit et que le soleil nous réchauffait le jour, la différence de température entre la nuit et le jour dépassait, et dépasse, toujours les 20 degrés.
Je me suis mis à bricoler alors sur cette nouvelle construction, enlevant une planche ici, pour en placer une par là, provoquant un apport d’air plus dense, puis plus réduit, plaçant des cloisons mobiles sous le faite du toit, avant de le remplacer complètement etc. etc. Le tout sans pouvoir changer grand-chose aux écarts de température qui n’évoluaient pas et m’inquiétaient toujours. Mes r pigeons se classaient toujours avec succès dans les concours malgré les écarts de températures extrêmes. Je ne comprends `toujours pas pourquoi j’ai passé ‘,,tant de nuits blanches et bricolé des journées entières avant de réaliser que le problème ne touchait que moi. En relevant leurs Succès dans les concours et les championnats j’ai bien dû admettre ‘que mes pigeons ne s’inquiétaient pas le moins du monde des gros écarts de températures. Je n’ai plus enfoncé un clou depuis ce jour. La température au colombier est la même qu’à l’extérieur. Il gèle si fort dedans que dehors. A cause du vitrage il fait souvent plus chaud au colombier qu’au grand air. Je ne m’inquiète plus de ces écarts. Les thermomètres pendent toujours au mur mais je ne les regarde plus. Les pigeons s’adaptent très vite aux conditions thermiques, à ciel ouvert ou au colombier.
Oxygène
J’ai appris ma leçon pour l’avoir vécue et de bons amateurs m’ont révélé avoir suivi le même parcours. Les pigeons sont en parfaite condition physique. En semaine ils volent comme des fous. S’ils viennent ensuite quelques journées caniculaires sans un souffle de vent les pigeons rentrent du concours littéralement vidés. A cause du manque d’air au colombier ils ne se retapent que lorsque la température redevient normale. Beaucoup de colombiers souffrent du manque d’air lorsque la température dépasse les 30 degrés et qu’il n’y a pas de vent. L’air ne circule pas au colombier alors. L’oxygène est rapidement consommé et la condition des pigeons s’effondre.
La solution
Mon colombier est équipé de ventilateurs. J’ai découvert le système de la firme Teleca à l’occasion d’une foire en Allemagne. Les ventilateurs sont équipés d’un détecteur de chaleur et de luminosité. Lorsque le soleil engendre une grande chaleur les ventilateurs tournent à plein rendement. Leur action se réduit lorsque le ciel gris réduit la visibilité. Lorsqu’il se fait nuit ils s’arrêtent complètement. Il est possible d’obtenir le même résultat avec des moyens moins sophistiqués. Ad Schaerlaeckens dispose depuis longtemps de ventilateurs dans son colombier. Comme il veut déterminer lui-même quand ils doivent intervenir il a opté pour un système manuel. On peut aussi les équiper d’une minuterie pour les faire tourner quelques minutes d’heure en heure. Par un été normal la ventilation n’est utile que durant quelques jours. En juillet 2006 elle a assuré notre bonheur au quotidien. Depuis l’utilisation de ventilateurs dans mon colombier je n’ai plus eu de problèmes par manque d’oxygène. Lorsque la température approche des 25 degrés je place de la gaze spéciale dans les fenêtres. Elle laisse passer l’air et l’oxygène sans produire de courant d’air. Je préfère cela à une toile moustiquaire double. Encore que je ne m’inquiète pas de percevoir un léger courant d’air. Je le préfère au manque d’air et d’oxygène. Lorsque la température ne baisse pas trop fort la nuit, je laisse la gaze dans les fenêtres. Mes colombiers sont parfaitement aérés. Les plaques glissantes dans le toit ne bougent plus. Lorsque le colombier fut construit je les croyais indispensables. Les plaques restent écartées au maximum hiver comme été et je n’y touche pas. Lorsque le vent souffle fort je le sens dans les jambes de mon pantalon. Il arrive qu’un visiteur me demande comment mes pigeons peuvent prester comme ils le font en subissant de pareils écarts de température et d’aération. Je ne m’inquiéterais pas si j’apprenais qu’il n’en a pas dormi. Il y a quelques années j’en rêvais aussi. Je sais maintenant que le pigeon s’adapte et que le manager doit le comprendre.
[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]
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