La boisson et le panier de voyage pour les pigeons
Les pigeons supportent mieux le froid que la chaleur. Quand le thermomètre descend en des-sous de zéro, ils ont un plus grand besoin en nourriture, mais cela ne les empêche pas, quand le ciel est clair, de voler avec entrain et longuement. Quand il fait très chaud, ils sont moins à leur aise. Ils mangent un peu moins. mais boivent d’autant plus. Quand ils ne sont pas en toute bonne condition, à la volée, les premiers reviennent au toit après quelques minutes. et avec le bec grand ouvert. Généralement les concours pour pigeonneaux se déroulent péniblement quand le temps est très chaud. Les pertes ne sont pas uniquement dues au temps chaud, mais, surtout, à un manque de boisson. A leur retour bon nombre de pigeons, et même des vieux, foncent, pour ainsi dire, sur l’abreuvoir. D’autres rentrent avec les pattes salies ou graisseuses et cela ne plait pas aux colombophiles.
Et alors on parle des soins donnés aux pigeons dans les paniers de voyage. Alors on reproche au convoyeur de ne pas avoir servi à boire avant la mise en liberté. En fin de compte toutes les fautes sont mises sur le dos du convoyeur.
D’accord, les convoyeurs restent parfois en défaut, mais il ne faut pas rejeter le tout sur eux quand un concours se déroule difficilement.
Quand les pigeons rentrent avec une grande soif, alors la faute n’en incombe pas toujours au convoyeur. Le colombophile et le comité de la société sont également responsables. Dans pas mal de locaux on n’attache pas d’abreuvoirs aux paniers lors des enlogements. Pourtant cela est nécessaire. Aussi bien pour les concours de fond et demi-fond que pour les concours de vitesse. Dans la plupart des lieux d’enlogement les pigeons restent durant 3 à 6 heures dans les locaux mal aérés et infestés de fumée. Si on donnait à boire dans le local d’enlogement, pas mal de pigeons en profiteraient pour assouvir leur soif. Quand il fait réellement chaud, les pigeons boivent beaucoup, également ceux qui participent à un concours de vitesse et ne font qu’une seule nuit de panier. Il est tout à fait normal que les pigeons boivent quand il sont enfermés dans les paniers de voyage. Prenez, par exemple, une femelle qui est au couvage. Elle ne quittera son nid que quand elle a réellement très soif. Si on l’enloge alors qu’elle a soif et qu’elle n’a pas la possibilité de boire, elle sera fortement handicapée. il en est de même pour les pigeons joués en vitesse et qu’on enloge avec le jabot à moitié ou entièrement rempli. Ils ne savent pas rester aussi longtemps sans boisson que leurs concurrents qui furent enlogés avec un jabot vide.
Un vétérinaire, très compétent, prétend qu’un pigeon qui s’est rempli le jabot d’eau immédiatement avant le lâcher, est dans l’impossibilité de se classer. Ses forces et ses réserves, pour le dire d’une façon simple, sont éjectées en même temps que l’eau absorbée. D’après ce vétérinaire un tel pigeon ne parvient pas à rentrer chez lui sans avoir dû surmonter une forte défaillance. Même quand il s’agit d’une étape très courte. Une raison de plus, amis colombophiles, pour insister auprès du comité de votre société afin qu’on attache des abreuvoirs aux paniers lors des enlogements. Les pigeons qui ont pu boire lors de l’enlogement, ne se rempliront pas d’eau avant le lâcher. Mais il y a encore autre chose. On doit, en effet, apprendre aux pigeonneaux de boire alors qu’ils sont dans un panier de voyage. Cela demande un petit effort de la part du colombophile mais, par après, cet effort est largement récompensé. Il n’est pas si difficile de trouver un vieux panier de voyage ou d’en emprunter un de la société. Quelques semaines avant les lâchers d’entraînement de vos pigeonneaux, vous les placez durant 2 à 3 jours dans un tel panier auquel vous accrochez un abreuvoir. Nourrissez-les dans le panier. Le premier jour ils ne boiront pas tous, mais après deux ou trois jours ils auront tous appris où ils peuvent s’abreuver, et ils ne l’oublieront plus jamais. Et si, plus tard, un lâcher est remis d’un jour, vous ne devez pas vous inquiéter. Dans le panier, ils tireront leur plan.
Après le veuvage
L’année passée j’ai pu me rendre compte que les veufs, en fin de saison et après avoir été réaccouplés, peuvent encore très bien se classer une ou deux fois après avoir été remis en ménage. Avant je n’osais pas jouer les veufs après leur réaccouplement. A présent j’ose même miser sur eux, même s’il y a déjà un oeuf dans le plateau. Mais dès que le deuxième oeuf est là, je deviens prudent et je les garde au colombier jusqu’au moment où il y aura des jeunes. Le risque de les voir muer brusquement est trop grand, et puis, un mâle joué sur les oeufs, ce n’est pas tout. J’ai pu, une fois de plus, m’en rendre compte en cette dernière fin de saison. Cette année mes veufs furent réaccouplés le 23 juillet. Trois jours plus tard trois mâles furent enlogés pour Orléans avec comme résultat: 74e, 103e et 115e prix, provincial, dans 1706 pigeons. La semaine après j’enlogeai 6 mâles. Quatre de ceux-ci avaient 1 oeuf dans le plateau. Ils me firent un beau résultat de Dourdan, sauf les deux mâles dont la femelle avait déjà pondu le deuxième oeuf. Ils ratèrent tous les deux.
Les femelles des veufs
Au début de la saison, alors que mes mâles avaient été mis au veuvage, j’écrivais ici que cette année mes femelles-veuves étaient enfermées dans des casiers séparés. A ce moment-là, les avantages et les désavantages de ce système m’étaient encore inconnus. Mais c’est en faisant qu’on apprend, et maintenant je sais que ce système a surtout des avantages. Le point principal est le fait qu’il n’y a pas eu d’accouplement entre femelles. Quand elles furent montrées aux mâles elles étaient bien plus fougeuses que du temps où je les laissais en communauté dans un volière. Et malgré leur grande passion pour leurs mâles il n’y a que deux femelles qui ont pondu des oeufs. Pondre ou ne pas pondre est surtout une question d’alimentation. Les premières semaines, j’ai dû chercher quelque peu, mais, par après, j’ai toujours nourri comme suit:
le lundi rien, le mardi-mercredi-jeudi: par jour, une cuillère à soupe, remplie à ras de bord, avec du mélange dépuratif = ± 15 à 20 gr
le vendredi-samedi-dimanche: par jour, une cuillère à soupe, bien remplie, avec du mélange sport ou élevage = ± 25 à 30 gr.
J’avais eu l’intention de lâcher mes femelles une fois par semaine ou, au moins, tous les quinze jours. Cela ne s’est pas réalisé. Elles ne furent lâchées que deux fois, alors que les mâles étaient tous enlogés. La première fois cela s’est passé plus ou moins bien, elles ne volèrent pas trop longtemps. Elles s’amusèrent quelques moments dans le bain que je leur avais préparé et rentrèrent assez facilement dans le colombier des veufs. La deuxième fois quelques femelles restèrent voler durant des heures. Le soir, deux femelles n’étaient pas à l’appel et elles ne rentrèrent que le lendemain matin. Par après je n’ai plus osé les lâcher. Cependant, la longue séquestration ne leur à pas fait du mal.
Immédiatement après leur réaccouplement j’ai joué trois de ces femelles. Une de 1976, dont je sais qu’elle peut bien se classer, et deux femelles, nées au cours de l’été 1979, et qui, en fin de cette année-là, avaient fait deux vols de 100 km. Je les lâchai une seule fois à une distance d’environ 30 km et puis elles furent jouées six fois sur une distance de 115 à 315 km.
La femelle de 76 se comporta très bien, une femelle d’été ne fit pas grand chose mais l’autre se distingua: six prix pour six concours avec un 2e, 4e, et 6e prix. L’année prochaine elle ne sera plus utilisée comme veuve, mais elle aura sa place au colombier de jeu et peut-être même au colombier d’élevage. Pour moi ces résultats prouvent que les femelles n’ont pas souffert de leur séquestration. Comme seul effet négatif de cette séquestration, j’ai pu constater que certaines femelles, les plus excitées, avaient leur queue mal en point. Ce mal pourrait, qui sait, être enrayé en obscurcissant quelque peu les casiers des femelles les plus fougueuses?
Je verrai cela l’année prochaine. Mais un fait est certain: à l’avenir je ne mettrai plus jamais les veuves en communauté dans une volière, elles resteront enfermées séparément.
A. Roodhooft
Notice :
- Il est important d’apprendre aux jeunes pigeons à boire dans le panier de voyage. L’idéal c’est d’avoir un vieux dans le panier de voyage dans lequel on peut apprendre aux pigeonneaux à boire. Une fois qu’ils l’ont appris, ils ne l’oublieront plus jamais. Ce sont des détails qui ont leur importance et qui peuvent faire gagner.
[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]
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Le secret de la vitesse des pigeons