Les détails qui font la différence sur la forme de nos pigeons
Monsieur Roger VEREECKE (Deerlijk, BE) est décédé le mardi 16 juillet 2018 à l’âge respectable de 97 ans
Débutant:
Tu m’as dit lors de notre dernière causerie, que certains petits détails pouvaient conditionner la forme de nos pigeons, et donc les rendre capables des plus beaux exploits. Je sais que tu as rendu visite à ton ami du Flying Club Roger Vereecke de Deerlijk. Et j’ai lu que celui-ci avait réalisé avec sa lignée des « Felix » de véritables exploits. Puisque ce sont des exploits qui sortent du commun, je te demande si, là aussi, tu as détecté certains petits détails qui auraient contribué à conditionner la forme dans les colombiers Vereecke.
Victor:
En premier lieu je dois te dire que l’on voit rarement des pigeons de la classe des « Felix ». Pourquoi « Felix »? Tout simplement parce que cette lignée de vainqueurs – 1 er nat. Tulle avec le Felix; nat. de Pau avec le « Jeune Felix », et le 1 er nat. de Tulle avec le « Petit Felix »- proviennent d’un mâle Felix Smits, avec des croisements, e.a. avec du sang du colombier de Marc Roosens. Ces « Felix » me rappellent les pigeons de Huyskens-Van Riel de la lignée de la « Boerinneke ». Des pigeons qui « vivent » dans la main, je dirais plutôt qui « vibrent » dans la main. C’est la raison pour laquelle ils ne « donnent » pas l’aile, laissant ainsi l’impression qu’ils manquent de souplesse. Cela faisait dire à Jef Van Riel qu’il n’aimait pas les pigeons avec une aile molle, sans ressort… donc sans vie!
Débutant:
Et on dit que l’aile doit être souple, très souple.
Victor:
Ne nous trompons pas. Les ailes des « Felix » chez Roger Vereecke et autres cracks d’Huyskens-Van Riel, sont également souples. Mais on se fait une mauvaise idée de la « sensation » de souplesse. Car les pigeons avec une grande vitalité, surtout du point de vue nerveux, retiennent l’aile quand on veut l’ouvrir. Ce sont des pigeons avec une musculature vivante, et à fleur de peau. Ce sont les tout grands cracks.
Débutant:
A part les qualités extraordinaires des vainqueurs chez Roger Vereecke, as-tu remarqué des détails qui te paraissent importants?
Victor:
On peut se fier à ce que Roger vous dit. Il est d’une grande sincérité – ce qui est parfois rare chez un champion -et il vous montre tout. Par exemple ses colombiers. Il y en a qui ne sont peuplés que par 2 ou 3 pigeons – et il y a des colombiers vides où seront casés les pigeonneaux pour toute leur vie. Car, chez Vereecke, les pigeons ne sont jamais changés de colombier. Cela contribue à affirmer l’attachement à leur territoire. C’est, à mon avis, un détail qui compte.
Un autre détail: puisque, dans le jardin et dans les greniers il y a plusieurs « petits » colombiers, il y a forcément certains colombiers qui connaissent une forme plus précoce ou plus tardive que certains autres colombiers. C.’est ainsi que Roger sait que dans un colombier situé vers le nord, où jamais le soleil pénètre, la forme est assez tardive. En fin de saison ces pigeons connaissent une très belle forme. Ce qui est important, c’est de le savoir et de ne pas forcer ces pigeons en début de saison. C’est une erreur que beaucoup de colombophiles commettent néanmoins.
Débutant:
Tu as raison. Je sais, oui, je le sais que trop bien….que mon colombier ne se prête pas à avoir des pigeons en forme en avril et mai. Et pourtant je ne puis me retenir, et je les joue bien trop tôt. La patience, cette grande vertu du colombophile, ce n’est pas mon point fort! Et je paye les pots cassés!
Victor:
Il faut un certain calme…. et Roger Vereecke me paraît en être une illustration parfaite. Il raisonne « à tête reposée » comme on dit. Et c’est une leçon qui peut nous être très utile à tous!
Débutant:
Y-a-t’il d’autres détails qui te paraissent avoir leur importance dans les succès des colombiers à Deerlijk?
Victor:
Oui, il y en a sans doute un qui est extrêmement important.
On peut dire des colombiers chez Vereecke que ce sont des colombiers dans un colombier. Des petits colombiers dans un grand grenier. Roger m’a d’ailleurs dit en montrant certains colombiers: »Tu remarques que j’ai encore diminué la surface de ces colombiers. J’aime les « petits » colombiers, où les pigeons sont familiers, mais avec une grande réserve d’air dans un grand grenier ». Et c’est, mon cher ami, une des choses les plus importantes en colombophilie que vient de dire là Roger.
Débutant:
Je me rends compte que certains détails qui font la différence, ne sont pas des détails, mais sont des choses essentielles si on veut atteindre des sommets en colombophilie.
Noël De Scheemaecker
Notices :
- Certains petits détails peuvent conditionner la forme des pigeons.
- Les pigeons avec une grande vitalité, surtout du point de vue nerveux, retiennent l’aile quand on veut l’ouvrir.
[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ]
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