navigation magnetique du pigeon
20 avril 2020 Par admin

La navigation magnétique du pigeon

navigation magnetique du pigeon

Je me doutais bien que certains amateurs se poseraient des questions après avoir lu ma dernière série d’articles traitant de la navigation du pigeon voyageur.
Ils auront cherché vainement quelque déclaration positive au sujet de la navigation magnétique.
Avant d’aller plus avant, quelques mots concernant les termes navigation et orientation.
Que fait le pigeon qu’on libère dans une région qui lui est étrangère? Il tente de rejoindre son « colombier par ses moyens: c’est cela la navigation » et elle présente deux phases.
On pourrait comparer cela avec un homme que l’on mènerait ,les yeux bandés, au départ de Bruxelles par exemple, vers une toute autre région en empruntant plein de détours avant de le libérer avec pour seul moyen de se tirer d’affaire une boussole. Cette boussole lui permettrait de repérer le nord magnétique et de situer les quatre points cardinaux par la même occasion. Cela ne suffirait pas pour lui permettre de rentrer à la maison. Si on l’avait conduit à Paris il devrait partir vers le nord. Si c’était Amsterdam il devrait prendre la route du sud.
La boussole peut faire le bon choix dans les deux cas.

 

En regardant une carte l’homme doit pouvoir situer sa position géographique par rapport à Bruxelles au nord, au sud, à l’est, ou à l’ouest d’où il se trouve. Pour naviguer il faut donc regarder sur la carte où l’on se trouve afin de pouvoir déterminer le chemin à suivre pour atteindre au but, avec l’aide de la boussole.
Grâce aux recherches du professeur Papi (Pise, Italie) et du professeur Wall raff (Allemagne) nous savons avec certitude aujourd’hui que le pigeon voyageur se sert d’une carte et des titillations de son odorat pour situer l’emplacement de son habitat depuis la région où il a été emporté. Il peut alors prendre la bonne direction à l’aide d’un compas solaire. La théorie de la navigation magnétique du pigeon voyageur a été mise en doute ces dernières années et elle perd de plus en plus de crédibilité.
Déjà par Walcott, très attaché à la théorie durant de longues années, qui écrivait en 1991 qu’on a du mal à croire que le pigeon se servirait d’une carte magnétique. Et encore lorsque Papi écrivit en 2001: La connaissance en matière .de réception magnétique (par picotements) et de l’effet physiologique lors des expériences de manipulation magnétique est toujours peu convaincante. Et il ajoute:
« L’opinion très répandue selon laquelle les pigeons posséderaient une carte magnétique demeure mais ne se justifie guère ».
Qui lit cela doit juger où en est la théorie du magnétisme.

 

Un mot d’explication encore au sujet de l’effet physiologique. Je rappellerai en premier qu’on a mené de nombreuses expériences sur des pigeons voyageurs exposés à des champs magnétiques artificiels avant d’être lâchés et que cela ne les a pas empêchés de rentrer au colombier. Les récentes expériences, menées (séparément) par les écoles Papi et Wall raff ont démontré que les effets de la manipulation telle que présentée plus avant n’ont rien de commun avec une mécanique d’orientation, mais bien avec le stress. On a encore étudié d’autres causes de stress, et entre autres le transport et l’immobilisme dans l’obscurité (en attendant le lâcher) Ces stress peuvent attaquer momentanément le physique et la motivation du pigeon pour s’orienter sur le chemin du retour (ce qui n’empêche qu’il rejoindra quand même son colombier).
Cela montre que les actions précitées n’ont pas influencé le mécanisme de navigation mais qu’ils ont agi sur la motivation des oiseaux. Il est intéressant de signaler que l’on a employé des matières proches de l’opium pour mener les expériences décrites ci avant.

P.S.

1 Je ne suis pas d’accord sur un point avec Wall raff et ce pour l’importance trop réduite qu’il . accorde à la vue du soleil. Cette réplique me vient de mon expérience acquise par la pratique du sport colombophile. Il est toujours risqué de lâcher des pigeons d’un endroit (et environs) d’où on ne peut voir le soleil en partie ou une tranche de ciel bleu, car c’est ce qu’il faut pour que le pigeon puisse déterminer la situation du soleil.
2 Tout ce que nous venons de raconter vaut uniquement pour le pigeon voyageur. Il est pas mal d’animaux et parmi eux certains oiseaux migrateurs dont on prétend qu’ils disposent de cellules réceptives dans la tête qui peuvent percevoir des ondes magnétiques.
Mais on ne dispose généralement pas de preuves solides.

[ Source: Article édité par Prof. Dr. G. Van GREMBERGEN – Revue PIGEON RIT ]

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