4 avril 2022 Par admin

La nutrition de nos pigeons

Débutant:
Il y a quelques jours, j’ai suivi à la télévision une petite fête donnée en l’honneur de notre grand Eddy Merckx.
On l’a interrogé sur différents sujets ayant trait avec sa carrière sportive. Ce qui m’a intéressé, en tant que colombophile, c’était une question qui concernait la nutrition. Et Eddy a alors dit qu’il avait appris bien des choses à ce sujet lorsqu’il était entré dans une équipe italienne. C’est surtout son ami et grand champion Adorni, qui lui avait donné d’excellents conseils. C’est après avoir suivi ses conseils que je suis vraiment devenu un bon coureur dans les compétitions par étapes. Il a entre autres dit qu’au début d’une course par étapes, il ne fallait surtout pas trop absorber de nourriture pour ne pas se brûler l’organisme.
Et j’ai pensé à l’alimentation de nos pigeons. Qu’en penses-tu? Y-a-t-il quelque relation?

Victor:
Commençons par le début. Si Eddy Merckx a pu parler ainsi, c’est à la suite des merveilleux exploits qu’il doit, pour une grande part, à une nutrition rationnelle.
Il est toutefois important de savoir qu’une bonne qualité des organes de la respiration et de la digestion conditionnent pour une grande part la résistance de l’organisme et sont à la base d’une bonne santé naturelle.
Pourquoi? Parce que le pigeon se nourrit essentiellement de trois choses: « la nourriture qu’il mange, l’air qu’il respire et l’eau qu’il boit ». Sans bonne digestion et bonne respiration, pas question de bonne santé et surtout de bonne forme.

Débutant:
Je te comprends fort bien. C’est logique… c’est presqu’une vérité à la Palisse. Mais le colombophile comment doit-il agir pour parvenir au but qu’il poursuit: une bonne santé et une bonne forme chez ses pigeons?

Victor:
Lorsque je nourris mes pigeons, je me pose chaque fois la question: quel est mon but, qu’est-ce que j’attends de mes pigeons, quels efforts ont-ils fournis et quand devront-ils fournir leurs prochains efforts?

Débutant:
Tu me dis: lorsque je nourris mes pigeons… mais je ne t’entends pas dire: « lorsque je donne à boire à mes pigeons…. » car cela aussi est important ou non?

Victor:
Très bonne remarque, dont on parlera plus tard. Mais parlons d’abord de la nourriture proprement dit, c.-à-d. des grains. Tâchons en premier lieu de ne pas fatiguer les organes du pigeon en obligeant son organisme le foi surtout -à produire en effort qui constitue un lourd handicap pour leur bon fonctionnement. Au début de la saison il faut nourrir légèrement.

Débutant:
Que signifie « nourrir légèrement »?

Victor:
C’est simplement nourrir avec modération une nourriture qui demande un minimum d’efforts de l’organisme. A ce propos le champion Ernest Duray disait: je ne comprends pas qu’un colombophile puisse bien nourrir ses pigeons sans une mesure et sans savoir combien de grammes il donne à ses pigeons… car on nourrit toujours trop à des moments où le pigeon doit récupérer, et surtout à des moments où il est au repos. Une nourriture très légère est p.ex. un mélange dépuratif, pauvre en protéines.
Une nourriture semi-légère est une nourriture mi-dépuratif, mi-sport ou élevage. Une nourriture forte est une nourriture sport, mais donnée avec modération, sinon l’organisme s’encrasse et les chairs deviennent bleuâtres. Un peu plus de maïs peut alors y pallier, car le mais, tout en donnant des réserves au pigeon, est facilement digestible.

Débutant:
Si j’ai bien compris il est prudent de donner du dépuratif après un effort et en début de semaine. Toute la semaine même si le pigeon disposera d’une semaine supplémentaire de repos entre deux étapes.

Victor:
Tu as très bien compris. Mais tu pourrais m’objecter que l’organisme a besoin de protéines, et là je te donnerais raison. Pour y remédier, il y a un moyen que je qualifierais de miraculeux. C’est l’adjonction aux grains de levure de bière, la nourriture la plus riche en protéines, mais aussi la plus digestive.
Au retour p.ex. du mélange dépuratif avec un peu de jus de citron sucré saupoudré d’une bonne dose de levure de bière. C’est l’idéal pour remettre le pigeon d’aplomb.
Et le lendemain également.

Débutant:
Tout cela est bon, je suppose, pour les concours de vitesse jusqu’à 300 km. Mais pour les pigeons qui sont soumis à des efforts plus durs, ceux-ci ne risquent-ils pas de manquer de résistance, d’endurance?

Victor:
La solution est simple. Pour de tels pigeons on donnera pendant 4 à 5 jours, précédant le jour de l’enlogement, le mélange sport avec de l’huile d’ail et de la levure de bière. Des pigeons ainsi traités arriveront rarement « fatigués » et vidés ».

Débutant:
Tout cela est très logique.., mais il y a un grand « mais » et je veux dire: la question de l’état des organes respiratoires. Qu’en dis-tu?

Victor:
Je crois que tous les pigeons dont les organes respiratoires sont en parfait état, se classent dans les prix. Pour la simple raison qu’ils peuvent utiliser au maximum l’oxygiène indispensable au sang… qui lui doit nourrir leurs muscles.
Et c’est pour ce motif que la forme, et donc les succès, dépendent pour une large part de la qualité du colombier. Sans bonne aération, pas de colombier sec, et sans colombier sec pas d’organes respiratoires en parfait état.

Débutant:
Mais si malgré un colombier sec et donc bien aéré, les organes respiratoires visibles dans la gorge apparaissent trop rouges avec une fente palatine fermée, que faut-il faire? Consulter un vétérinaire?

Victor:
Peut-être. Mais je commencerais par donner un antibiotique naturel puissant, c.-à-d. du jus d’ail frais dans la boisson, tous les jours. Mais, nous voilà arrivés à la boisson . Ce sera pour une prochaine fois.

Noël De Scheemaecker

Notices:

Sans bonne digestion et bonne respiration, pas question de bonne santé et surtout de bonne forme.
Quand on nourrit ses pigeons pendant la saison sportive, il faut se demander: quels efforts et quand mes pigeons devront-ils les produire? Au retour d’un concours on tiendra compte de la dureté du concours et surtout du degré de fatigue au retour. Tout cela est certes logique, mais on n’y pense pas toujours.

[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ]