2 janvier 2021 Par admin

L’influence de la nutrition sur la forme des pigeons

Débutant:
J’ai sur les lèvres deux questions à te poser. La première concerne l’alimentation des pigeons. Je constate que chaque année je dois attendre assez longtemps pour avoir mes pigeons en forme. Les premiers concours en avril et mai m’apportent bien quelques petits prix, mais pas de prix de tête. Je sais que le colombier peut avoir son influence. Mais ne peut-il pas y avoir une autre raison à cette forme tardive? Ma façon de nourrir mes pigeons p. ex.? La deuxième question concerne les accouplements de mes pigeons. Mais parlons d’abord de ma première question.

Victor:
Tu te souviens que lors de notre précédente causerie, j’avais attiré ton attention sur le fait qu’en général on nourrit trop abondamment ses pigeons en période de repos, c.-à-d. en hiver, avant le début de la saison sportive.
Te souviens-tu encore de ce que je t’ai raconté un jour au sujet de Stan Ockers? Il fut un de nos grands cracks cyclistes, champion du monde, et, le tout grand Eddy Merckx et le petit Van Impe, notre meilleur représentant au Tour de France.
Je voyais parfois Stan Ockers chez un ami commun à Borgerhout. Un jour, peu de temps avant le Tour de France, je lui demandai s’il était en bonne forme. En guise de réponse il prit sur son avant bras gauche la peau entre pouce et index, et me dit: ma peau doit être aussi mince qu’une feuille de cigarette. Ce n’est pas encore le cas, mais avec de l’entraînement cela viendra!

Débutant:
Et tu crois que c’est ce qui nous arrive avec nos pigeons?
Encore de la graisse sous la peau? Et qu’avant de débuter la saison sportive les pigeons doivent subir un entraînement intensif pour faire fondre leur graisse?

Victor:
Holà, mon cher! Tu simplifies un peu fort!
Premièrement il s’agit de savoir si tu veux avoir tes pigeons fin-prêts pour les premiers concours. Alors oui, ils doivent avoir la peau sur les muscles. Mais il y a deux moyens: ou bien un entraînement deux fois par jour -comme on fait avec les veufs- ou bien une manière de nourrir qui empêche l’engraissement du pigeon. C’est, à mon avis, un meilleur procédé. L’idéal étant de combiner les deux.
Nous savons par exemple que le coureur cycliste qui a accumulé des graisses en hiver par suite d’une moindre dépense physique a besoin de s’entraîner très fort pour perdre sa graisse. Et plus il a de la graisse à perdre, plus tardive sera la période où la forme va se manifester. C’est sans doute le cas pour tes pigeons.
N’oublions pas que le pigeon, à l’opposé de notre coureur cycliste, ne va pas s’entraîner plus parce qu’il est gras, bien au contraire!
Il importe donc que le colombophile fasse attention à ce qu’il lui sert à manger.

Débutant:
Je n’y avais jamais songé. Je sais que l’emplacement de mon colombier ne me permet pas de compter sur une forme précoce. Mais le fait que je ne porte pas assez mon attention sur l’alimentation de mes pigeons avant la saison, ne fait que doubler mon handicap!

Victor:
Ah, Ah. Très bien. Car un colombophile doit souvent lutter contre plusieurs handicaps. Est champion celui qui en a le moins. Car les supprimer tous, je ne vois pas comment faire… puisque nous ne les connaissons pas tous!

Débutant:
Je penserai cette année à Stan Ockers. Mais l’autre question que je voulais te poser est celle-ci. Après avoir lu les considérations du Dr. Stosskopf sur les accouplements consanguins je me demande comment moi, petit colombophile, je devrais procéder pour accoupler mes producteurs avec un maximum de chances de progresser.

Victor:
Tu parles de progresser. En colombophilie on progresse lentement mais on recule plus vite. Ma très longue expérience m’en a appris des choses à ce sujet. On en reparlera la prochaine fois… car la base du succès on la bâtit dans son colombier des producteurs, si petit soit-il.

Noël De Scheemaecker

Notices :

Un coureur cycliste qui a accumulé trop de graisses en période de repos sait que le meilleur moyen pour s’en dèbarasser est l’entraînement. Le pigeon lui, ne le sait pas et ce n’est pas un excès de graisse qui va l’inciter à s’entraîner, bien au contraire.. Il importe donc que le colombophile fasse attention à ce qu’il sert en période de repos aux pigeons dont il attend des prestations sportives durant la saison. Tour cela est en fait une question de bon sens.

[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ]