La paramyxovirose et de la variole – pigeon voyageur
1. La paramyxovirose
Apparue dans les années 80, la paramyxovirose est une maladie contagieuse grave due à un virus, le paramyxovirus type 1 (PMV 1), ou virus de la maladie de Newcastle. Cette maladie est répandue dans le monde entier.
Lorsque le pigeon est en contact avec le PMV 1, le virus se multiplie aux portes d’entrée de l’organisme (oeil, narines et cavité buccale). Le virus envahit ensuite l’organisme (tube digestif et/ou système nerveux).
Cette multiplication virale s’accompagne de signes digestifs (forte diarrhée aqueuse) et/ou nerveux. La morbidité varie de 30 à 70 % et la mortalité atteint 10%. Il n’existe aucun traitement spécifique de la maladie car les virus ne sont pas sensibles aux antibiotiques anti- bactériens.
La vaccination est le seul moyen d’éviter la maladie. Les vaccins utilisés contre la paramyxovirose sont des vaccins inactivés qui contiennent du virus tué et un adjuvant (stimulant la réponse immunitaire). Cependant, la paramyxovirose frappe chaque année encore de trop nombreuses colonies en Belgique, suite à la négligence de certains amateurs.
Actuellement, aucune excuse n’est permise car nous disposons de bons vaccins spécialement développés pour les pigeons (fig. 1).
Rappelons que l’utilisation d’un vaccin inactivé par injection intramusculaire est déconseillée chez le pigeon de sport.
L’injection d’un vaccin inactivé adjuvé entraîne la destruction de fibres musculaires à l’endroit de l’injection, donc des lésions qui seront handicapantes pour la performance sportive.
L’injection sous-cutanée est la seule voie à utiliser avec nos voyageurs. La meilleure façon de vacciner est de la faire sous la peau du cou et d’injecter le vaccin dans la direction du dos.
2. La variole
La variole du pigeon est due à un virus très résistant dans le milieu extérieur: le Pigeon pox virus.
La variole est le plus fréquemment observée en été, soit sous forme cutanée, soit sous forme muqueuse.
La forme cutanée se localise ordinairement à la tête (paupières, morilles, commissure du bec, méat auditif) et occasionnellement aux pattes. A ces endroits, des formations ressemblant à des verrues brunâtres/noirâtres de consistance dure, se développent.
Dans la forme diphtéroïde, les muqueuses bucco-pharyngiennes ‘congestionnées se couvrent de placards diphtéroïdes jaunâtres formant de fausses membranes fortement adhérentes. Ces lésions ne doivent pas être confondues avec les fausses membranes observées dans les formes graves de coryza herpétique. Un diagnostic différentiel doit être établi. Ces lésions se compliquent souvent de trichomonose ou d’infections bactériennes.
La transmission se fait par contact direct entre pigeons.
Les lésions de grattage, suite à des batailles dans le panier, constituent d’excellentes portes d’entrée du virus de la variole.
Il faut noter que les parasites externes jouent un rôle important dans la transmission du virus. Celui-ci persiste jusqu’à 300 jours dans les dermanysses.
Le traitement symptomatique se fait par curetage des lésions et applications de teinture d’iode.
Les infections secondaires seront traitées pour éviter toute complication.
La vaccination est le seul moyen d’éviter la maladie. La première solution est la vaccination au moyen d’un vaccin à virus vivant atténué (Ovo-péristérin). Le virus vaccinai après avoir été remis en suspension est brossé sur quelques
follicules plumifères (par exemple à la face externe de la cuisse). Ce vaccin (Ovo-péristérin) peut être appliqué en même temps que le Colombovac PMV (fig. 2).
Les adultes seront vaccinés idéalement au début du printemps et les pigeonneaux vers l’âge de 6 à 8 semaines.
La deuxième solution pour prévenir la variole est l’utilisation du vaccin combiné Colombovac PMVlPox qui protège à la fois contre la paramyxovirose et la variole. Ce vaccin est assez délicat à utiliser. Il doit être impérativement conservé et transporté entre 4 et 8° C.
La préparation de la suspension virale est faite immédiatement avant l’utilisation et doit être particulièrement soignée.
Ce vaccin combiné est constitué de 2 éléments: un flacon contenant 50 doses (10 ml) de vaccin inactivé contre la paramyxovirose, c’est du Colombovac PMV (flacon PMV) et un flacon contenant 50 doses de vaccin atténué de la variole (flacon Pox).
Voilà comment procéder: prélever 2 ml de liquide du flacon PMVet les injecter à l’intérieur du flacon Pox pour dissoudre la pastille de virus lyophilisé.
Pour faciliter cette opération de dissolution, aspirer et rejeter plusieurs fois le liquide sans . retirer la seringue du flacon.
Au moyen de la seringue, aspirer ensuite les 2 ml qui sont retransvasés dans le flacon PMV.
Idéalement, rincer le flacon Pox au moyen d’1 ml de liquide prélevé dans le mélange et procéder comme ci-dessus.
Après rinçage, réaspirer et ajouter ce ml au mélange déjà préparé et contenu dans le flacon PMV.
La survie du virus Pox atténué dans ce mélange est d’environ 3 heures. C’est pourquoi il est impératif de vacciner immédiatement après la préparation.
La vaccination se fait par injection sous-cutanée de 0,2 ml du mélange (fig. 3).
La pratique de la vaccination sur le terrain
Mythes et réalités
Comme nous l’avons vu, trois maladies (paramyxovirose, variole et paratyphose) peuvent être prévenues par la vaccination.
Et contrairement aux affirmations de certains colombophiles réputés, il est absolument impératif de vacciner les pigeons chaque année contre les poquettes (variole).
Un jeune pigeon vacciné à l’âge de six semaines contre la variole n’est guère protégé plus de neuf mois et cela quel que soit le vaccin utilisé.
D’autres prétendent que lorsqu’un pigeon a été vacciné 2 ou 3 fois contre la paramyxovirose, il n’est plus nécessaire de le vacciner. Cela est totalement faux. Le pigeon est un animal difficile à immuniser et il ne doit pas être comparé à d’autres espèces. Il est vrai qu’après trois vaccinations annuelles contre le PMV, la durée d’immunité est plus longue qu’une année, mais elle n’excède pas 18 mois.
Cela veut donc dire qu’un pigeon de 3 ans, vacciné trois fois, n’est plus protégé à l’âge de 4 ans et demi.
Or, lorsqu’on garde un pigeon plus de 4 ans, c’est qu’il est méritant et qu’il a gagné largement sa vaccination.
Alors, pourquoi prendre des risques inutiles?
La vaccination au moyen du Colombovac PMV n’est suivie d’aucune réaction post-vaccinale, ni locale, ni générale et n’a aucun effet sur la mue et la fertilité.
L’expérience montre même que cette injection stimule la forme.
Nous connaissons quelques amateurs qui injectent leurs pigeons 4 à 5 jours avant un beau concours afin d’augmenter la condition.
Que faire lorsque la paramyxovirose est diagnostiquée?
La vaccination au moyen du Colombovac PMV doit être pratiquée le plus rapidement lorsque les premiers symptômes de la paramyxovirose apparaissent chez des pigeons non vaccinés ou vaccinés depuis trop longtemps.
Dans ce cas précis il faut utiliser le Colombovac PMV et non le vaccin combiné Colombovac PMV/Pox. Cette vaccination sera bénéfique sur les formes digestives de la maladie mais sans action sur les formes nerveuses (fig.4).
En cas de maladie, contrairement à une opinion répandue chez les colombophiles, la pire des choses à faire, c’est d’utiliser du vaccin vivant LaSota qui aggrave la sévérité de la maladie.
Conclusions
Nous nous permettons d’insister sur l’attention particulière qu’il faut porter à la santé des pigeons au moment de la vaccination.
Pour avoir un bonne réponse immunitaire et donc une bonne protection, les pigeons doivent jouir d’une santé et d’une condition parfaites lors de la vaccination.
Il va de soi que les oiseaux doivent être exempts de parasites (trichomonas, vers, coccidies).
Le régime alimentaire doit être équilibré afin de permettre la fabrication des anticorps (molécules de défense).
Administrer une cure de vitamines ou de levures de bière après la vaccination peut avoir un effet favorable.
Afin de rendre ces notions de vaccination plus compréhensibles, nous vous proposons un schéma de vaccination pour vos jeunes du nouveau millénaire (fig.5).
En cas de doute, nous vous conseillons de consulter votre vétérinaire traitant qui pourra vous aider à opter pour la meilleure solution de vaccination.
[ Source: Article édité par Ing. J.P.Duchatel – Revue PIGEON RIT ]
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La paramyxovirose du pigeon – symptômes et traitements
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