la peureuse-pigeon
20 août 2020 Par admin

La « PEUREUSE » raconte (8) – pigeon voyageur

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Voilà que nous venons de recevoir de Perpignan la lettre que voici.
J’avais terminé, bien chers amis, ma lettre précédente en vous racontant mon exploit sur Bourges après une saison terriblement dure pendant laquelle Périgueux, Libourne, St. Vincent et St. Sébastien m’avaient été servis comme plats de résistance ! Je les ai tous bien digérés. Mais il y a une cause à tout cela et c’est de cela que je veux vous parler.
J’entends parfois dire au colombier par l’un ou l’autre visiteur venant admirer en hiver soit le «Stan», le «Héron», le «Petit Héron» ou votre petite correspondante… «Ah, qu’ils sont calmes…mais ils sont beaux»… Et les patrons de répondre: Les beaux prix ne se gagnent pas en été » Et comme c’est vrai, chers amis ! On parle de «beaux» prix, pas de prix «ordinaires» ! Et je crois que, quand on a la grande forme, on la doit surtout au fait que le patron n’a commis aucune erreur durant l’année. Et puisque la saison des concours est maintenant presque oubliée, je voudrais vous raconter des choses qu’il conviendrait de ne pas oublier si vous voulez bien jouer l’année prochaine. Car il y a une raison à tout – il faut parfois reculer bien loin pour la trouver -mais quand on cherche, on la trouve toujours et il faut «la découvrir», car toute la sagesse de l’homme consiste à rechercher ce «pourquoi» des choses. Celui qui ne s’y évertue pas ne mérite pas son succès qui d’ailleurs sera toujours de courte durée. Pendant la période de mue on ajoutait, surtout lorsque nous étions fort dénudés, une cuillerée à café de miel dans un litre d’un thé que nous recevions alors pendant une semaine, un thé qui avait comme ingrédients des plantes d’orties blanches séchées et des racines de salsepareille rouge. On laisse d’abord bouillir quelques minutes ces dernières, puis on ajoute les orties blanches (tiges, feuilles et éventuellement les fleurs… si elles sont en fleurs) et on éteint e feu, car il faut éviter de laisser bouillir l’ortie blanche. Parfois aussi on mélangeait une poignée de soufre lavé – poudre jaune très fine – à sec aux graines. Il y a des savants qui disent bien que le soufre est inassimilable… mais qu’importe, car est-il bien certain que ce qui passe par notre cor:s sans s’y assimiler n’est pas aussi important que ce qui est assimilé? Je n’en suis pas si certain que cela. En tout cas je connais de grands champions le font et c’est surtout cela qui compte, parce qu’en colombophilie il n’y a que les résultats qui comptent ! Autre chose encore… Pendant période de mue le colombier n’était plus nettoyé. On détacha: simplement les fientes du plancher et on les saupoudrait de sable et de blanc sec. Il faisait bon parfois de se coucher da-s cette litière bien sèche et chaude Pendant la période de mue o-écartait les petites sottes du colombier. Les femelles qui se tenaient calmes pouvaient rester, moi je suis toujours restée. Mon casier avait été fermé et recouvert dès la mi-septembre et nous disposions de petites planchettes devant celui-ci pour nous y reposer.
Le colombier était toujours ouvert- du matin au soir, mais la nuit il était fermé pour éviter les grandes chutes de température. Dès que nous étions séparés, c.- à-d. vers la fin-octobre, car alors les jeunes mâles surtout ne se tenaient plus, on nettoyait et désinfectait à fond avec de l’eau de javel notre colombier et on disposait une couche de paille bien sèche d’au moins 20 cm d’épaisseur sur le plancher qu’on avait auparavant recouvert d’un peu de chaux éteinte. Cette paille était renouvelée après six semaines. On peut employer n’importe quelle paille entière, de la paille de froment ou de seigle, cette dernière étant encore la meilleure. L’essentiel est qu’elle soit très sèche. Je crois même que la paille est la solution idéale pour éviter les grandes chutes de température pendant la nuit dans les colombiers handicapés par cette calamité. En ce cas je laisserais de la paille toute l’année durant ! C’est tellement agréable… tellement propre… et tellement facile pour le colombophile ! Et de la paille … cela ne coûte rien.
Mais je vais vous raconter, pour finir, le principal ! Si le colombier est bon, nous mangeons beaucoup moins que s’il est mauvais ! Faites-en vous-même l’expérience si vous avez plusieurs colombiers qui ne se valent pas ! C’est là peut-être la seule façon de juger de la qualité du colombier même !
Si nous ne sommes pas en bonne forme pendant l’été, c’est presque toujours la faute au colombophile qui a trop nourri pendant la saison de repos, après la mue. Un mélange d’hiver ne peut pas contenir plus de 15 % de graines riches en albumine. Et alors encore il faut nourrir un tiers de mélange sans pois ni féveroles, le matin p.ex. et aussi lorsque le temps est doux. Ces jours-là on supprime le mélange d’hiver pour le remplacer par un mélange dépuratif. Et quand il fait vraiment doux alors cela nous fait tant de bien de rester le jour avec presque rien – une dizaine de grammes par tête, avec dans la boisson toutes les semaines une cuillerée à café de bicarbonate de soude sur deux litres d’eau ! Contrôlez notre gorge, si elle devient trop rouge… feu rouge alors à la nourriture ! Et «feu rouge» aussi pour aujourd’hui à mon «bic» ! Je termine…. Il est temps de me rendre devant l’église de Perpignan où un bon petit vieux vient depuis quelques jours distribuer un peu de maïs aux pigeons que les hommes appellent «sauvages» mais qui pour moi sont les pigeons “philosophes», ceux qui, dans la nature ont retrouvé la vie de leurs ancêtres… la vrai vie et qui s’occupent dans leur temps libre à rechercher les causes des choses…..

La Peureuse ( à suivre )

[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ] 

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