psychologique pigeon voyageur
6 décembre 2020 Par admin

La préparation psychologique – pigeon voyageur

psychologique pigeon voyageur

Nos pigeons rentrent au bercail pour 2 raisons majeures. Comme toutes les espèces pratiquement, homme compris: leur « propriété » c’est-à-dire leur case ou leur perchoir individuel, et leur « famille », c’est-à-dire conjoint, plateau, oeufs, jeunes en cours d’élevage.
Il y a bien sûr des moments de plus ou moins grand attachement qu’on exploite au « naturel »: aléas de la période de chasse à nid. tranquillité sereine du couvage, progression jusqu’à la naissance des pigeonneaux, attachement maximum lorsque le pipant a entre 8 et 20 jours. La physiologie a son influence bien sûr: « petits jeunes, petits prix » à cause de la pape, en est un exemple. Mais ce qui ne change guère, c’est l’attachement au « lieu de vie », case ou planchette. Cette notion de territoire, propriété familiale se retrouve aussi bien chez les grands fauves (le mâle marque les limites de son territoire d’un jet d’urine) que chez les abeilles (qui tuent tout intrus dans la ruche et l’évacuent ou le momifient dans la cire). On a donc là le sentiment inné de propriété que chaque pigeon aura toute sa vie, en dehors de toute attache sexuelle et familiale. On a longtemps cru que le veuf revenait pour cocher sa femelle. Au point que dans maintes installations de l’immédiat avant-guerre, on a vu agencer des cases de veuvage de telle façon que le mâle, mis en présence de sa femelle quelques minutes avant le départ pour l’enlogement, ne pouvait monter dessus pour la cocher tellement le plafond était bas. Au retour, une autre partie de la case de hauteur normale, lui était alors accessible comme -chambre d’amour ». On sait maintenant que cela n’a aucune importance et que la notion du commencement d’un nouveau cycle d’élevage dans la case dont il est propriétaire constitue la seule vraie motivation du veuf. Des techniques modernes de préparation font d’ailleurs beaucoup plus encore appel à cette notion, en particulier pour le fond et le grand fond.



Quoi qu’il en soit, la présentation de la femelle, et, à moindre degré, tout au moins au début de saison, la mise du plateau à la case, constituent une source d’énervement, donc de mise en condition psychologique du veuf. Si la technique du veuvage a fait abondamment ses preuves de grande efficacité, encore faut-il que le pigeon soit prêt à y répondre utilement. Sinon on risque de motiver au maximum, un instinct d’orientation encore insuffisant.
Il n’est pas tout de voler aussi vite qu’on le peut, encore faut-il voler dans la bonne direction. Les conditions des concours (temps qu’il fait, masse etc.) sont déjà assez aléatoires sans qu’on en augmente encore les aléas. Et à l’approche de l’été où souvent les vents sont poussants, cela est encore plus vrai.
Bien sûr, les souches cultivées, la façon dont elles sont exploitées depuis un certain nombre d’années, constituent des données de base. Tel qui exige des prestations valables de ses pigeonneaux, sélectionne de ce fait automatiquement la précocité de l’instinct d’orientation et l’éducation de base se fera « pour la planchette » avant l’apparition de toute sexualité. Après quelques années, cette souche sera apte à briller dans les concours de pigeonneaux, tous ceux n’ayant pas répondu à cette exigence ayant été éliminés soit parce que perdus soit tués. Il en va tout autrement pour les pigeons qui ne sont vraiment éduqués qu’à un an. Ces yearlings sont pubères et la plupart sont accouplés. C’est-à-dire qu’ils vont être soumis aux deux bases de leur instinct: propriété – sexualité. De la seconde ils vont connaître les différentes phases et les diverses excitations du cycle sexuel. Tout cela alors que leur aptitude d’orientation n’est pas encore bien développée par des entraînements multiples. Peu d’expérience et la fougue. sexuelle. Deux facteurs dangereux pour leur avenir. Des expériences comparatives menées, à l’intérieur de mêmes colonies, ont montré une beaucoup plus grande fragilité des yearlings accouplés. Ceux joués célibataires (des mâles) subissent moins de pertes que ceux joués sur le nid ou veufs avec présentation de la femelle. Et cela pendant un assez important laps de temps. Un de mes amis, excellent amateur, ayant perdu 2 veufs dans un très dur Cahors, prend 2 célibataires yearlings, les met dans la case des 2 manquants, les accouple puis les met veufs. 3 semaines plus tard, il les engage joués comme veufs (avec présentation des femelles). Et n’en revoit aucun des 2. C’était pourtant les 2 meilleurs yearlings célibataires et ils avaient déjà en fait 5 ou 6 concours jusqu’à 300 km. en tant que tels. Alors, si vous avez des yearlings veufs, débutants, jouez les veufs absolus. sans présenter la femelle. Vous verrez que cela va très bien aussi.

Doct. Vét. J.P.Stosskopf




Notices :

  • La présentation de la femelle, et, à moindre degré, tout au moins au début de saison, la mise du plateau à la case, constituent une source d’énervement, donc de mise en condition psychologique du veuf.
  • Le pigeon. comme presque tout autre animal, a un sentiment inné de propriété et d’attachement au « lieu de vie ». Ce sentiment se manifeste très tôt. Il suffit de voir comment certains jeunes défendent âprement la petite case ou planchette qu’ils ont choisie au colombier. Pas étonnant que ces jeunes réalisent souvent des prouesses dans les concours. La récupération de leur petit territoire constitue leur motivation.

[ Source: Article édité par Doct. Vét. J.P.Stosskopf – Revue PIGEON RIT ] 

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