Juillet 2006 – La saison des concours – pigeon voyageur
La saison des concours
La grippe aviaire a bouleversé le début de la saison. Nous en étions réduits à attendre que la France nous ouvre ses frontières. En attendant nous avons joué quelques fois à Arlon (180 km) à Anvers en attendant le début du demi-fond à l’Union d’Anvers qui avait choisi la ligne du sud-est en Allemagne. Plusieurs amateurs, très déçus préférèrent partir toutes les semaines à l’entraînement à Quiévrain (100 km), tellement ils craignaient l’Allemagne. Ils ont dû patienter jusqu’à la mi-mai avant de pouvoir jouer des concours au départ de la France.
Changement de direction
Je tiens à jouer lorsque s’ouvre la saison des concours. Je ne m’effraye pas vite en apprenant qu’il ne ferait pas bon. Lorsque, apparaît au calendrier le premier Noyon ou le premier concours de demi-fond pour les pigeonneaux, ils partent tous, même si les prévisions ne sont pas bonnes. Les convoyeurs doivent prendre leurs responsabilités. S’il fait trop mauvais ils doivent attendre ou ramener les pigeons. Il faut veiller avant à ce que « les pigeons soient en parfaite santé ». Qui engage des pigeonneaux sans condition dans un climat instable risque la catastrophe. Il m’arrivait aussi jadis de ne pas jouer ou de laisser la moitié de mon effectif à la maison lorsque les conditions climatiques n’étaient pas rassurantes. La plupart du temps le concours se déroulait bien ou était reporté au lendemain par le beau temps retrouvé et j’enrageais parce que je n’avais pas participé. Les concours se déroulent généralement au plus mal et provoquent le plus de pertes alors qu’il faisait un temps magnifique le jour de la mise en loges. J’entends toujours Lou Wouters professeur : « Il faut jouer avec les pigeons, pas avec le temps et le vent. »Je n’ai pas hésité le moins du monde pour engager mes pigeons pour Arlon et pour l’Allemagne ensuite. Même si j’étais persuadé que la frontière française s’ouvrirait la semaine suivante alors que nous en étions au deuxième concours de demi-fond. C’est pour cela que je n’ai engagé que des femelles pour l’Allemagne. Les mâles ont volé un Quiévrain afin qu’ils se remémorent la ligne et l’envol au sud.
Le changement m’a appris…
Mes pigeons et surtout les yearlings se sont bien défendus sur « l’autre ligne ». Les femelles se sont même remarquablement comportées dans le deuxième concours de demi-fond au départ de Rastatt. De toutes les étapes sur la ligne allemande de sud-est il ne m’a maqué qu’un seul yearling que j’ai trouvé au colombier deux semaines plus tard. Il m’a frappé énormément combien mes meilleurs « vieux » étaient irréguliers sur cette ligne de l’est. Je ne dispose que d’une dizaine de « vieux » veufs : Tom, 601, 427, 400, 104 et 203 sont les meilleurs, mais ils ont raté plus souvent qu’ils n’ont remporté de prix dans les courses sur la ligne de l’est. Ils furent réguliers après être relâchés en France. Je n’ai pas observé cela chez les yearlings.
Conclusion
Qui avait raison pour finir ? Ceux qui sont partis à l’est avec toutes leurs troupes ou les autres qui ont attendu patiemment que s’ouvrent les frontières françaises ? Je ne crois pas que cela puisse avoir provoqué une grande différence. Le concours se clôturait souvent plus rapidement chez les yearlings que chez les « vieux » ce qui n’est pas habituel. Je suppose que si nous avions joué toute la saison au départ de l’Allemagne, les « vieux » se seraient vite adaptés. Je ne puis l’affirmer avec certitude, mais je sais qu’un bon pigeon reste un bon pigeon. Je suis persuadé, par contre, que les étapes au départ de l’Est sont bien plus difficiles et éprouvantes que celles de la ligne du Sud. Cette année fait peut-être exception, mais les vents d’ouest dominent la plupart du temps dans nos régions. Que ce soit, ouest, sud-ouest bu nord-ouest, peu de concours échappent au vent d’ouest. Nous avons régulièrement des concours portés par le vent avec des vitesses qui dépassent les 1600 m/min. Si les pigeons devaient venir de l’est par ces vents d’ouest, accompagnés de rafales, ils auraient la vie dure. Si on ne nous laissait pas de choix, je n’hésiterais pas à participer à des concours partant d’Allemagne, mais vous comprendrez que je préfère la France. Espérons que les Français gardent leurs frontières ouvertes pour les colombophiles jusqu’à la fin de la saison. Nous n’éviterons jamais les concours faussés ou catastrophiques. Le concours sur Rastatt a été très éprouvant et de nombreux pigeons ont calé en cours de route. Les opposants à l’Allemagne l’évoquèrent et ils n’avaient pas tort à cette occasion. Le Bourges national de fin mai s’est déroulé bien plus péniblement. Il m’a coûté deux de mes meilleures pigeonnes. Si Bourges national était parti d’Allemagne et s’il avait connut le même mauvais déroulement tous auraient montré l’est du doigt. Je suis persuadé que jouant sur la ligne de l’est nous connaîtrions plus de mauvais concours, mais on en connaît également en France.
[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]
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