colombier des pigeons
5 octobre 2021 Par admin

La situation du colombier des pigeons dans le rayon de jeu – suite

colombier des pigeons

La masse a certainement une influence quand il s’agit de gagner des prix. Le pigeon qui dispose de la plus grande force et capacité de résistance, donc le pigeon qui s’oriente le mieux, pourra quitter en premier cette « masse » quand celle-ci dévie de la ligne de vol.

Débutant:
Au local colombophile j’ai assisté à une discussion extrêmement animée entre amateurs. Il y avait là des colombophiles qui pré-tendaient être fort handicapés du fait qu’ils habitaient dans la partie Ouest du rayon… car disaient-ils: « nos pigeons au lieu d’arriver de la bonne direction, nous arrivent toujours de l’Est. »
Sur quoi les amateurs qui habitent l’Est du rayon ripostaient: « les nôtres aussi, donc les nôtres sont meilleurs!.. »
Que penses-tu de cette discussion?

Victor:
Ma longue expérience m’a appris qu’il y a plusieurs facteurs qui peuvent influencer le résultat dans le rayon d’une société.
1- le vent
2- la masse
3- l’heure du lâcher
4- les soins et l’hygiène des locaux d’enlogement
5- la topographie.



Débutant:
Parlons d’abord du vent- qui neuf fois sur dix cette année- a soufflé de l’Ouest et qui est à l’origine des temps pluvieux que nous avons connus cet « été »!

Victor:
J’ai un ami qui habite St-Amands sur l’Escaut, à une bonne trentaine de kilomètres d’Anvers, exactement sur la ligne de vol de Quiévrain à Anvers. Il s’appelle Frits De Winter, très bon colombophile, sage, expérimenté, et pondéré dans son jugement.
Voici ce qu’il a observé.
« Certaines dimanches nous voyons passer les milliers de pigeons d’Anvers, lâchés à Quiévrain à 8 heures. Ils sont alors en grosses bandes. Un pigeon isolé est rare.
Ces masses de pigeons groupés ont alors effectué les deux-tiers du vol, soit 70 km. Nous observons ce phénomène quand le temps est calme, sans vent latéral… Car, avec vent latéral nous ne voyons aucun pigeon passer. Ils sont à des kilomètres de leur ligne de vol…

Débutant:
Comment expliquer cela? Pourquoi quittent-ils leur ligne de vol? Oui, pourquoi?

Victor:
Moi je pars du principe que ce que le pigeon fait est bien fait. Il ne quitte pas sa ligne de vol pour faire du tourisme et voir du paysage! Il la quitte pour arriver plus vite et moins fatigué. Car je crois que le pigeon souffre quand il doit constamment travailler plus fort d’une aile que de l’autre.

Débutant:
Cela me semble très logique.

Victor:
Partant de ce principe on peut donc expliquer la déviation de la ligne de vol- qui est d’autant plus grande que le vent pousse plus fort d’un côté que de l’autre.
J’en déduis ceci: sur 100 km; par vent latéral la masse des pigeons peut dévier de 5 à 10 km, d’après la force de la poussée latérale. Sur 300 km, elle peut dévier jusqu’à 30 km, et sur des parcours plus longs elle peut dévier bien plus encore.
C’est la seule explication possible du fait que même les colombophiles habitant l’extrémité favorisée du rayon voient leurs pigeons également arriver de la direction opposée au vent dominant.

Débutant:
Mais il est néanmoins évident que le pigeon qui a le plus de puissance et d’endurance et en outre la meilleure faculté d’orientation, quittera le premier cette masse qui dévie de la ligne de vol.

Victor:
Cela est en effet évident, mais il est tout aussi évident que le pigeon qui aura le plus de kilomètres à parcourir pour rejoindre la ligne de vol vers son colombier, sera le plus handicapé.
Supposons un concours de 300 km par vent Ouest. Les pigeons font une vitesse moyenne de 1400 mètres. En réalité ils ont volé à du 1500 mètres à la minute pendant X minutes. En fin de parcours, pour rejoindre leur colombier ils volent à du 1100 mètres (contre le vent). Qu’en penses-tu?

Débutant:
Cela me parait irréfutable, et il faudrait demander à notre spécialiste Georges De Paduwa s’il y a une solution au problème- si solution il y a !

Victor:
Je crois que la subdivision du rayon en zones pourrait, dans certains cas diminuer les causes de frictions entre colombophiles sur cette question. Mais passons à l’influence de la masse.

Débutant:
Je me souviens que ton bon ami Victor Torrekens avait dit un jour que, d’après lui, l’influence de la masse jouait un rôle souvent plus important, dans la distribution des prix, que l’influence du vent. Car l’instinct de groupe constituait, d’après lui, un handicap difficile à surmonter pour le pigeon.

Victor:
Je crois que la précision de l’instinct d’orientation, la motivation et surtout l’entraînement peuvent partiellement contrecarrer l’inclinaison que les pigeons ont de rester groupés.
Nous voyons par exemple qu’un William Geerts, dont les prouesses à l’Union d’Anvers sont éblouissantes, entraîne ses pigeons en les lâchant individuellement jusqu’à plus de 150 km.
Je voudrais te citer un exemple qui illustre l’influence de la masse.
Il y a de longues années déjà, du temps où le tant regretté Félix Goris était président à l’Union d’Anvers, le premier concours- vers le le Mai- se jouait sur St-Denis. L’Union était seul à jouer cette étape- il y avait un bon millier de pigeons en con-cours. Beau temps calme sur toute la ligne de vol… mais les prix s’enlevaient aussi lentement que lors d’un vol désastreux. Que s’était-il passé? J’appris par mon ami le tout aussi regretté président de l’Indépendante de Liège, Gaston Sécretin, que l’agglomération de Liège avait lâché plus de 10.000 pigeons à St-Denis, à la même heure que les pigeons de l’Union d’Anvers. Félix Goris et le convoyeur de l’Union d’Anvers furent, à bon droit, sévèrement critiqués pour ce lâcher stupide- quoi-que le président n’y pouvait rien- ayant simple-ment demandé le lâcher des pigeons à 7 heures…
L’influence de la masse était ici à l’origine d’un concours extrêmement irrégulier.



Débutant:
Tout cela prouve qu’il est important que nos dirigeants de Société se consultent amicalement, dans l’intérêt des colombophiles, pour résoudre au mieux les problèmes que peuvent causer dans leur rayon, les influences du vent et de la masse.

Victor:
Le déclin et parfois la mort d’une Société Colombophile proviennent presque toujours du fait que les dirigeants n’étudient pas à fond les problèmes que nous avons soulevés.
Nous avons dit qu’en dehors du vent et de la masse, d’autres facteurs pouvaient handicaper certains colombiers par rapport à d’autres.
Nous avons cité: l’heure du lâcher, les soins dans les focaux d’enlogement et la topographie sur le chemin du retour.
De tout cela nous reparlerons une prochaine fois.

Noël De Scheemaecker


Gaston Secretin Rik Kerremans de Boom pigeons

Noël De Scheemaecker cite le nom de Gaston Sécretin dans son article. Nous avons retrouvé dans nos archives cette belle photo, prise lors de la journée Fédérale à Anvers en 1978. Nous y reconnaissons deux personnalités du monde colombophile belge, à gauche Gaston Sécretin, à droite Rik Kerremans de Boom le président du Club de fond d’Anvers. Notre ami Gaston Sécretin est décédé juste avant la saison sportive 1980. C’était tout d’abord un grand champion colombophile, mais aussi une grande personnalité de la région liégeoise et du monde colombophile Wallon. Gaston fut la cheville de proue de l’indépendante de Liège, dont il fut le président 30 ans. Il fut aussi durant 16 ans premier vice-président de la Fédération Colombophile Belge. Nous savons combien il a pris sa tâche de dirigeant à coeur et combien de services il a rendu à l’Indépendante et à sa province. Ceux qui l’ont connu et fréquenté ne peuvent oublier ce grand ami des pigeons.


[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ] 

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