La trichomonose chez les pigeons
Je suis de plus en plus convaincu que la trichomonose représente un véritable fléau pour la santé de nos pigeons. Les pigeons qui doivent lutter contre la trichomonose sont affaiblis et réceptifs à d’autres maladies. Je crois même que les jeunes pigeons qui sont contaminés par la trichomonose, résistent moins bien aux maladies de « la tête » et à l’infection de la « petite membrane ». Celui qui peut écarter de son pigeonnier les trichomones, souffrira beaucoup moins d’autres maladies. Malheureusement, il n’existe aucun vaccin ou remède pour prévenir la maladie. La seule manière de contrôler la maladie est de traiter régulièrement.
Ma propre expérience.
Avant les accouplements, mes pigeons ont reçu une cure de 5 jours contre la trichomonose avec le Ridzol-S. L’on pourrait croire qu’après une telle cure, la trichomonose est écartée pour un bon moment. D’autant plus que c’est une période pendant laquelle les pigeons ne vont pas au panier et n’ont pas de contact avec d’autres pigeons.
D’un point de vue pratique, il en va autrement. J’ai effectué un contrôle de la trichomonose, lorsque la première tournée de jeunes était sevrée d’une quinzaine de jours, c’est-à-dire environ 2 mois après la cure de cinq jours aux éleveurs. Le résultat ne m’étonna pas. J’avais déjà remarqué auparavant que la trichomonose ne pouvait pas être exterminée et qu’après le traitement la maladie réapparaissait rapidement. Pour les vieux pigeons, le résultat était cependant satisfaisant. Quelques pigeons seulement étaient légèrement atteints. Les jeunes pigeons au contraire étaient « remplis » de trichomones. Les éleveurs et les pigeonneaux ont donc reçu à cette époque une cure de 4 jours d’Emtryl. Pourquoi avoir employé l’Emtryl et pas le Ridzol-S?
Simplement pour changer une fois de produit. Si l’on emploie toujours la même substance le danger existe qu’après un certain temps une certaine résistance se développe et des souches de trichomonose deviennent insensibles à un produit déterminé. A celui qui effectue régulièrement des cures contre la trichomonose, ou d’ailleurs contre n’importe quelle autre maladie, je conseille de traiter une fois par an avec un autre produit.
Les jeunes pigeons.
J’ai de nouveau contrôlé à la mi-avril mes jeunes précoces, au moment de commencer à les entraîner. Le traitement précédent datait d’environ 2 mois et ils n’avaient pas encore été en contact avec d’autres pigeons.
Théoriquement, l’examen aurait dû se révéler négatif. Seulement, avec la théorie l’on ne va pas très loin en colombophilie.
La moitié des pigeonneaux examinés étaient plus ou moins à nouveau contaminés par la trichomonose. J’avais déjà fait la même constatation auparavant, avec les jeunes pigeons.
La conclusion coule de source: « celui qui veut maintenir ses pigeonneaux indemnes de trichomonose, doit les traiter régulièrement ».
Un projet de traitement.
A l’avenir, j’adopterai pour mes pigeons le plan de traitement suivant: « les éleveurs ne recevront aucune cure avant l’accouplement, mais bien durant la première période de couvaison ». Et tant qu’ils élèveront, ils recevront tous les 2 à 3 mois une cure de 3 jours de Ridzol-S, ce qui n’est certainement pas exagéré. Pour les jeunes pigeons, environ 3 semaines après avoir été sevrés ils recevront également, à l’avenir, une cure de 3 jours de Ridzol-S dans l’eau de boisson. Avant d’être entraînés ils seront de nouveau traités, mais avec un autre produit.
Pendant la saison des concours, les jeunes pigeons seront traités dans l’eau de boisson une fois par mois pendant un jour à un jour et demi avec le Ridzol-S.
Par exemple le dimanche soir et le lundi, de façon à ce qu’ils puissent être de nouveau enlogés sans problème le concours suivant.
La dose est de 1 g par litre d’eau (une cuillère à café rase pour 3 litres d’eau). Après le traitement il est conseillé de donner des vitamines.
Les veufs et les femelles.
La présence de trichomones a été également recherchée cette année chez quelques veufs et femelles destinées à être jouées, lorsque les examens pour les éleveurs et les pigeonneaux furent réalisés. Ces pigeons (veufs et femelles) avaient été traités la dernière fois au mois d’août, à la fin de la saison de vol. Plus aucun traitement n’avait été fait et ils ne furent pas accouplés pour un élevage hivernal.
Au contraire des éleveurs et des jeunes l’examen de la trichomonose se révéla négatif. Au début du mois de février, 5 mois après leur dernier traitement, les éleveurs étaient toujours négatifs.
Conclusion.
Tirer des conclusions est toujours dangereux, mais je crois quand même pouvoir conclure que ce sont surtout les jeunes pigeons et les pigeons qui élèvent qui sont victimes de la trichomonose. Les veufs et les femelles au veuvage ne sont pas si facilement contaminés.
Pour être tout à fait tranquille je donnerai une cure de 3 jours de Ridzol-S aux voyageurs avant l’accouplement et durant la saison un traitement d’un jour à un jour et demi toutes les 5 à 6 semaines.
Les traitements systématiques contre la trichomonose sont actuellement une nécessité. La condition et les succès ne dépendent naturellement pas entièrement de la trichomonose mais le colombophile qui peut tenir son pigeonnier indemne de trichomonose a une longueur d’avance sur la concurrence.
A. Roodhooft
Notice:
André Roodhooft conseille d’utiliser de temps en temps un autre médicament contre la trichomonose. Les médicaments les plus connus et les plus utilisés sont Spartrix, Ridzol-S et Emtryl 10 %.
Ridzol-S est une poudre soluble dans l’eau (1 gramme par litre d’eau) et vendu uniquement en grandes boîtes de 300 grammes. Spartrix, sous forme de tablettes, est surtout pratique et conseillé pour les petites colonies. Un autre avantage c’est que chaque pigeon est traité individuellement. Emtryl 10 % vendu en emballage de 100 g est un produit très actif qui détruit toutes les souches de trichomones. Mais attention cependant, il est très important de bien respecter la dose prescrite (4 grammes par litre d’eau durant 3 jours) et de faire de préférence seulement une cure par an avec l’Emtryl 10 %.
[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]
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