L’arrière saison – pigeon voyageur
Un colombier n’est pas toujours bon ou n’est pas toujours mauvais. Ce n’est pas parce que aujourd’hui l’aération est bonne qu’elle le sera encore demain si le vent change de direction. Nous vivons dans un pays où les conditions climatiques sont très changeantes. Pendant la récente saison sportive beaucoup de pigeons se sont effondrés lors de l’apparition des fortes chaleurs.
Quels traitements doivent être réalisés après la saison ?
Cette question m’est très souvent posée à l’approche des derniers concours. Traiter, ok, mais traiter pour quoi et pourquoi traiter? A la place de vouloir traiter absolument les pigeons contre tous les maux inimaginables, il est préférable et aussi moins coûteux d’effectuer au moins une analyse des fientes. Cette analyse aussi bien bactériologique que microscopique des fientes permettra de vérifier si les pigeons ne sont pas porteurs de germes et/ou parasites tels que coccidiose, vers, paratyphose, mycoses… Si cette analyse s’avère négative, il ne faut en aucun cas vouloir traiter les pigeons pour un des problèmes ci-dessus. Les deux seuls traitements que je conseille après une saison de concours ou d’élevage sont les traitements contre la trichomoniase et contre les parasites externes. Le traitement trichomoniase s’effectue lors de la couvaison d’arrière-saison si les pigeons n’élèvent pas après la saison ou après le sevrage des jeunes si un élevage de tardifs est pratiqué. Je conseille de réaliser une cure de sept jours à toute la colonie en même temps.
Que faire lorsque l’on a vécu une très mauvaise saison?
Il faut tout d’abord faire son auto-critique. En effet, si les résultats des dernières années ont été bons, il faut éventuellement remettre en question des modifications qui auraient été apportées à son système de jeu. Parfois en voulant apporter des améliorations, l’on ne fait que détériorer les choses. Après le système de jeu, il faut se pencher sur la qualité des pigeons hébergés. Lorsque vous possédez trois pigeons qui ont très bien voyagé et que dans le même colombier les autres pigeons n’ont rien montré de valable alors la conclusion est simple : les derniers cités sont de qualité moindre. Trop de colombophiles oublient souvent que la base de tout est la qualité des pigeons. N’oubliez pas non plus que seul 1 pigeon sur 3 ou sur 4 fait prix dans les concours. Le système de jeu, les soins vétérinaires, l’alimentation etc. ne peuvent apporter un plus que lorsque vous possédez un minimum de qualité dans votre colombier. Lorsque vous possédez plusieurs colombiers et que des pigeons d’un colombier volent mieux que les autres, cela ne signifie pas non plus toujours que les autres sont de moins bonne qualité. En effet, vous pouvez avoir un problème de santé dans un compartiment et pas dans les autres. Au niveau vétérinaire, lorsque la saison est terminée et que de gros doutes existent en ce qui concerne la santé de vos pigeons, il est conseillé de consulter un vétérinaire spécialisé en colombophilie. En plus des analyses courantes qui visent à rechercher la trichomoniase, la coccidiose, la paratyphose et les vers il est conseillé d’effectuer des analyses plus poussées sur un voir plusieurs pigeons. Ces analyses permettent souvent de mettre en évidence un problème qui ne se voyait pas extérieurement et dont la cause ne pouvait être déterminée par les analyses courantes. Lorsque la cause du problème est mise en évidence, il est évidemment plus facile de savoir quel traitement appliquer et précisément savoir quel produit utiliser.
Lorsqu’un traitement est effectué en période de mue, il faut toujours veiller à ne pas utiliser de produits qui pourraient causer des dégâts au niveau du plumage (voir précédant article concernant les lésions du plumage dans « Pigeon Rit » novembre 1/2005). Au niveau du colombier, il faut faire le bilan des dernières années pour savoir si un colombier est valable ou non. Lorsque vous ferez ce bilan, vous observerez peut-être que vos résultats sont meilleurs par temps chaud que par temps humide ou inversement. Un colombier n’est pas toujours bon ou n’est pas toujours mauvais. Par cela, je veux dire que vous devez « jouer » avec votre colombier en fonction des conditions climatiques. Ce n’est pas parce que aujourd’hui l’aération est bonne qu’elle le sera encore demain si le vent change de direction. Nous vivons dans un pays où les conditions climatiques sont très changeantes. Je ne veux pas non plus dire que vous devez chaque jour moduler votre colombier, mais il faut toujours se remettre en question. Un exemple : beaucoup de colombophiles dont les pigeons se sont effondrés lors de l’apparition des fortes chaleurs. Beaucoup de ces personnes s’empressent de dire que leurs colombiers étaient parfaitement aérés et que cela ne pouvait être la cause du problème. Pourtant la montée et /ou la chute de forme est souvent liée aux conditions climatiques. Les colombophiles cités ci-dessus ne se sont peut-être pas aperçus que l’air de leurs colombiers était trop sec. Leurs pigeons ne manquaient non pas d’air mais bien d’humidité. L’air trop sec (parfois jusque 25 % d’humidité alors que la norme tourne autour des 60 % d’humidité) a provoqué chez ces pigeons un desséchement des muqueuses respiratoires et par la même occasion une chute de condition voir des pertes énormes, Tout ceci semble logique mais parfois le problème se trouve devant nos yeux mais nous ne voulons pas le voir.
Quels compléments utiliser en période de mue ?
Avant de parler des compléments importants pour le renouvellement du plumage, j’insiste encore une fois sur l’importance des bains. Trop de personnes ne prennent la peine de donner des bains que pendant la saison sportive. Dans mon propre colombier les pigeons restent enfermés depuis la mi-septembre jusque mi-mars (rapaces obligent). Pendant toute cette période, mon père donne les bains à tous les pigeons toutes les semaines sauf lors de trop fortes gelées naturellement. Le bain se donne à l’intérieur et le sol est couvert de grosses couvertures pour éviter que le sol ne soit trop humide. Cela représente un travail important mais vous en recueillez les fruits en voyant la qualité du plumage qui en découle. En ce qui concerne les produits complémentaires, je conseille de donner 2 à 3 fois par semaine des acides aminés, des huiles ainsi que la levure de bière sur la nourriture.
Donner du thé est également vivement conseillé mais lorsque vous décidez d’en donner, le mieux est d’en donner une semaine complète et ce environ toutes les 3 semaines. L’effet sera supérieur au fait de donner deux jours de temps en temps. Les minéraux sont également importants.
En période de mue et d’hiver en général veillez à ce que les pigeons ne soient pas trop gras. Ils doivent recevoir les compléments nécessaires ainsi qu’une nourriture de qualité mais les engraisser ne sert à rien !
[ Source: Article édité par Dr. Vincent Schroeder – Revue PIGEON RIT ]
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