L’automne et les pigeons voyageurs
Autant je désire au printemps voir débuter les concours et arriver le beau temps, autant je suis content en septembre de voir la saison se terminer. Les pigeons mais également l’amateur aspirent à un repos bien mérité. Les pigeons ont presque tous deux jeunes dans les nids poussant comme des choux. A la fin de l’été on élève plus facilement de beaux jeunes. La plupart des femelles ont déjà répondu. Le matin, lors de ma visite au pigeonnier, c’est comme s’il avait neigé. Des petites plumes jonchent le sol du pigeonnier. Lorsque dans quelques jours les derniers jeunes, les femelles et les veufs seront enlevés les plumes tomberont en plus grande quantité encore. Une fois seuls, les veufs ne sont plus nourris qu’une fois par jour. Il reçoivent du mélange mue tant que la dernière plume n’est pas à longueur. Ce mélange est servi à volonté sous réserve que toutes les graines soient mangées.
Lorsque l’aliment est servi le matin, il peut encore traîner quelques grains d’orge vers 15 h mais pour le soir tout doit être mangé. S’il en va autrement, le lendemain, une quantité moindre de nourriture est servie.
Je donne volontiers de la levure de bière pendant la mue, 2 fois minimum par semaine. La levure de bière est riche en vitamines et en acides aminés. Ceci fait le plus grand bien pendant le renouvellement du plumage. La levure est le seul produit que je donne régulièrement pendant l’hiver.
De septembre à avril mes pigeons ne reçoivent absolument rien: « seulement de l’eau pure ». Cela peut paraître incroyable mais je ne vois pas pourquoi des pigeons qui ne font strictement rien durant 7 mois devraient être traités. Au début du mois d’avril ils reçoivent une cure contre la trichomonose. Mais jusque là ils doivent se contenter d’eau, de graines et levure de bière.
Les jeunes mâles.
J’ai déjà mis au pigeonnier de veuvage, quelques jeunes mâle qui se sont montrés. Accouplés à de vieilles femelles de veuvage qui connaissent leur casier, ce ne pose pas de grands problèmes. Pour leur avenir de futurs jeunes d’un an au veuvage: c’est certainement un bon pas en avant. Certains ont eu la possibilité d’élever un jeune, et autres ont seulement couvé pendant quelques jours. Ces jeunes mâles se sentent en confiance dans le pigeonnier et ont l’avantage de bien conne leur casier. Il y a encore quelques nids vides. Je suis sévère lors de la sélection des jeunes mâles. Un jeune mâle que j’ai essayé au concours et qui n’a pas donné entière satisfaction n’a pas sa place au pigeonnier de veuvage, il est destiné à la casserole. Je ne tiens pas à tout prix à remplir tous les casiers. Je préfère un nid vide ou un pigeon tardif dont je ne connais pas la valeur sportive qu’un précoce qui m’a déçu.
Les tardifs.
Il est souvent affirmé qu’il ne faut pas s’attendre à grand-chose avec les tardifs. Autrefois j’étais de cet avis et je considérais que les tardifs étaient une cause de misère. Si on veut les garder pour la production, il faut patienter une année avant de vraiment pouvoir en obtenir du rendement au pigeonnier d’élevage. Par contre si on veut les jouer, le risque de pertes est énorme. Les tardifs sont connus pour être bêtes et être facilement perdus au toit. Telle était mon opinion. Pourtant ces dernières années, j’ai revu complètement mon avis. Les tardifs ne sont pas du tout des « imbéciles ». Ils se perdent uniquement par manque d’expérience! Je laisse cependant volontiers quelques tardifs parmi les veufs. Il y a place pour 27 pigeons au pigeonnier de veuvage. A côté, j’ai encore un petit pigeonnier principalement destiné aux jeunes pigeons où je peux encore caser neuf mâles. J’ai dit plus haut que je ne mettais au veuvage que les jeunes mâles qui se sont montrés dans les concours. Je n’ai pas encore été capable d’élever assez de « bons » pour remplir tous les casiers. La barre est placée haut lors de la sélection des jeunes mâles et même comme cela il reste encore à éliminer parmi les juniors. Un bon pigeon de 3 ou 4 ans qui a faibli pendant la dernière saison est également écarté car il va continuer à diminuer. Je préfère voir à sa place un tardif que je ne connais pas mais qui est susceptible de m’étonner. Pour trouver sa place au pigeonnier de veuvage, un tardif doit répondre à deux conditions: « cela doit être un beau pigeon bien bâti, de plus il doit provenir d’un couple de reproducteurs m’ayant déjà donné auparavant de bons pigeons. » Je les mets de préférence le plus vite possible au pigeonnier de veuvage. En hiver et au début de l’année mes veufs volent presque tous les jours. Au mois de février-mars ils partent souvent pendant 1/2 heure à une heure. Les jeunes tardifs les accompagnent et acquièrent ainsi une grande expérience. Les pertes diminuent et par la suite les résultats au concours s’améliorent. J’ai revu mon opinion ces dernières années sur les tardifs. S’ils ont de bonnes origines et si l’amateur a beaucoup de patience il est tout à fait possible d’obtenir de bons pigeons à partir des tardifs. A titre d’exemple, je vais vous donner les palmarès de 2 tardifs de 1990. Si je me souviens bien l’un n’avait pas vu le panier l’année de sa naissance alors que l’autre avait effectué quelques petits entraînements en fin de saison. J’ai également 2 autres tardifs de 1991 qui n’ont pas été au panier l’année de leur naissance. C’est ce qui reste après la sélection de 9 tardifs qui se trouvaient parmi les veufs et qui furent entraînés et joués jusque 400 km. Lors du premier concours les rentrées furent catastrophiques mais heureusement un seul fut perdu. Par la suite j’en ai éliminé 6 qui ne me satisfaisaient pas.
Cependant, j’attends beaucoup des deux survivants pour l’année prochaine. Ils n’ont pas fourni des prestations extraordinaires mais pour des tardifs restés sur 3 et 4 plumes et n’ayant pas vu le panier l’année de leur naissance, je trouve cela pas mal du tout. Jugez-en vous même.
André Roodhooft
Notices :
- Les tardifs ne sont pas des « imbéciles ».
- Un jeune mâle que j’ai essayé au concours et qui n’a pas donné entière satisfaction n’a pas sa place au pigeonnier de veuvage, il est destiné à la casserole.
- J’ai revu mon opinion ces dernières années sur les tardifs. S’ils ont de bonnes origines et si l’amateur a beaucoup de patience il est tout à fait possible d’obtenir de bons pigeons à partir des tardifs.
[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]
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