Le colza – n°13 – pigeon voyageur
Le samedi avant l’enlogement pour Bourges, les 4 vieux pigeons de mon fils Marc avaient réalisé une performance très satisfaisante à Dourdan (4 prix sur 4 avec 3 prix de tête).
Pensant aux propos du docteur Schwidde, j’ai cru bon de forcer la dose des graines oléagineuses (un mélange-dessert dans lequel il y avait environ 20 % de colza, très riche en graisses, notamment env. 40 %).
Cela tourna mal car 2 pigeons n’ont fait que de petits prix et le meilleur, un crack, ne rentra que quelques jours plus tard !
J’ai raconté l’histoire à Silvère Toye. Silvère m’a dit: « C’était une grave erreur, qui m’étonne de votre part. Est-ce que vous ignorez que le colza devient un poison pour le pigeon lorsqu’il est donné en quantité exagérée ? »
Quelques jours plus tard j’avais pris rendez-vous avec le docteur Borghijs de l’Université de Gand. Celui-ci confirma les paroles de Silvère Toye en me signalant que beaucoup de petites graines oléagineuses contiennent aussi de la cyanide (un poison) et qu’il faut s’en méfier. En tout cas n’en donnez que de très petites doses.
Le docteur Borghijs pensait que 7 % de graines oléagineuses dans la ration était le maximum. Silvère Toye était cependant formel : « Pour moi la source de graisse est le maïs, qui a prouvé sa valeur et est sans danger! En plus je donne de la poudre de lait sur les grains. Celle-ci contient de la graisse mais aussi de la carnitine.
En lisant le livre (21) fort intéressant que le docteur vétérinaire Curt Vogel m’avait remis lors de sa visite en juillet 1992, je trouvais que le colza et les graines de navette contiennent de la goitrine, qui freine la fonction de la glande thyroïde. La thyroïde produit une hormone contenant de l’iode, la thyroxine, qui influence le métabolisme. Freiner la fonction de la thyroïde a un effet négatif sur la forme. Lorsque nous exagérons avec les graines-dessert qui contiennent de la goitrine, nous nous trouvons rapidement dans un cercle vicieux. En effet, la source énergétique la plus intéressante est la graisse et par conséquent les grains et les graines qui en contiennent, tels que le maïs, l’avoine décortiquée, le chanvre, les graines de tournesol, le cardi, le colza, les graines de navette, les graines de lin, les graines de soja, les arachides etc.
La graisse fait augmenter le besoin en iode. Et quel oligo-élément la thyroïde a-t~ elle besoin pour bien fonctionner? Exactement, l’iode! Un manque d’iode cause le mauvais fonctionnement de la thyroïde (dans des cas graves la thyroïde se met à grossir et cause ce qu’on appelle en termes médicaux le struma, populairement appelé le goitre). Non seulement l’instinct sexuel diminue mais la combustion des graisses (qui doivent fournir l’énergie) est dérangée. D’autres signes : les pigeons n’aiment plus voler et leur fécondité diminue fortement.
Evidemment la ration du pigeon contient de l’iode. Mais le taux peut être fort différent. Les céréales qui sont cultivées près de la mer par exemple en contiennent plus. Certains légumes, tels que la laitue et les épinards en contiennent des traces.
Pour être sûrs que leurs pigeons ne souffrent pas d’une carence en iode, certains colombophiles leur servent un supplément sous forme de lugol, assez pour recharger la thyroïde en iode.
En Belgique, les pharmaciens sont régulièrement sollicités pour préparer du lugol (qui est composé d’iode et d’iodure de potassium). On en donne une fois par mois une dizaine de gouttes par litre d’eau pendant quelques jours.
[ Source: édité par M. VICTOR VANSALEN – Livre “Les Champions révèlent” ]
Monsieur Victor Vansalen né le 24/02/1926 à Machelen, † décédé le 14/04/2015 à Vilvoorde
C’est un grand honneur et un grand plaisir pour nous de rendre hommage à son exceptionnel engagement envers la colombophilie.
L’iode – n°14 – pigeon voyageur
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