lecteurs n°15– pigeon voyageur
8 janvier 2022 Par admin

Le courrier des lecteurs n°15– pigeon voyageur

lecteurs n°15– pigeon voyageur

Question:
Un amateur de Petite-Foret a un pigeon vieux mâle de 7 ans qui a très bien voyagé et plusieurs premiers prix à son actif. Agé de quatre ans il a été mis à l’élevage. Depuis sa jeunesse il n’a jamais eu la fente palatine ouverte.
L’année passée, Jacques a eu de la même couvée deux superbes mâles. Un comme le père bleu macot et l’autre comme la mère, noire macot. Le noir macot a toujours sa fente palatine ouverte et a remporté plusieurs prix de tête comme jeune. Son frère de nid, le bleu macot, a remporté un seul prix sur trois et a la fente palatine toujours fermée.
Que faut-il faire pour l’ouvrir?
Notre ami voudrait également savoir pourquoi certains de ses voyageurs de couleur blanche ont les grandes plumes qui ondulent.

Réponse:
La fente palatine se ferme sous l’effet d’une inflammation. Cette inflammation due à des causes diverses telles que trichomonose- microbismes-mycoplasmose etc. a pour effet de gêner la respiration dans l’effort, en particulier dans les grandes distances et par temps chaud. De toute façon, il ne s’agit, en aucun cas, d’un caractère héréditaire.
Les traitements locaux n’ont que peu de valeur. La première chose à faire est un traitement trichomonose par l’eau de boisson, avec des rappels réguliers toutes les 3 semaines (2-3 jours de suite en début de semaine).
Je vous rappelle enfin les impératifs de l’aération que j’ai si souvent rappelés. Les plumes ondulées sont par contre un caractère héréditaire. Les blanches sont toujours moins solides. L’important est qu’elle n’empêchent pas vos pigeons de faire des prix.



Question:
Un colombophile de Tournai a très bien joué jusque fin juin et puis plus rien. Ses pigeons sont apparemment en bonne santé et le vétérinaire n’a rien constaté, si ce n’est que la fente palatine était gaie et après la volée le bec ne restait pas ouvert. La seule différence c’est que les pigeons volaient moins haut durant leurs volées quotidiennes.
Le vétérinaire conseilla de faire une cure avec du Linco-Spectin (contre le coryza) et après cela avec de l’Altabactine (antibiotique). Mais tout cela n’a rien changé à la situation.
Que faire?

Réponse:
Les symptômes que vous me décrivez les apparentent à ceux du coryza. Comme je l’ai maintes fois écrit coryza = trichomonose + microbes ou virus.
Ne pouvant rien contre un éventuel herpes-virus, il reste à traiter trichomonose et microbismes. Ces microbismes peuvent être fort divers, allant du staphylocoque à la chlomydie (ornithose) en passant par colibacille, klebsielle, mycoplasme etc.
Je vous conseille donc d’essayer, après le traitement anti-trichomonose divers antibiotique (Terramycine-Tylosine- Baytril) chacun 3 à 5 jours de suite.
En complément indispensable, les tests d’aération (le manque d’aération dynamique « fait le lit » du coryza) à faire même si vous pensez qu’elle est suffisante et des rappels mensuels trichomonose + l’antibiotique qui vous aura donné apparemment les meilleurs résultats (mouvements de gorge- fientes-volées), 3 jours consécutifs.

Question:
Jacques Poler de Sevry a deux colombiers dans le grenier qui est bien sec, plus ou moins bien aéré et exposé en plein est.
Dans un colombier, il y a les reproducteurs et dans l’autre les pigeonneaux. Il a élevé une tournée de précoces et début mai ses reproducteurs étaient toujours accouplés. Le 2 mai ses précoces avaient mué 4 à 5 rémiges et ses reproducteurs étaient en pleine mue. « On se croirait en plein mois de septembre », écrit-il.
Jacques comptait sur ses jeunes précoces pour jouer Bourges début août. Les reproducteurs sont pour la plupart des yearlings qui ont très bien voyagé comme jeune.
Comment expliquer ce phénomène de mue?

Réponse:
Il est plus que probable que votre colombier de grenier est beaucoup trop chaud: cheminée qui passe, locaux très chauffés au-dessous?
Vérifiez cela tout simplement en comparant thermomètre extérieur et thermomètre au colombier. Un mouvement d’air d’origine extérieur contribuerait certainement à baisser cette température. Vérifiez cela (la fumée d’une cigarette…).
J’ai déjà vu un tel cas dans un colombier de grenier près duquel passait la cheminée de la très puissante chaudière d’un hôpital. L’affaire s’est arrangée avec l’augmentation énergique de l’aération et le déplacement du colombier à l’autre bout de l’immense grenier.



Question:
David Caïllieux de Bray-Dunes pose une question très intéressante au sujet des lichens. Il a lu dans le livre « Le pigeon voyageur » du Prof. H. Vindevogel, J.P. Duchatel et P.P. Pastoret, « que les lichens constituent une source d’intoxication spécifique du pigeon.
En dehors de l’intoxication aiguë, toujours possible, pouvant entraîner la mort, les pigeons présentent des troubles digestifs, l’envie de voler disparaît et ils sont incapables de remporter le moindre prix. »
Par contre, un laboratoire de botanique et de cryptogamie vasculaire lui a certifié que les lichens ne sont pas toxiques pour les oiseaux. Il semblerait même que beaucoup d’oiseaux les utilisent pour construire leur nid.
Que faut-il en penser?

Réponse:
Je ne pense pas que le lichen soit toxique par lui-même, quelle qu’en soit l’espèce. Ce qui est toxique, c’est le produit cuivré synthétisé et absorbé par ces lichens.
En effet cet accident n’est jamais constaté que sur les toits d’ardoises tenues par des crochets de cuivre. Ce sont ces cas pratiques que je relatais dans mon précédent ouvrage « Santé et rendement du pigeon » (1971) et repris dans mon dernier livre ».
Je voudrais continuer en évoquant une intoxication fréquente, spécifique du pigeon semble-t-il et dont le mécanisme reste mystérieux: les lichens poussant sur les toits d’ardoise se révèlent très toxiques. Les pigeons qui les absorbent tombent paralysés tout en gardant, au moins au début, leur lucidité. Ce n’est qu’après quelques heures .qu’ils tombent dans un sommeil profond, mous et totalement inconscients. Le lavage de jabot (on prend une petite poire de caoutchouc et on introduit la canule dans l’oesophage. On remplit ainsi le jabot d’une bonne quantité d’eau tiède qu’on fait rendre ensuite au pigeon, tenu la tête en bas et dont on presse le jabot) montre de nombreux petits grains gris-vert et noirs qui s’écrasent facilement sous le couteau, donnant une poussière sèche. Ce lavage de jabot, suffisamment précoce, complété par l’administration d’un grain de café dans le bec, permet de récupérer neuf pigeons sur dix. Mais si on ne fait rien la mortalité avoisine 100 %.
Pourquoi les pigeons absorbent-ils brusquement ces lichens qui sont depuis des années sur un toit proche? Dans un certain nombre de cas – c’est un empoisonnement assez fréquent – il s’agit de pigeons tenus enfermés depuis assez longtemps, privés de grit et qu’on relâche aux beaux jours, ou des femelles de veufs longtemps tenues à la case. Mais dans d’autres cas? Cela m’est arrivé personnellement, en pleine saison de jeu des pigeonneaux: ils se sont mis, quelques heures avant l’enlogement, à picorer sur un toit d’ardoise situé à cinq mètres devant la trappe. Le soir, catastrophe. Pourquoi des jeunes de trois à cinq mois ont-ils « attendu » aussi longtemps avant de manger ce lichen depuis leur sevrage à leur portée?
« Découverte » de l’un d’eux, vite imité par toute l’équipe?
Je rappelle le remède: faire vomir le contenu du jabot après avoir introduit dans le, bec 3 ou 4 cuillerées à soupe (à la poire ou à la séringue) d’eau tiède. Presser le jabot pigeon tenu la tête en bas. Lui donner ensuite 1 (pas 2) grain de café dans le bec, matin et soir. Le tenir isolé jusqu’à complète guérison.


Notice:

lichen pigeon

  • Le lichen est un végétal complexe formé de l’association d’un champignon et d’une algue vivant en symbiose, très résistant à la sécheresse, au froid et au chaud. Il pousse surtout sur la pierre et les toits. D’après le Dr. Stosskopf le lichen en lui-même n’est pas toxique. Il devient toxique lorsqu’il pousse sur un toit d’ardoises retenues par des crochets de cuivre. Ces crochets dégagent (gouttes de pluies, neige, humidité) un produit cuivré synthétisé qui est absorbé par les lichens.

Consultation colombophile pigeon voyageur

  • En cas d’intoxication par les lichens, il faut faire vomir le contenu du jabot après avoir introduit dans le bec 3 ou 4 cuillerées à soupe d’eau tiède avec une poire par exemple. On presse le jabot du pigeon, tenu tête en bas.

[ Source: Article édité par Dr. J.P. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]

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