lecteurs n°18– pigeon voyageur
15 février 2022 Par admin

Le courrier des lecteurs n°18– pigeon voyageur

lecteurs n°18– pigeon voyageur

Question:
Un colombophile de la région d’Anvers pose une question intéressante à propos de la fente palatine. Il possède un vieux pigeon de 7 ans qui a très bien volé et qui a plusieurs prix à son palmarès. A l’âge de quatre ans il fut placé au pigeonnier d’élevage. Ce pigeon n’a jamais eu sa fente palatine ouverte. Cette année ce pigeon a élevé deux beaux jeunes, un bleu comme le père et un écaillé comme la mère. L’écaillé a toujours eu la fente palatine ouverte et remporta plusieurs prix de tête. Son frère de nid, le bleu, vola seulement une fois dans les prix mais a par contre toujours eu la fente palatine fermée. Que faut-il penser de cela?

Réponse:
L’inflammation des premières voies respiratoires due au trichomonas associé à de nombreux microbes possibles (staphylocoques – entérocoques – colibacilles – klebsielles -mycoplasmes), lorsqu’elle est soit violente ( une crise aiguë avec éternuements – jetage -larmoiements etc.) soit chronique, provoque un épaississement des deux lèvres de la fente palatine, accompagné souvent du même phénomène sur les cornets des sinus, les parois des sinus etc., rendant cette région particulièrement fragile, d’autant qu’elle est, anatomiquement, très compliquée. Dans ces cas, seuls des traitements fréquents et bien adaptés peuvent provoquer une amélioration passagère.
Il y a, bien sûr, tous les degrés dans ces lésions. Notre amateur ne nous dit pas à quelle distance ce vieux pigeon a brillé. Il est bien connu que ces pigeons avec fente palatine fermée sont inaptes à grande ou moyenne distance et cela d’autant moins qu’il fait plus chaud.
Bien sûr, l’hérédité joue un rôle et certains pigeons (ce sont eux qu’il faut cultiver) sont bien plus résistants que d’autres au microbismes. De même que la qualité de l’aération au colombier (la fumée d’une sigarette…).
En dehors de cette bonne conception du colombier, qui seule permet d’éviter les rechutes, traiter « aux antibiotiques » ne suffit pas. Encore faut-il que les antibiotiques employés soient sûrement efficaces contre les germes (très variables) en cause et associés à un antitrichomonas.

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Question:
Un amateur de Sprimont est confronté avec un sérieux problème depuis plus d’un an. Ses pigeonneaux sont tristes, mangent mal, certains ne prennent que du maïs, d’autres des pois ou du dari. Chose étrange pourtant, une fois qu’ils sont lâchés ils volent très longtemps.
Voyant ses pigeonneaux maigrir il remet quelques pigeons à un centre de dépistage de maladies infectieuses.
Résultat de l’examen:
– présence de poux piqueurs sur le plumage
– inflammation du jabot; entérite de l’intestin grêle avec selles vertes, hypertrophie hépatique
– pas de trichomonose, ni de coccidiose, ni de vers, pas de salmonellose. La tournée d’élevage après la saison ’91 ne révèle rien d’anormal.
L’élevage hivernal l’hiver passé réussit très bien. Chose étrange pourtant, après la séparation des jeunes, le même problème qu’en ’91.
Avec les vieux et les jeunes marqués pas moyen de gagner un prix valable. Ils maigrissaient à nouveau mais leurs volées étaient bonnes. Il acheta en ’91 deux jeunes à un excellent amateur de la région Bruxelloise. L’un mourut après 5 jours et l’autre 1 mois plus tard. Ils n’étaient jamais sortis du colombier où ils étaient avec d’autres jeunes.
Alors que faire pour résoudre ce problème?

Réponse:
Vous ne nous dites pas s’il s’agit d’un colombier où, auparavant et sans modifications, il y avait des pigeons qui faisaient des prix. Le mal ayant tant un aspect aigu (les 2 pipants que vous avez achetés) qu’un aspect chronique, je pense qu’il est indispensable que 2 pigeonneaux n’ayant reçu strictement aucun traitement fassent l’objet, par un laboratoire parfaitement équipé, d’un diagnostic complet avec sérologies virales, antibiogrammes etc… Jusqu’à présent, il me semble que tout ce qui a été fait, n’était que partiel. Des nouvelles maladies, comme l’adénovirose, ont des formes de complications encore mal connues et surtout très variables selon qu’il y a un ou plusieurs germes en cause.
Plutôt que de jouer les oracles alors qu’il n’y a aucun signe caractéristique qui le permette, je préfère vous conseiller la logique médicale simple. Contre les poux piqueurs, bains insecticides et pulvérisation dans les cas d’une solution insecticide.

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Question:
Un amateur de la province de Namur a installé de nouveaux colombiers en 1989 et ses pigeons ont bien volés en 1990 et ’91 dans les concours de grand demi-fond.
A partir de l’année 1992, les choses se sont dégradées et les pigeons n’arrivent plus à se classer honorablement. Fin juin il a consulté un vétérinaire qui n’a constaté qu’un coryza sec.
Les installations, les pigeons et la méthode d’alimentation et de jeu sont toujours les mêmes qu’auparavant.
Des cures contre la trichomonose et la coccidiose sont faites régulièrement (toutes les 4 semaines et 6 semaines). Les pigeons sont vaccinés avec La Sota avant et après la saison. Notre ami pose la question suivante: « Pourquoi les mêmes pigeons, menés de la même façon et dans les mêmes installations ont-ils du coryza cette année alors qu’en ’90 et ’91 – les résultats sont là pour l’attester – ils étaient indemnes.
Autre question intéressante:
1) Par leur séjour prolongé dans les paniers, mes pigeons ont-ils pu contracter le coryza par contact dans les paniers avec des pigeons atteints de cette maladie?
2) De la même manière les pigeons pouvaient-ils être atteints de coryza au contact des femelles qui elles seraient logées dans un endroit mal aéré ou propice au coryza et donc atteintes du mal?

Réponse:
il s’établit peu à peu dans les colombiers ce qu’on appelle un « microbisme de colombier » à l’origine d’un certain nombre de déconvenues dont la plus fréquente est le coryza.
Les contacts avec d’autres pigeons sont, bien sûr, à l’origine de l’affaire: pigeon étranger, pigeon donné, acheté, échangé, séjour au panier en particulier avec lâcher retardé (graines dans les fientes, abreuvoir commun). Bref, il faut faire avec. Les microbes en cause, en plus de l’herpes virus toujours possible, dont l’importance directe reste à démontrer (car il n’est jamais seul), sont habituellement des staphylocoques, des mycoplasmes, des colibacilles, beaucoup plus rarement des chlamydies (ornithose). Le traitement suppose l’élimination de ces germes, de la trichomonose, au moyen d’une cure d’attaque puis de rappels réguliers (toutes les 3-4 semaines pendant la saison sportive).

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Question:
Un lecteur qui veut garder l’anonymat écrit une longue lettre dans laquelle il explique très clairement son problème; le voici:
« Je me permets de vous contacter afin de vous exposer le problème que m’occasionne ma colonie.
J’ai remarqué, un soir en revenant de mon travail, début avril, que tous mes pigeons émettaient un bruit sans que je les prenne en main. Après avoir pris certains en main, j’ai constaté un gargouillement tel qu’un bruit de papier que l’on froisse (ni tchik, ni râle).
Je suis ensuite passé chez un vétérinaire spécialisé. Celui-ci m’a d’abord signalé qu’il s’agissait de la présence d’un peu d’eau dans les sacs aériens. Il me prescrivit alors un antibiotique vitaminé injecté en trois fois par intervalle de 24 heures. Suite aux injections précitées, le bruit continua lors de la prise en main du pigeon.
J’ai commencé à dresser 14 pigeons et 2 femelles. Il m’en est resté sept revenant tardivement, mais ne semblant pas affaiblis. Lors des dernières années, j’ai perdu énormément de jeunes et de veufs. J’ai ensuite recontacté le même vétérinaire qui m’a demandé de lui fournir un pigeon afin de pratiquer une autopsie.
Après examen, il m’a certifié qu’il ne pouvait rien faire mais que le pigeon pouvait peut-être s’immuniser, la maladie étant un genre de grippe virale. Je souhaiterais savoir si je dois supprimer une partie de ma colonie ou commencer à dresser les jeunes en les vaccinant trois à quatre semaines avant le dressage?

Réponse:
Votre problème a deux causes: D’une part un microbisme respiratoire, à base de mycoplasmes et probablement de germes associés (staphylocoque habituellement et colibacille) microbisme qui exige un traitement énergique par l’eau de boisson et en injections intramusculaires.
D’autre part, la modification de vos installations. Le volume de la grange où se trouvent les colombiers, n’a aucune importance. Ce qui compte, c’est la quantité et la qualité de l’air circulant. La quantité de l’air circulant sera appréciée par une fumée (cigarette par exemple) qui, par tous les temps, tous les vents, doit être immédiatement évacuée par le toit. Je le dis continuellement et tous les jours je vois que c’est non seulement vrai, mais impératif. La qualité de l’air risque d’être amoindrie par les vapeurs de carburant, voire les fermentations éventuelles du fourage ou de la paille. La nocivité des vapeurs d’essence et fuel ne fait aucun doute.
Dites-vous bien que le traitement sera automatiquement suivi de rechute si vos installations ne sont pas modifiées dans le sens indiqué. De même tout nouveau pigeon tombera malade dans les 2 mois. Cette affection atteint les sacs aériens ( lames de pus), la trachée et aussi le péricarde (l’enveloppe du coeur) qui blanchit, au point de devenir comme du papier journal dans les cas extrêmes. Inutile de vous dire qu’aucun traitement ne peut « nettoyer » totalement de telles- lésions et remettre le malade en état de reprendre les compétitions.

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Question:
Un colombophile de Loubes Bernac ( Fr) est confronté depuis deux ans avec une diarrhée qui se déclare chez ses éleveurs et chez leurs jeunes à partir du moment où ils prennent le grain. Il a lu les articles du Dr. Stosskopf à ce sujet.
Un laboratoire sérieux a été contacté et celui-ci a cité comme cause un excès de minéraux. Il les a fortement diminués comme il lui fut conseillé mais cela n’a pas résolu le problème de la diarrhée. Certains jours les 20 pigeons qui avaient des jeunes buvaient 3 litres d’eau. Les jeunes sevrés ont par la suite grandi normalement et étaient en parfaite santé. Notre ami voudrait savoir comment il peut résoudre ce problème?

Réponse:
Tout d’abord, petite rectification: je n’ai pas parlé d’une incidence de la consommation excessive de minéraux, mais de minéraux salés.
La consommation augmentée pendant l’élevage de ces minéraux salés entraîne un excès de consommation de sel d’où soif, d’où diarrhée. Les minéraux non salés n’ont aucun effet de ce genre. Trois litres d’eau par jour pour 20 pigeons représentent à peu près 3 fois la quantité normale d’eau de boisson (par température moyenne).
Si les pigeonneaux, qui poussent normalement, restent bien gras, ont de la diarrhée, c’est parce que leurs parents les gavent d’eau en excès. Donc boivent avec excès. Ce fait ne peut s’expliquer que par un déséquilibre organique que le pigeon éleveur cherche à compenser: le sel en excès peut être en cause mais aussi tout produit plus ou moins corrosif: peinture à la chaux, engrais, terre traitée au chlorate de soude (une quantité importante est mortelle). Seule autre hypothèse, à faire vérifier par le laboratoire (coproculture spécifique) une éventuelle candidose. Ce parasitisme (levure candida albicans) provoque des diarrhées ayant très peu de répercussion sur l’état général. Le traitement en est facile et peu coûteux. Il est très difficilement pensable qu’il y ait une cause microbienne puisque votre élevage est en bon état général.
Je pense donc qu’il vous faut:
– D’abord faire une enquête approfondie pour rechercher une éventuelle intoxication bénigne mais chronique.
– Ensuite, si vous n’avez pas trouvé, faire effectuer des recherches en laboratoire.

[ Source: Article édité par Dr. J.P. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]

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