lecteurs n°4– pigeon voyageur
12 décembre 2020 Par admin

Le courrier des lecteurs n°4– pigeon voyageur

lecteurs n°4– pigeon voyageur

Question:
Jean Toussaint de Javingue pose quatre questions intéressantes:
1. Préconisez-vous des traitements préventifs contre la trichomonose et la coccidiose?
2. Conseillez-vous pour la désinfection des pigeonniers le lait de chaux vive, ou bien l’eau de javel, ou les deux conjugués?
Y-a-t-il d’autres produits qui auraient votre préférence? La peinture au latex est-elle recommandable?
3. Est-il exact, qu’après deux vaccinations contre la paramyxo avec « Colombovac » il y a immunisation ou tout au moins une certaine immunisation.
4. Que pensez-vous du produit Bayer « Baytril 10 % »?

Réponse:
— Je préconise toujours un traitement antitricho pendant le 1er couvage. En ce qui concerne la coccidiose, on peut toujours le faire, mais il importe aussi de savoir si les pigeons du colombier sont régulièrement porteurs de coccidies ou ne le sont que de façon temporaire et bénigne. Le colombier est en cause quand la coccidiose sévit à l’état chronique (aération -ensoleillement – désinfection etc…).
Et cette coccidiose chronique et récidivante exige aussi des rappels réguliers (mettons 3 jours de suite chaque mois). Mais c’est toujours un « cas d’espèce » qui demande révision, adaptation etc.
— Pour désinfecter, d’abord ne désinfecter qu’avec des pigeons sains au colombier. Donc traitement éventuel préalable, ensuite, se souvenir que coccidies et oeufs de vers sont insensibles à tous les produits chimiques. Seule la forte chaleur (pistolet à air chaud – lampe à souder) les stérilise. Enfin, préférer les désinfectants non odorants (ou peu) tels ammonium quaternaires, amines complétères etc. Ensuite appliquer une peinture à l’eau plastifiée.
— Vaccination: les oiseaux étant de mauvais vaccinés il faut renouveler chaque année le vaccin.
Seul le contact d’un pigeon immunisé avec le virus maladie peut éventuellement prolonger l’immunité. Mais c’est bien sûr aléatoire.
— Le Baytril est un antibiotique très polyvalent donc très intéressant. Il ne faut pas en oublier pour autant les parasitismes liés aux microbismes en particulier la trichomonose et le réensemencement de l’intestin après traitement.

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Question:
Jean Luc Gouvart de Clabecq a trouvé dans son colombier de nombreuses punaises. Celles-ci s’attaquent à ses pigeons et sont gorgées de sang lorsque Jean Luc les écrase. Elles sont cachées dans les fentes et derrière les plaques en bois et difficiles à combattre. Que faire?

Réponse:
Les punaises sont des insectes piqueurs qui infestent assez rarement les colombiers. On lutte contre ces insectes par des pulvérisations répétées de Baygon (insectes rampants) ou Natural Spray seulement vendu en Belgique. On insiste dans les fentes des planches, derrière les cases, les recoins etc… On peut aussi brûler du soufre, toutes fenêtres et cheminées fermées, après enlèvement des pigeons bien sûr pendant 48 h et grande aération jusqu’à disparition de l’odeur soufrée.

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Question:
Un lecteur qui préfère rester anonyme habite une région où il y a beaucoup de rapaces. Ses pigeons restent enfermés au colombier de la mi-septembre jusqu’à la fin février. Il voudrait savoir si cette séquestration forcée de plus de cinq mois a une influence défavorable.

Réponse:
Les rapaces de nos régions avaient pratiquement disparu, il y a une dizaine d’années, victimes de l’homme et de différents produits agricoles toxiques. Surtout des toxiques lents provoquant peu à peu la stérilité. Comme les produits toxiques existent toujours, on a pallié à cela par l’importation de rapaces, en particulier du Canada. Les écologistes méconnaissant souvent les réalités, la majorité sont des citadins, ont applaudi et « poussé à la roue » obtenant des lois de protection absolue. Je connais ainsi dans la région de Grenoble (Alpes françaises) des cultivateurs qui ne peuvent même plus avoir quelques poulets qui courent autour de la ferme: ils sont immédiatement enlevés par les rapaces. Même chose en Alsace (où un ami a des histoires judiciaires pour avoir tué un rapace alors qu’il lui manquait 32 pigeons!) dans la région des Causses (sud du Massif Central) etc…
Entendons-nous bien. Les rapaces participent à l’équilibre écologique: l’élimination des petits animaux malades en particulier. A partir du moment où ils sont tellement nombreux qu’il leur faut prélever des poulets, des pigeons, l’écologie fait fausse route.
Préventivement, quelques essais ont été refaits dans le sud de la France avec des sifflets chinois. Cela existait avant la guerre. Cela peut à la rigueur être valable pour les vols en groupe. Mais malheur à l’isolé sans sifflet. Quant à la claustration de vos pigeons pendant l’hiver, s’ils sont bien entretenus à tous points de vue, cela n’a aucune influence défavorable. Il faut ensuite 3 semaines de liberté avant les premiers concours pour que leur organisme soit redevenu apte à l’entraînement et à l’effort prolongé.

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Question:
Un amateur de Rebecq possède une volière de 10 mètres sur 2 mètres où vivent ses reproducteurs qui ne volent jamais.
Depuis deux ans il remarque que les jeunes de ces reproducteurs ont certaines plumes (rémige, plume de l’arrière aile et de la queue) qui ne se développent pas. Elles restent dans la gaine extérieure protectrice. Il a déjà consulté plusieurs vétérinaires mais sans succès. Que faire?

Réponse:
La non-éclosion des plumes, le pigeonneau prenant alors l’aspect d’un porc épic peut avoir plusieurs causes. Tout d’abord deux causes d’ordre alimentaire.
La première due à une carence vitaminique en particulier en acide folique (vitamine BC) et en vitamine F (acides linoléique et linolénique).
La seconde est une application de la première: l’usage d’anti-coccidiens ( pour volailles) à base de sulfamide potentialisé par la pyriméthamine provoque de graves atteintes de plumage: non-éclosion des plumes, barbes des rémiges manquantes, rabougries, blanchies (et aussi oeufs clairs, pontes espacées si on multiplie les traitements). Enfin troisième possibilité: un microbisme cutané à base de staphylococcus épidermitis. Ce diagnostic est du ressort du laboratoire.

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Question:
Paul Rousseau de Bouge fut confronté au mois de juin et de juillet avec un problème de coryza chez ses jeunes de l’année. Ceux-ci ont commencé à avoir les yeux humides, narines grisâtres et éternuements. Leur rendement sportif a diminué de plus de 80 %. De quoi s’agit-il et que faire?

Réponse:
Comme vous l’avez souvent lu sous ma plume, le coryza c’est:
– la trichomonose +
– des microbes (staphylocoque – klebsielle – colibaciles -mycoplasme etc.)
– éventuellement des virus (herpes virus). Il faut conjuguer:
— une cure antitrichomonose avec une cure antimicrobienne adaptée aux germes en cause. Cela exige quelquefois l’intervention du laboratoire de bactériologie.
Cette cure antimicrobienne doit être faite à la fois par le bec ( l’eau de boisson), en piqûres, localement (gouttes ou pommade) pendant le temps nécessaire.
Enfin, j’ai souvent insisté sur l’absolue nécessité de vérifier (quoi que vous en pensiez, a priori) l’aération de vos colombiers: quelles que soient la force et la direction du vent, la température, l’hygométrie, une fumée (cigarette par exemple) doit être évacuée par le toit dans les 2 minutes. Sinon les rechutes ne tarderont pas.

Doct. Vét. J.P.Stosskopf


Notices :

  • Le cimex columbarius, ou « punaise des colombiers », mesure environ 5 mm. Ces parasites se cachent dans les interstices, les crevasses, les anfractuosités diverses et dans la paille des nids. Ils inquiètent les pigeons qui peuvent abandonner le nid et parfois le pigeonnier. La présence des punaises se remarque aux petites taches noirâtres à la surface des oeufs; ces taches sont en réalité les excréments des parasites. Les pigeonneaux attaqués par ces insectes finissent par périr d’épuisement.
  • Le faucon pélerin ne mange que les muscles du brechet; les ailes sont intactes.
  • Le faucon pèlerin et l’autour des Palombes sont les deux plus grands ennemis de nos pigeons. L’autour des Palombes ne vit heureusement pas en Belgique mais surtout dans le Centre et le Sud de la France. Le faucon pélerin par contre se rencontre dans nos régions et est bien connu des colombophiles. Mais c’est probablement encore l’épervier qui fait le plus de ravages chez nous. Trop petit pour emporter sa proie (le mâle pèse ± 170 grammes et la femelle ±180 grammes) il mange sa victime sur place.

[ Source: Article édité par Doct. Vét. J.P.Stosskopf – Revue PIGEON RIT ] 

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