lecteurs n°6– pigeon voyageur
16 décembre 2020 Par admin

Le courrier des lecteurs n°6– pigeon voyageur

lecteurs n°6– pigeon voyageur

Question:
Un pigeon de Heli Delbart de Yves-Gomezée qui s’était classé 1.172e de 8.807 pigeons au Limoges des 2 ans en ’89, a commencé à gonfler le lendemain de son retour jusqu’à devenir le double de son volume. Quand Heli prenait son pigeon en main il ne sentait ni son bréchet ni ses muscles pectoraux. Des amis lui ont conseillé de le tremper tous les jours dans de l’eau tiède avec du javel (chlore). Après quinze jours le pigeon fut à nouveau normal. Heli voudrait savoir ce que son pigeon a eu.

Réponse:
Votre pigeon a eu une rupture d’un sac aérien, un des 9 sacs, extrêmement fins qui sont sous la peau, communiquent avec les poumons et certains des gros os longs. Si la paroi d’un de ces sacs aériens se fend (choc ou plus rarement abcès) à chaque inspiration un peu d’air « fuit » de l’ensemble de l’appareil respiratoire au niveau du lieu de rupture et pénètre sous la peau. Le pigeon gonfle de plus en plus et détache la peau des chairs sous jacentes. Peu à peu cela disparaît tout seul mais cela va encore plus vite si on fend la peau sur 2 cm à la pointe du bréchet (à la limite du jabot) et qu’on vide ainsi le pigeon de son air en le pressant entre 2 mains. Pour éviter une circulation trop rapide, un peu d’huile boriquée en pommade grasse sur les lèvres de la plaie. On dégonfle le pigeon ainsi plusieurs jours de suite et tout rentre dans l’ordre.

***



Question:
Un lecteur de Gilly a chaque année en fin de saison des problèmes de paramyxovirose. Il voudrait savoir quel est le remède le plus efficace; quand il faut vacciner et combien de fois par an?
La vaccination au moyen de gouttes (La Sota) dans les yeux et les narines est-elle aussi efficace?
Il voudrait également savoir comment il faut traiter le coryza.

Réponse:
Il n’y a aucun remède spécifique (qui s’attaque au virus lui-même) de la paramyxo. On ne peut que:
– lutter contre les germes secondaires (qui profitant de l’attaque virale) – en particulier colibacilles et staphylocoques -par des complexes antibiotiques dans l’eau de boisson.
– lutter contre le stress dû à l’attaque virale et microbienne par l’administration de vitamines (complexe polyvitaminé A-B-C etc…)
La vraie méthode est la vaccination.
Le « La Sota » est un vaccin délicat à bien employer et conférant une protection de courte durée, très variable, et n’excédant pas 3 mois dans le meilleur cas. De toute façon, donné par l’eau de boisson, il est d’une parfaite inefficacité.
Les vaccins inactivés sont les seuls valables. Je conseille personnellement leur emploi. En mars, sur le 1er couvage, la totalité des adultes plus les pigeonneaux précoces si on en a fait. Ensuite, vaccination systématique des pigeonneaux au fur et à mesure des sevrages par prélèvement dans le flacon tenu au frigo au moment où les pigeonneaux quittent leurs parents pour aller dans le colombier des jeunes. Les vaccins inactivés peuvent rester entamés plusieurs mois, tenus dans la porte du frigo, sans perdre leur pouvoir vaccinant. La voie intramusculaire est parfaitement supportée, y compris par les pigeonneaux au sevrage qui « n’accusent pas le coup » le moins du monde. Aux conditions suivantes:
– vaccin à la température de la pièce (sorti du frigo quelques heures à l’avance:
– injection intramusculaire profonde (2 cm minimum)
– friction très énergique du lieu d’injection aussitôt après. Ainsi il n’y a formation d’aucune « boule », placard sanglant (injection insuffisamment profonde), dégénérescence des fibres musculaires. Ainsi vous n’aurez jamais la paramyxo, sauf coup de malchance sur d’éventuels pigeonneaux tout récemment sevrés et vaccinés puisqu’il faut 2 à 3 semaines pour que la protection soit établie. Pour le coryza, avant de mettre des gouttes (ou de la pommade très fluide) il faut:
– traiter la trichomonose
– vérifier l’aération, les éventuelles poussières. odeurs irritantes etc…

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Question:
Guillaume Dewael de Liège a construit une annexe à son pigeonnier. Dimensions: 2,20 m de long x 2 m de largeur x 1,80 m de hauteur. L’aération de face se fait par une ouverture de 60 cm x 50 cm et dans laquelle il y a un moustiquaire.
Guillaume voudrait avoir une aération par le toit (doublé) afin d’obtenir un mouvement de l’air. Quelle doit être la dimension de cette ouverture?

Réponse:
La dimension de la « sortie » de l’air est fort variable, tout comme sa situation dans le toit ou au ras du toit.
En effet selon l’orientation, l’environnement (maisons – murs – déclivité etc…) cela peut beaucoup changer.
Donc tenons-nous en d’abord à l’arithmétique: il faut changer 8 m3 d’air toutes les 2 minutes, soit 4 m3/minute. Cela suppose que l’air y passe à la vitesse de 65 m/minute soit 4 km/h, ce qui est énorme. L’ouverture de 60 x 50 est donc tout à fait insuffisante et doit être au moins doublée, la sortie de même. Le test de la cigarette est toujours valable. J’ajoute que ce test doit être répété plusieurs fois, à chaque changement dans la direction du vent.

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Question:
Bernard Estardie de Luzeck a eu une ornithose qui a provoqué des alvéolites au niveau de ses deux poumons.
La maladie a commencé comme une grippe sérieuse avec 39,5 à 40,5 de fièvre pendant 4 jours. Le septième jour, fin de prise d’un antibiotique à large spectre, il y a eu une nouvelle montée de fièvre jusque 39,5 degrés.
C’est lors de cette aggravation qu’une radio pulmonaire et la sérologie ont confirmé l’ornithose.
Un traitement antibiotique à base de tétracycline a rapidement fait tomber la température.
1. Existe-t-il une prophylaxie propre à ce risque?
2. Dans la négative, quelles sont les précautions à prendre lors des soins dans le colombier, afin d’éviter cette contamination.
3. L’être humain, contaminé une première fois, est-il immunisé ou au contraire « sensibilisé » à cette maladie, au point que le risque de récidive soit devenu si grand qu’il lui soit déconseillé d’élever des pigeons?
4. Dois-je me séparer de mes chers pigeons?

Réponse:
Je pense que ce diagnostic, que vous m’exposez, devrait être complété:
1. Cette ornithose sérologiquement confirmée, ne se complique-t’elle pas de l’avéolite de la « maladie des éleveurs d’oiseaux »? Cette dernière, qui est une maladie du type allergique de type III entraîne automatiquement l’éloignement des oiseaux, sous peine de récidive immédiate.
2. La recherche de l’ornithose chez les pigeons aurait dû être faite dès diagnostic de la maladie chez l’amateur (seréagglutination). S’il n’y a qu’ornithose, une cure suffisamment prolongée d’une tétracycline assortie de désinfection chimique, tant chez l’amateur qu’au colombier, doit totalement et définitivement nettoyer homme et oiseaux. L’usage d’un masque est une précaution en cas de prédisposition personnelle aux réactions allergiques.
En ce qui concerne votre cas personnel, la seule question importante est celle de votre éventuelle allergie.

Doct. Vét. J.P.Stosskopf


Notices :

  • Le Dr. Stosskopf est partisan de vacciner non seulement les vieux pigeons mais aussi les jeunes contre la paramyxo par la voie intramusculaire. Mais dit-il, il faut que le vaccin soit à la température de la pièce, il faut enfoncer l’aiguille profondément dans le muscle (2 cm minimum) et il faut ensuite frictionner énergiquement le lieu où on a injecté le vaccin.
  • Le « La Sota » est un vaccin délicat à bien employer et conférant une protection de courte durée. Donné par l’eau de boisson, il est d’une parfaite inefficacité.

[ Source: Article édité par Doct. Vét. J.P.Stosskopf – Revue PIGEON RIT ] 

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