courrier des lecteurs n°7– pigeon
27 décembre 2020 Par admin

Le courrier des lecteurs n°7– pigeon voyageur

courrier des lecteurs n°7– pigeon

Question:
Marc Croux de Grâce-Hollogne acheta l’année passée 3 yearlings avec un excellent palmarès. Il remarqua un peu plus tard en examinant attentivement leur gorge, qu’ils avaient des points blancs dans le fond. Il se rendit chez son vétérinaire mais l’examen microscopique ne révéla rien d’anormal. C’était d’après le vétérinaire des restes d’une infection de trichomonose ou du calcaire. Marc voudrait savoir ce qu’il faut faire pour que cela disparaisse et si ces points blancs constituent un danger?

Réponse:
Ces points blancs (ils sont calcaires comme toutes les réactions organiques de défense chronique) sont le « souvenir » d’une crise de trichomonose. Ils n’ont strictement aucune importance pour l’avenir. Si vous maintenez vos pigeons indemnes de trichomonose par des rappels réguliers. ces points blancs vont peu à peu être éliminés mais cela peut demander plusieurs mois. J’explique cela en détail dans mon livre « La Santé de nos pigeons ».

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Question:
Fernand Colson nous a fait parvenir une photo d’une aile qui présente une anomalie. Il s’agit d’un jeune élevé d’une pigeonnelle acheté chez un champion. Cette pigeonnelle a donné un jeune qui porte quatorze, pour ne pas dire quinze rémiges dans chaque aile. Fernand croit que cela est dû au fait que la pigeonnelle a été traitée comme jeune avec la cortisone.
Est-ce exact?

Réponse:
Il apparaît tout de même peu probable que la cortisone (il n’est pas sûr qu’il en a été administré) de toute façon éliminée depuis longtemps. soit à l’origine d’anomalies sur la descendance. Que la cortisone, en modifiant le métabolisme, provoque un retard génital parce qu’administrée au moment de la puberté des femelles, d’accord.
Une anomalie comme celle constatée provient probablement d’un désordre dans les gênes chromosomiques. Elle serait alors héréditaire. Il serait intéressant de tirer quelques jeunes de ce pigeonneau accouplé avec sa mère. C’est comme cela qu’on a fixé les innombrables anomalies constatées chez les pigeons, anomalies à la base de formation de races telles que « queue de paon », cravatés, huppés. plumes aux pattes, boulants, etc. Je n’ai jamais eu à connaître d’anomalies dans la descendance d’animaux longuement traités -médicalement – à la cortisone.

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Question:
Un lecteur qui souhaite garder l’anonymat écrit: « Voici plusieurs années que je suis colombophile et chaque année j’ai le même problème: mes pigeons ont un début de coryza (ils toussent lorsqu’on serre la gorge) ou même du coryza (morilles sales). Il n’y a pas de courant d’air dans le pigeonnier et l’aération est bonne (buses d’aération sur le toit, ventilation par le bas du pigeonnier, ouverture du châssis dès le matin jusqu’au soir). Il n’y a pas trop de poussière (aspirateur 1 fois/semaine) ni surpopulation.
Je dois ajouter que le pigeonnier est orienté au N.-E… Ce sont surtout les pigeonneaux qui commencent et qui sont le plus touchés. Dès que je m’en rends compte, je vais chez le vétérinaire qui me prescrit un traitement de Baytril 10% pendant 5 jours. Malheureusement les pigeons continuent de tousser. Ce médicament est-il efficace? Ne devrais-je pas essayer autre chose? Il me semble donc que pour résoudre ce problème. je devrais traiter régulièrement leurs voies respiratoires. Pourrais-je connaître votre avis à ce sujet?

Réponse:
D’abord une remarque: on dit d’une aération qu’elle est bonne quand on l’a testée. Je le répète encore une fois: « Quelles que soient les conditions atmosphériques, la température, la pluviosité, la pression atmosphérique, la force et la direction du vent, une fumée (cigarette par ex.) doit être immédiatement évacuée par le toit ». Cela suppose donc plusieurs tests par temps froid, moyen ou chaud, par vent du sud, du nord etc. Car, ce sont toujours les pigeonneaux (plus « tendres » à la maladie) et en été que ces accidents respiratoires se produisent. Ils sont dus à deux causes jumelées: la trichomonose, un microbisme (variable) avec herpes virus éventuel, mais aussi, régulièrement staphylocoque, mycoplasme (la toux et le râle), colibacille, entérocoque etc., toujours au moins deux à la fois. Par une aération devenue insuffisante puisque la respiration s’accélère pour lutter contre l’élévation de la température corporelle, ces germes prennent de la virulence et le microbisme tenu en respect jusque-là, « prend le dessus ».
Donc le remède: modifier l’aération selon les normes ci-dessus, traiter régulièrement la trichomonose (un ou 2 jours de suite toutes les 2 ou 3 semaines selon le produit utilisé) et, si le coryza apparaît malgré tout, conjuguer ce traitement trichomonose avec un traitement antimicrobien polyvalent tel que celui que vous a été prescrit. et s’il s’avère insuffisant, par d’autres antibiotiques adaptés, au besoin en piqûre sur les sujets les plus atteints.

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Question:
Un lecteur du Hainaut qui avait constaté après la saison sportive `92 quelques boiteries, a consulté un vétérinaire. Celui-ci diagnostiqua la paratyphose. Les fientes étaient très liquides et plusieurs jeunes d’environ 20 jours moururent le jabot rempli d’eau. Il traita sa colonie avec du Baytril 10% pendant 10 jours (1 goutte par jour dans le bec). La mortalité cessa et les pigeons reprirent goût aux volées. La mue continua à peu près normalement pendant le traitement qui fut effectué au moment où certains pigeons muaient leur 5ème plume ou hème, d’autres leur 7ème plume. Après la mue il constata que la Sème ou 10ème plume des pigeons traités était marquée. Il voudrait savoir si le traitement effectué avec Baytril est valable et suffisant et si les rémiges marquées constituent un handicap pour les concours?

Réponse:
Tout d’abord je regrette ce diagnostic « sur le coin d’une table ». La menace d’une paratyphose mérite une recherche de laboratoire avec isolement du ou des germes en cause. D’autant plus que la mort à 20 jours n’est pas typique de cette maladie (c’est à 10-12 jours et c’est très précis) pas plus que la mort brutale de pigeonneaux au concours.
Il est vrai que le produit employé est un excellent anti-paratyphose et un produit actif contre bon nombre de germes.
Il est tout de même plus rationnel de le donner dans l’eau de boisson. Mais s’il s’agit bien de paratyphose, ce traitement devait être complété par une triple vaccination à 3 semaines d’intervalle (avec rappels de médicament par l’eau de boisson à chaque piqûre vaccinale) et d’une désinfection minutieuse, afin d’éviter ce mode de recontamination. D’expérience (j’ai déjà cité un cas semblable chez un de mes amis) je peux vous dire que malgré leurs deux dernières rémiges plus courtes, les bons pigeons pourront bien voler, mais à 200 km maximum. Il est bien évident, que les deux rémiges seront à la mue prochaine tout à fait normales et que ce handicap aura disparu. N.B.: Des essais comparatifs récents ont montré que pour obtenir une vaccination valable:
– le vaccin devait contenir au minimum 2 milliards de germes par dose.
– le vaccin devait être injecté 3 fois à 3 semaines d’intervalle, avec rappel tous les 4-5 mois pendant un an ou deux.
– la vaccination devait être faite au cours d’un rappel antibiotique.

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Question:
Arthur Bauduin de Limal est un bon amateur avec une longue expérience. Cette année il a constaté vers le début mars un phénomène de mue qu’il n’avait jamais vu auparavant. Son élevage hivernal avait parfaitement réussi, deux jeunes par plateau. Parmi ses 20 jeunes précoces en excellente santé trois pigeonneaux avaient déjà mué tout début mars deux plumes. « Cela me tracasse, est-ce que c’est normal », demande-t-il?

Réponse:
Il y a deux explications possibles à cette mue prématurée: l’une, c’est une température excessive au colombier.
La présence d’un corps de cheminée à proximité, une pièce bien chauffée juste en dessous d’un colombier de grenier peuvent expliquer cette mue précoce et rapide. J’ai eu jadis à connaître un colombier où, à la mi-mai, les pigeons poussaient déjà leur 8ème rémige. Il était fait le long de l’énorme corps de cheminée d’un pavillon d’hôpital. Il n’y faisait jamais moins de 18-20’C! L’autre, c’est l’administration quasi continue de vitamines (complexe vitaminé). Un certain nombre de réactions physiologiques s’en trouvent facilitées et accélérées.
Un ami me signalait, il y a quelques jours, que ses reproducteurs recommençaient leur mue. « Combien donnes-tu de vitaminés? »
– Une cuillerée à café par litre d’eau du produit X, tous les jours.
– N’en donne plus qu’une fois par semaine, cela suffit amplement! Un tel abus n’est pas dangereux mais l’excès en tout est un défaut.

Doct. Vét. J.P.Stosskopf


Notices :

  • Baytril (Bayer) est un excellent antibiotique bien connu des vétérinaires spécialistes en pigeons. Il est d’une part très efficace pour traiter une affection de salmonelles (paratyphose): 2 ml par litre d’eau pendant 10 jours. D’autre part pour traiter des affections des voies respiratoires: 1 ml par litre d’eau pendant 5 jours. Il est vendu en pharmacie en flacon de 100 ml et d’un litre (usage professionnel). Prix de vente d’un flacon de 100 ml.

[ Source: Article édité par Doct. Vét. J.P.Stosskopf – Revue PIGEON RIT ] 

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