Le courrier des lecteurs n°8– pigeon voyageur
Question:
Félicien Absil a lu dans une revue sérieuse l’article suivant: « Pigeons et cancer du poumon. Trois études réalisées par des équipes scientifiques différentes (néerlandaises, berlinoises et écossaises) aboutissent à la même conclusion: le pigeon multiplie les risques de cancer du poumon.
Ce risque cancérigène lié aux oiseaux serait expliqué, selon l’équipe berlinoise, par l’inhalation de particules libérées par les plumes et certains agents infectieux portés par les oiseaux. D’autres hypothèses invoquent un toxique responsable d’infections pulmonaires, présent dans les déjections des oiseaux. » Félicien voudrait savoir ce qu’il faut conclure d’un tel article et s’il existe éventuellement un traitement préventif.
Réponse:
Ce n’est pas la première fois que frappe le terrorisme colombophile. Nous devions tous mourir de l’ornithose. de la maladie des éleveurs d’oiseaux, d’allergies diverses, sans compter tous les microbismes – staphylococcies – paratyphose – klebsielloses – mycoplasmoses – possibles. Bien sûr que quelques amateurs sont allergiques aux pigeons comme d’autres le sont aux plumes de leur oreiller, aux fraises, au poisson, etc., etc., qu’il y a des cas de maladie des éleveurs d’oiseaux – très grave et qui oblige à arrêter tout contact avec tout oiseau (et pas seulement les pigeons) et quelques cas d’ornithose – très rares – et facilement guéris après diagnostic.
Des microbismes: jamais. Et puis après: toute activité humaine comporte risques et incompatibilités. Peut-être bien que de respirer des poussières de plumes ou de fientes favorise un cancer du poumon latent. Et puis il y a beaucoup de colombophiles qui fument donc sont guettés par ce cancer. Il y a 50 ans que je joue aux pigeons. A la lecture de cet article j’ai cherché dans ma mémoire la cause de la mort des nombreux copains colombophiles que j’ai perdus. Je n’en ai trouvé aucun, mort d’un cancer du poumon.
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Question:
• Un lecteur de Soignies a acheté en janvier des jeunes pigeons de bonne origine. Il les a directement placés dans une volière et ils n’ont jamais volé à l’extérieur jusqu’à ce jour. Il voudrait accoupler ces jeunes début janvier et demande s’il a des chances d’avoir des jeunes valables pour les concours ’94 malgré le jeune âge des parents?
Réponse:
Tout pigeon pubère. c’est-à-dire de plus de 5-6 mois peut reproduire, c’est-à-dire transmettre à ses pipants la moitié de son bagage héréditaire. Il est souhaitable qu’il ait atteint à peu près la fin de sa croissance pour élever.
Jusqu’à sa déchéance génitale (le mâle « coche clair » ou la femelle ne pond plus). il transmettra ses caractères héréditaires. La façon dont il sera capable d’élever ses jeunes est un autre problème.
Vous pouvez donc sans hésitation faire des pipants précoces avec vos pigeonneaux 93, sans aucune hésitation. Comme d’habitude, 10 jours avant d’accoupler. vitamines. ration riche en légumineuses et en graines grasses, jusqu’à la ponte.
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Question:
• Un lecteur de Namur pose deux questions, une sur la stérilité et une concernant le plumage. Il a quelques mâles âgés de 10 ans qui ne fécondent que lors des mois d’été. Il a acheté chez un vétérinaire spécialisé des médicaments qui ont eu un effet positif sur leur fertilité. Il voudrait savoir pendant combien de temps il faut faire le traitement. En ce qui concerne le plumage il écrit: « J’ai des pigeonneaux souvent les deux, parfois un sur deux dans le même nid qui présentent des anomalies du plumage. Toutes les plumes de l’aile. l’arrière aile et la queue, sont marquées et effilochées aux extrémités. Les plumes ne s’ouvrent pas avant 12-15 jours. Les parents n’ont reçu aucune cure pendant l’accouplement, la couvaison ou l’élevage. Quelle en est la cause? »
Réponse:
La stérilité des vieux pigeons – mâles ou femelles – est due à une dégénérescence progressive du « tissu noble » des glandes génitales au profit du tissu conjonctif de soutien. L’administration d’hormones gonadotropes (gonadotrophines) tend à retarder cette dégénéres-cence et à exciter l’activité des tissus nobles restants, la vieillesse étant accompagnée d’une chute de la production de ces hormones gonadotropes par la glande hypophyse située sous le cerveau.
Il faut faire plusieurs piqûres de ces hormones à la suite, pigeon découplé et attendre quelques jours après la dernière injection pour le réaccoupler. Ensuite des piqûres d’entretien chaque mois tendent à entretenir l’acitivité reproductrice. Le même produit est tout aussi efficace chez les femelles. Mais, bien sûr, si la dégénérescence glandulaire est brutale ou ancienne (un an quelque fois) les chances de succès du traitement diminuent. Les doses varient selon le produit employé. On injecte habituellement 100 à 200 unités à la fois.
Les plumes anormales de ces pigeonneaux sont mystérieuses! Généralement c’est l’emploi de produits médicamenteux anti-coccidiens potentialisés qui sont en cause (pyriméthamine, trimethoprim etc.). Mais vous me dites ne pas en employer. Ces pigeonneaux sont-ils bien ronds? Toute affection du jeune âge peut être en cause. Affaire à préciser.
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Question:
• Un lecteur français. Léonce Mignien de Fort-Mardyk. écrit début septembre: « Depuis quelques semaines une maladie que l’on croyait être la paramyxovirose. est apparue dans certaines colonies.
Nous habitons à proximité de Dunkerque. mais nous entendons dire que des cas sont signalés dans le Calaisie et dans la région de St.Omer. L’autre jour je me trouvais à La Panne en Belgique et là aussi j’entendais dire que bien des pigeons étaient malades. Cette maladie touche les jeunes, tout au moins en apparence car les vieux ont de belles fientes. En ce qui me concerne j’ai remarqué pendant quelques jours des fientes un peu sales et molles, mais pas de diarrhée très forte comme chez d’autres colombophiles.
Un certain monsieur Pauwels avait fait autopsier un de ses pigeons ayant une forte diarrhée. le vétérinaire lui conseilla un traitement par colistine qui a apporté une forte amélioration. Mais, un autre colombophile qui avait arrêté le même traitement au bout de 3 à 4 jours, remarqua que la diarrhée se déclencha à nouveau. De quelle maladie s’agit-il et comment faut-il la traiter? »
Réponse:
Votre lettre me parvient à mon lieu de vacances. Vous ne me dites pas le principal: tous ces pigeons (tant les vôtres; que ceux de vos voisins et amis) étaient-ils vaccinés contre la paramyxo, depuis quand et avec quel vaccin? L’autopsie et les recherches bactériologiques n’ont qu’un intérêt relatif puisque, s’il y avait virus. il n’a pas été recherché (si on pouvait le trouver sur le cadavre, ce qui n’est pas certain). Les pigeonneaux sont très exposés à 2 maladies à virus:
– La paramyxovirose, s’il ne sont pas vaccinés – par injection – au fur et à mesure des sevrages (et encore ils restent exposés alors pendant 2 à 3 semaines, s’ils sont contaminés avant que la protection vaccinale ait été établie). Beaucoup d’amateurs attendent pour vacciner « tout, d’un coup » et se laissent ainsi surprendre.
– L’adénovirose qui frappe uniquement les pigeonneaux de 2-3 mois – tristesse, vomissements – diarrhée – mort de 25 % environ. On n’a aucun remède à cette maladie. On peut seulement soigner les complications de colibacillose, quasi systématiquement tout comme dans la paramyxo. On n’a donc comme moyen d’action qu’un anticolibacillose (type colistine) associé à des vitamines qui donnent un supplément de résistance (vitamines A, B, C).
Ceux qui se demandent s’ils ne vont pas abandonner la colombophilie à la suite de tels ennuis. devraient se demander aussi quelle attitude il faut prendre devant l’emploi massif de la cortisone chez les pigeonneaux. Cette cortisone non seulement affaiblit gravement la résistance naturelle de ces pigeonneaux, mais aussi favorise la virulence des germes qui deviennent alors bien plus dangereux pour tous les pigeons, cortisonés ou non.
[ Source: Article édité par Doct. Vét. J.P.Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]
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