Le duvet dhiver pigeon voyageur
5 avril 2021 Par admin

Le duvet d’hiver – pigeon voyageur

Le duvet dhiver pigeon voyageur

De toutes les plumes dont sont couverts les oiseaux, celles du duvet sont celles qui ont la hampe la plus courte. Le tuyau est comme un point, à la base des barbules qui forment un flocon d’ouate éblouissante de blancheur.
Pourquoi le duvet est-il blanc, même chez les pigeons de robe foncée? Parce qu’il n’est pas touché par la lumière. Celle-ci a, sur le plumage des oiseaux, un effet mélanisant, c’est-à-dire noircissant. Par contre, l’obscurité a une action albinisante ou blanchissante. Le plumage du ventre st souvent blanc chez les oiseaux, ou tout au moins de nuance plus claire que le plumage exposé au soleil. Le croupion du bouvreuil, caché par l’arrière-aile, est blanc. De même, la base des plumes de couverture et des caudales tendent à blanchir. Il n’y a que le duvet de mauvaise qualité qui, chez le pigeon, se montre jaunâtre, peu développé,, mal épanoui et cassant.
Le duvet sert de calorifuge au pigeon. En hiver, il retient la chaleur; en été, il protège le corps contre une trop forte élévation de la température. Son action, vis-à-vis de la température corporelle de l’oiseau, est régularisatrice. C’est pour cela qu’elle est si importante dans le maintien de la for-me chez nos favoris.
Le duvet d’hiver est plus gros, plus touffu que le duvet d’été qui est, en général, plus mince et plus léger. Je dis en général car il est beaucoup de pigeons, mal soignés, mal conduits, qui gardent leur duvet d’hiver à peu près tout l’été. Ces oiseaux se mettent en forme très tard ou bien n’y arrivent pas du tout.
La mue du duvet dure pratiquement toute l’année chez le pigeon domestique. Elle est fort irrégulière, d’un colombier à l’autre et même souvent différente d’un hôte à l’autre d’un même pigeonnier. C’est que, dans nos installations, les différences de température qui, à l’air libre, sont fort sensibles d’une saison à l’autre, tendent à s’amenuiser. D’autant plus que le manager fait tout ce qu’il peut pour uniformiser la température. dans les locaux où vivent ses pigeons, les brusques variations étant très nuisibles au déclenchement et au maintien de la forme.
Seulement, en devenant moins rudes, les conditions de vie de nos pigeons domestiqués, les incitent beaucoup moins au repos sexuel et, sans repos sexuel total, il est extrêmement difficile d’obtenir une mue parfaite, surtout une mue du duvet.
Quand le duvet d’hiver tombe trop tard, il est rare qu’il soit entièrement renouvelé chaque année. Il est encore plus’ rare qu’il rem-place, à temps, le duvet d’été qui l’a, lui-même, remplacé tardivement?. C’est une chaîne sans fin et il faut toute l’énergie et toute la science «d’un habile manager pour remettre les choses au point, une fois qu’elles ont été déréglées.
Les accrocs survenant .aux fonctions naturelles, accrocs qui, chez nous, provoquent les maladies, ne sont pas aussi faciles à réparer que les accrocs qui arrivent aux machines. Le médecin a beaucoup plus difficile de nous guérir que le mécanicien à remettre en état une machine déréglée ou accidentée.
Pour ce qui nous concerne et nous occupe en ce moment, un accroc survenu à la manière dont nos pigeons doivent remplacer leur duvet d’hiver par le duvet d’été, ou vice-versa, est fort difficilement réparable.
La Nature répugne à répéter le même effort, à un intervalle plus court que celui qu’elle a prévu.
Voyez ce qui se passe avec les plantes que les horticulteurs soumettent au forçage pour en obtenir une floraison précoce. L’année suivante, elles ont peine à fleurir encore, Quand elles ne succombent pas au traitement contre nature qu’on leur a fait subir.
De même que les plantes, nos pigeons ont besoin d’un repos sexuel total, à certaines époques et principalement à l’époque de la grande mue, pour le remplacement de leur robe, e t à l’automne, pour le remplacement de leur duvet d’été par du duvet d’hiver. Ce n’est pas tout, ils devraient encore jouir du même repos sexuel à l’époque où le duvet d’hiver doit faire place au duvet d’été.
Malheureusement, il est infiniment rare que nos pigeons jouissent de ces trois périodes de répit sexuel total.
A l’époque de la grande mue, alors que les pigeons devraient vivre séparés, on les laisse élever un jeune, s’il s’agit de veufs remis en ménage. On les laisse accouplés pour les besoins du sport, s’ils demeurent sur la brèche et. disputent les concours d’arrière-saison. Ou bien, on se borne à fermer ou à démonter les casiers, pour ramener au minimum les rapprochements et les chasses à nid. Ceci est déjà fort bien mais n’est pas assez radical encore pour obtenir une mue générale parfaite.
Pourtant, si l’on séparait les sexes en vue de la grande mue, on aurait ensuite l’agréable surprise de voir tomber le duvet d’été à temps et complètement. Peu de semaines après, un examen des oiseaux montrerait que le duvet d’hiver forme, chez eux, un épais calorifuge tout neuf et d’une blancheur de neige.
L’amateur qui obtient ce résultat met toutes les chances dans son jeu pour la saison suivante. S’il n’accouple pas trop tôt, il est quasi-ment certain de voir la forme surgir très tôt dans son colombier et y rester fort tard. Car le duvet d’été, tombe à temps aussi et ne persiste pas au croupion, aux cuisses et surtout à la poitrine des pigeons. Ecartez les plumes de la poitrine d’un pigeon qui ne tombe pas, et neuf fois sur dix, vous verrez qu’il subsiste, des deux côtés du bréchet, un épais duvet d’hiver devenu grisâtre et terne, comme des plumes de couverture ou des rémiges non remplacées à temps.
En temps utile, je compte traiter la question du duvet d’été qui. le plus tôt possible, doit succéder au duvet d’hiver, si l’on veut briller dans les concours proches.
Pour aujourd’hui, je continue de m’occuper de la chute du duvet d’été et de son remplacement par un excellent duvet d’hiver.
A la fin août, je suis allé dans deux colombiers de professionnels dont les résultats n’ont pas été transcendants, cette année. Mince ne fut pas la surprise des managers de ces colombiers, lors-e je leur fis voir, à la poitrine des pigeons, le duvet d’hiver de l’an dernier qui venait seulement de tomber, avec les plumules de couverture.
Ce duvet faisait place à un autre plus léger qui, normalement, durait dû faire son apparition en avril-mai au plus tard et qui ne se montrait qu’après la mi-août. L’autre ayant subsisté beaucoup trop longtemps, il est quasi certain que celui qui poussait seulement ne va pas tomber tout de suite après, pour faire place au nouveau duvet d’hiver. Pourtant, si l’on veut que ces pigeons qui ont été handicapés en 1949, ne le soient plus en 1950, il importe que le duvet d’hiver qui est encore loin de pousser, soit tombé à temps l’an prochain. Quand on s’est brûlé, il faut s’asseoir sur les cloches, dit-on dans mon pays. Il faut aussi mettre tout en oeuvre pour guérir au plus vite. Comment s’y prendre? D’abord en permettant au duvet d’été de s’épanouir le plus vite et le plus complètement possible. En séparant les pigeons et en leur donnant une nourriture abondante et riche en matières minérales, albumine et huile : pois, vesces, chanvre et colza ou navette. Une fois par semaine, jeûne le matin et léger laxatif dans l’eau : une cuiller à café de sel de Carlsbad par litre.
Dès que le duvet d’été est bien épanoui; soumettre les pigeons à un régime sévère de volées biquotidiennes, comme s’il s’agissait de préparer des veufs à des concours de fond. Laisser les issues grandes ou vertes toute la nuit, lorsqu’il gèle très fort. Un jour sur deux, servir une nourriture fort légère et un peu de sulfate de soude ou de sulfate de magnésie dans l’eau de boisson. Les autres jours, eau additionnée d’une cuiller à soupe de miel par litre et nourriture très forte. En alternant ainsi et surtout en faisant sentir aux pigeons qu’il fait froid, il est probable qu’on provoquera un prompt déclenchement de la chute du duvet d’été qui sera remplacé enfin par du duvet d’hi ver. Lorsqu’on aura atteint ce résultat, on maintiendra les sexes séparés et on nourrira fort tous les jours, jusqu’à ce que le duvet soit à. longueur. Puis, on instaurera le vrai régime hivernal, à base d’orge. Bien entendu, il faudra veiller à ce que les pigeons restent absolument sains depuis l’automne jusqu’à la fin de l’hiver car ce sera à ce moment-ci que va se jouer la plus grosse partie. En attendant, on aura réuni dans ses mains le maximum d’atouts pour remporter la victoire dans cette dernière grande bataille avant les concours. Je répète que, le moment venu, je vous donnerai le moyen d’enta-mer cette bataille ultime avec le maximum de chance. Bien entendu, il ne s’agira pas, entretemps, d’élever très tôt pour avoir des jeunes précoces à mettre en ligne. Si vous le faites, il faut d’avance, renoncer à bien jouer avec les adultes et tout risquer sur de brillants succès dans les concours de pigeonneaux. On ne peut pas prétendre gagner à tous les coups, avec les mêmes pigeons!

[ Source: Article édité par M. Henry Landercy – Revue PIGEON RIT ] 

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