Le jeu avec les pigeons femelles
Débutant:
J’ai un problème. Le voici: quand tu es venu voir mes pigeons tu m’as dit que j’avais d’excellentes femelles d’un an, tandis que les mâles te semblaient de moindre qualité. Et tu trouvais regrettable de ne pas jouer ces femelles.
Suite à ta visite j’ai décidé de jouer ces femelles d’un an. J’en ai six qui ont été entraînées comme pigeonnelles jusque 100 km seulement. Je dispose dans mon jardin d’un colombier de 5 mètres, partagé en deux petits colombiers disposant chacun d’un spoutnik comme entrée.
Mais comment faire pour obtenir les meilleurs résultats avec ces femelles?
Victor:
Je suis persuadé, qu’en appliquant un bon système de jeu, tes femelles peuvent faire des étincelles dans les épreuves de 100 à 400 km. Il faudrait les jouer au veuvage. Et pour avoir un rendement excellent il faut bien te mettre en tête certains principes pour réussir au veuvage avec des femelles.
Débutant:
Mais tout d’abord, que penses-tu de mon petit colombier que tu as vu chez moi? Convient-il pour y jouer le veuvage?
Victor:
Pas tout à fait! Tu devrais le partager en trois compartiments: au milieu un couloir de 1 m entre les deux colombiers qui auraient alors 2 mètres de large.
Débutant:
Mais pourquoi ce couloir au centre?
Débutant:
C’est important. Ce couloir évite que les mâles et les femelles se côtoient. Il y a un no-mans land entre les deux. Sans ce couloir tu verrais les femelles et les mâles, s’appeler les uns les autres de chaque côté de la cloison. Le couloir du milieu empêche cette manoeuvre.
Autre changement à faire, puisque tu disposes de six femelles pour jouer, il faut avoir six casiers – mettons dans le colombier de gauche et dans lesquels tu peux accoupler les six femelles à six mâles. Tu les laisses élever un jeune et les sépare quand ils recouveront d’une dizaine de jours.
Dans le couloir central il n’y a rien puisqu’il ne sert qu’à mieux isoler les deux colombiers de chaque côté.
Dans le colombier de droite tu placeras six petites planchettes comme reposoirs. Les femelles, une fois séparées de leurs mâles, séjourneront jour et nuit dans ce colombier, tandis que les mâles resteront dans les casiers où ils ont élevé un jeune.
Débutant:
Jusqu’à présent cela me semble fort simple. Mais comment faire pour lâcher mes pigeons – mâles et femelles – car ils ne connaissent qu’une entrée, celle du colombier de gauche où ils ont élevé un jeune et recouvé.
Victor:
Ici commence le manège, ou, si tu préfères, le carrousel des mâles et des femelles, du colombier de droite vers le colombier du gauche – sans qu’ils puissent se voir.
Voici: supposons que les mâles se trouvent, chacun dans son casier, de préférence enfermés individuellement pour qu’ils restent plus calmes, dans le colombier de gauche, tandis que les femelles sont dans le colombier de droite sur leurs perchoirs.
Tu donnes la liberté aux femelles par le spoutnik de droite, puis tu fermes le spoutnik et avec un drap tu caches l’intérieur de ce colombier. Ensuite tu pousses les mâles du colombier de gauche vers le colombier de droite.
Quand les femelles auront fait leur volée, – après quelques jours, la forme montante, elles volent parfois plus d’une heure – alors tu les fais entrer par le spoutnik de gauche, après avoir fermé les casiers que les mâles viennent de quitter.
Lorsque les femelles sont rentrées, tu laisses sortir les mâles par le spoutnik de droite pour leur petite volée. Tu fais passer ensuite les femelles dans le colombier de droite, où elles sont nourries. On verra plus tard comment il faut nourrir, car cela est très important.
Entretemps tu ouvres les casiers des mâles, que tu nourris après la volée.
Débutant:
Mais tu oublies que je travaille en équipe: une semaine jusqu’à 1 heure de l’après-midi, l’autre semaine de 1 h de l’après-midi jusque tard le soir. Je suis donc handicapé pour les soigner!
Victor:
Pas du tout! Mais il faut tenir compte de ton départ à une heure fixe pour ton travail. Il faut donc, le matin, donner la volée aux femelles au moins deux heures avant ton départ. Sinon, tu risques que toutes les femelles ne soient pas rentrées avant ton départ. En effet, des femelles en grande forme font parfois des volées très prolongées. C’est donc une précaution à prendre. Car il est essentiel que les femelles ne traînent pas au toit, car tu cours le risque qu’elles trouvent le repère des mâles. Le jour de l’enlogement tu lâcheras les femelles soit le matin, soit l’après-midi, selon l’horaire de ton travail, de sorte qu’elles retrouvent, à leur rentrée les mâles enfermés dans leur casier respectif. Tu les laisses quelques minutes à côté, mais séparées de leur mâle. Ensuite tu les mets dans le panier pour les y laisser jusqu’à ce que tu les portes au local d’enlogement.
Débutant:
Et à leur retour, quoi faire?
Victor:
Tu pourras les laisser à côté de leur mâle pendant une demi-heure. Ensuite tu reprends les femelles pour les mettre au colombier avec les petits perchoirs. Je te conseille, avant de les mettre dans ce colombier, de leur donner un bain – en les tenant dans un seau avec de l’eau très chaude pendant une ou deux minutes. C’est très relaxant pour les femelles et cela les calme. Le lendemain le carrousel recommence, comme je te l’ai expliqué.
Débutant:
Tout cela ne me paraît pas compliqué du tout. Mais il y a la façon de les nourrir qui m’intrigue, car je suppose que c’est très important…
Victor:
Très important. Il ne faut pas oublier qu’une femelle, en très peu de temps, peut prendre de la graisse. Je te conseille de les soumettre à peu près au régime suivant: à la rentrée du concours, soit le dimanche: 20 g de mélange dépuratif avec un peu d’huile d’ail et de la levure de bière. Le lundi et mardi, la même chose. Le mercredi 25 g, moitié mélange dépuratif et moitié mélange sport. Le jeudi 30 g de mélange sport et le jour de l’enlogement 30 g de mélange dépuratif avec l’extrait d’ail et la levure de bière.
Débutant:
Tout cela je l’ai noté. C’est donc tout ce qui me reste à faire?
Victor:
Je te conseille d’obscurcir le colombier pendant le jour, les femelles seront ainsi plus calmes. Si tu songes à un problème quelconque, dis-le moi une prochaine fois et j’essayerai de le résoudre. Mais je voudrais te dire une chose encore: tu dois les engager chaque semaine car une femelle récupère bien plus vite qu’un mâle. Et ce qui m’étonne toujours c’est de constater qu’on joue trop peu les femelles. Pourtant elles valent bien les mâles excepté par temps très dur, mais par temps « irrégulier » elles sont plus régulières que les mâles. On peut alors plus compter sur elles que sur ceux du « sexe fort »!
Noël De Scheemaecker
Notices:
- Plan du colombier adapté au veuvage avec des femelles. Le couloir central, qui sépare les deux petits colombiers, est important pour éviter que les femelles-veuves soient trop près de leurs mâles et puissent les entendre.
- Un bain forcé dans de l’eau très chaude pendant une à deux minutes au retour du concours, a un effet très relaxant et calme le pigeon, mâle ou femelle. Noël De Scheemaecker le conseille à ceux qui jouent leurs femelles au veuvage.
- Une femelle récupère bien plus vite qu’un mâle.
- Chaque saison sportive est différente. Prédire qu’un bon pigeon va refaire une belle saison sportive est impossible.
[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ]
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