Colombier militaire anglaise pigeons
1 février 2021 Par admin

Le pigeon dans son passé – Le pigeon à travers les siècles. (8)

Colombier militaire anglaise pigeons

Colombier militaire de la marine anglaise pour pigeons installé à Portsmouth.

La poste ailée Européenne.
Il n’est pas que les armées qui ont fait usage du pigeon voyageur comme messager. La majorité des pays européens ont organisé des services postaux par pigeon. En 1875, la France comptait dix-huit colombiers postaux répartis dans les grandes villes: Paris, Marseille, Tours, Valenciennes, Verdun, Perpignan, etc., en plus des colombiers militaires dans les places fortes avec quelque 500 sujets à « usage militaire » chaque. Les messagers du ciel étaient transportés dans des charrois spécialement agencés et appartenant aux diverses unités. Ils accompagnaient chaque mouvement de troupes, aux fins d’exercer les pigeons à regagner leur habitat où qu’il put être placé. La France comptait quelque trois cents sociétés avec plus de 150.000 pigeons au total. La loi de 1877 décrétait que les propriétaires devaient tenir leurs pigeons à la disposition de l’Etat en temps de guerre. A son tour le gouvernement italien réalisa, dès 1889 combien le pigeon pouvait être utile comme messager à divers niveaux. Il invita un amateur Anversois à acheter, même au prix fort plusieurs pigeons dans les colombiers de la région. Ceux-ci furent mis en volière au Jardin zoologique avant de prendre le chemin de l’Italie. En 1876, l’Espagne érigea dix-huit colombiers sur ses côtes atlantiques et méditerranéennes. En temps de paix ils assuraient la liaison avec les bateaux de la police maritime pour combattre la contrebande. Lorsqu’ils partaient en mer les garde-côtes emportaient des pigeons. Disposés à une cinquantaine de kilomètres l’un de l’autre et toujours à proximité d’un poste de douane ces petits colombiers pouvaient héberger une cinquantaine de pigeons. Ils échangeaient leurs messages de manière à assurer une parfaite liaison sur toute l’étendue de la côte. Les entrées de ces colombiers étaient munies d’une sonnette pour annoncer la rentrée des messagers ailés. Le douanier de service prenait alors connaissance du message et le confiait, si nécessaire à un autre messager pour le transmettre à un poste voisin.



Ce procédé assurait une parfaite couverture de l’information le long des côtes, tant et si bien que tout bateau de contrebande était généralement signalé bien avant d’atteindre les eaux territoriales. Le Portugal travaillait d’une manière quasi identique, mais à des distances plus réduites entre les postes (quatorze au total) à cause du climat plus perturbé et de la menace d’attaques par les rapaces.
En Suisse, les amateurs colombophiles touchaient des subventions pour procéder à l’élevage de pigeons. Chaque année des prix gouvernementaux (de 70 à 160 frs suisses) étaient alloués aux vainqueurs des concours. La Suisse ne comptait que quatre centres colombophiles militaires. Le Danemark n’avait qu’un seul colombier national. Il était patronné par la reine tandis que le prince Waldema assumait la présidence d’honneur de la société colombophile de Copenhague.
– Berceau de la colombophilie mondiale la Belgique ne disposait que d’un seul centre colombophile militaire à Anvers. Il n’en fallait pas plus. Notre pays comptait plus de colombophiles et de pigeons entraînés qu’il n’en fallait (600.000 pigeons et un millier de sociétés) pour devenir opérationnel sans problème en cas de conflit armé. Le Roi accordait son patronage aux sociétés colombophiles lesquelles organisaient des concours richement dotés.
– La Hollande ne demeurait pas en reste. Le colombier de liaisons militaires d’Amsterdam – un des quatre répartis dans le pays -hébergeait 400 sujets. C’est dans la province de Brabant que la colombophilie jouissait de la plus grande popularité. Jusqu’en 1896 y furent organisés des concours dotés de médailles allouées par le Ministère de la Guerre. C’est d’ailleurs l’infanterie qui était chargée de l’organisation colombophile militaire.
– Il est permis de dire que la majorité des colombiers postaux et militaires d’Europe furent peuplés de pigeons en provenance de Belgique réputée pour détenir les meilleurs souches.
Ses produits se vendaient de cent à cent cinquante francs pièce!
– L’adoption du pigeon comme messager en mer ne se pratiquait pas que sur les côtes européennes. Les navigateurs égyptiens se servaient déjà du pigeon pour avertir leur famille dé leur proche arrivée au retour d’une croisière.



La « Société maritime des steamers » organisa un service de messagerie colombophile à bords de ses navires.
Les passagers pouvaient donner de leurs nouvelles au pays alors qu’ils étaient déjà loin en mer; comme le capitaine pouvait annoncer son arrivée plusieurs heures à l’avance son navire mettant quinze heures à franchir une distance que le pigeon survolait en cinq heures!

En Afrique.
En 1895, le gouvernement belge s’interrogea concernant l’opportunité de créer une liaison par pigeons à l’intention des officiers de l’armée au Congo. A l’époque ce devait être incontestablement le moyen de communication le plus rapide. A cette époque le Congo belge ne disposait ni de chemin de fer, ni de télégraphe pour transmettre des messages. Lorsqu’il fallait recourir à un messager, celui-ci prenait une bonne dizaine de jours pour parcourir cinq cents kilomètres. Le pigeon pouvait survoler la même distance en huit heures! Pour installer ce service, il fallait dresser des colombiers-relais.
Une liaison permanente pouvait être organisée de la même manière entre les grandes villes. Nombreux sur le territoire, les rapaces étaient très redoutés. Pour y échapper on libérait toujours deux ou trois pigeons porteurs d’un même message, de cette manière il en arrivait toujours au moins un à destination.

[ Source: Article édité par Revue PIGEON RIT ] 

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